Vingt-quatre heures après le coup de force des militaires ayant abouti au renversement du régime d’Ali Bongo, l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima, propose sur sa page Facebook trois conditions pour une transition réussie. Pour l’économiste, ce putsch est un «moindre mal».

L’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima, devisant avec ses militants avant les élections générales du 26 août 2023. © Facebook/RaymondNdongSimaOfficiel

 

«Un moindre mal». C’est sous cette titraille que l’ancien chef du gouvernement sous Ali Bongo, Raymond Ndong Sima, expose dans l’une de ses tribunes sur Facebook, ce qu’il estime être les conditions idoines pour une transition réussie au Gabon. 

Après le coup de force des militaires et la prise de pouvoir par le Comité transitoire et de restauration des institutions (CTRI) présidé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, l’économiste et ancien candidat à la présidentielle, rallié au candidat consensuel de l’opposition, Albert Ondo Ossa, indique que «l’interruption hier du processus électoral par les forces de défense qui s’est, pour l’instant, passée sans effusion de sang, et il faut s’en féliciter, sera un moindre mal» à l’entorse faite au processus démocratique.

Il présente trois conditions à mettre en œuvre pour la réussite de la transition engagée dès l’arrivée aux affaires des hommes en tenue. En ce sens, Raymond Ndong Sima fait savoir que l’interruption du processus électoral doit «s’inscrire dans une durée limitée dans le temps» et se donner pour objectif «de mettre la Constitution à plat, ainsi que l’ensemble du dispositif électoral y compris la liste électorale, le découpage administratif du pays qui équilibre les territoires».

Aussi, ajoute-t-il, les forces de défense doivent inscrire «leur action dans une démarche inclusive de l’ensemble des acteurs politiques du pays pour réécrire un cadre électoral digne d’un système démocratique» ; de même qu’elles devraient «s’engager formellement à ne pas prendre part elles-mêmes aux élections qu’elles organiseront au terme de cette période de transition» et «garantir ainsi leur transparence et leur équité».

Avant de présenter ces conditions, le soutien d’Albert Ondo Ossa au dernier scrutin présidentiel a fait observer que «dans un régime démocratique, on aspire à une alternance politique par les urnes». «On s’appuie sur des institutions impartiales dont les règles de fonctionnement sont objectives. On compte notamment sur un cadre juridique des élections qui donne à tous les mêmes chances de succès», a-t-il ajouté, relevant par ailleurs que «tel n’a pas vraiment été le cas ces dernières années, ces derniers mois dans notre pays». 

Autant, souligne-t-il, «les nombreuses contorsions du code et du mode électoral, en dépit des innombrables saisines du juge constitutionnel, ont fini par rendre inévitable une intervention de ceux dont la mission première est de défendre les institutions et non de les dissoudre».

Dès lors, il fait savoir que sous les trois conditions qu’il présente, «l’intervention depuis hier des forces de défense avec la dissolution de l’ensemble des institutions, l’annulation des élections dont les résultats officiels semblaient si surprenants et la mise en place d’un Comité transitoire, de restauration des institutions pourrait être un moindre mal et une occasion opportune d’assainir la vie politique du pays et de reprendre l’ensemble des élections finalement galvaudées».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Il faut surtout mettre au plus vite en place un seconde et vraie (cette fois ci) conférence nationale. Et cette nouvelle conférence nationale doit prendre le temps qu’il faut (même deux ans) pour asseoir notre nation sans plus jamais répéter les erreurs du passé.

    • Serge Makaya dit :

      Pardon mon petit frère Ndong Sima. Je n’ai pas eu le temps de te lire intégralement. En fait, je suis d’accord avec toi. Seulement en évoquant une nouvelle conférence nationale, je veux surtout attirer l’attention sur le fait qu’aucun Gabonais ne doit être mis de côté pour apporter sa pierre à la nouvelle construction de notre maison le Gabon. Même le simple Makaya devra apporter sa pierre au nouvel édifice. Akiba Ndong Sima
      Akiba. Tu as été un bon premier ministre mon petit frère. Akiba pour tes bonnes idées 💡.

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