Les Sages et Dignitaires du la Nation, faisant la lecture de la trajectoire qu’emprunte, selon eux, le Comité pour la transition et la restauration des institution (CTRI) dans la gestion actuelle du pays, estiment qu’il y a des choses à revoir. Ils citent en exemple le retour de certaines personnalités du Parti démocratique gabonais (PDG) dans le cercle du pouvoir, ainsi que leur éventuelle participation au prochain Dialogue national. Ils l’ont fait savoir le 12 mars dernier, appelant les autorités du pays à reporter ces Assises nationales et à «mettre fin à l’agitation du PDG et de ses satellites». 

Eugène Revangue, le porte-parole des Sages et Dignitaires de la Nation, donnant lecture de leur déclaration, le 12 mars 2024 à Libreville. © GabonReview/Capture d’écran

 

Les actions et les actes du Comité pour la transition et la restauration des institution (CTRI), le retour du Parti démocratique gabonais (PDG) sur le scène politique et l’organisation du Dialogue politique inclusif ont constitué les principaux points d’une déclaration faite, le 13 mars, par les Sages et Dignitaires du la République dont la voix est portée par Eugène Revangue. Ayant milité pour une transition politique et pacifique, ils ne dissimulent pas, aujourd’hui, leur désarroi quant à la trajectoire qu’elle prend, s’appesantissant notamment sur le retour en force de l’ancien parti au pouvoir et l’organisation jugée «opaque» des prochaines Assises nationales.

«La justice ne doit plus être sélective»

Les Sages et Dignitaires du la République font d’emblée savoir qu’ils ne veulent pas dissimuler au peuple Gabon leur «immense désarroi quant à la trajectoire que prend aujourd’hui la Transition». S’exprimant sur la durée de ces Assises et au-delà de la Transition, ils estiment qu’elle sera convenue par le seul peuple gabonais «qui n’entend subir aucun agenda extérieur». «Par le caractère souverain de ces Assises nationales, tous les actes et résolutions pris par le peuple gabonais, en conclave, doivent faire l’objet de textes et de lois à la nature contraignante, exécutoire et opposable à tous citoyens», a souligné le porte-voix du Collectif, ajoutant qu’«après adoption de la Charte révisée, les Assises  décideront de mettre, aussitôt, en place une Commission vérité-justice-réparation-réconciliation qui, concomitamment, démarrera ses travaux pour entendre tous ceux qui ont eu à créer cette situation désastreuse dans le pays avant qu’ils ne soient éventuellement réhabilités».

Pour le groupe à Eugène Revangue, «la justice ne doit plus être sélective». «Il n’y a pas que les personnalités actuellement en détention qui doivent rendre des comptes. Tous, les autres aussi», ont-ils insisté.

Les Sages et Dignitaires de la Nation se sentent en fait désabusés. «Malheureusement, nous constatons pour le déplorer amèrement que la Transition conduite par le CTRI prend des voies qui s’en éloignent de plus en plus». S’inscrivant dans leur rôle, ils tirent la sonnette d’alarme, demandant aux autorités de la Transition de «se ressaisir pour éviter une énième et désespérante déception du peuple gabonais». «Il n’est pas trop tard pour bien faire», a fait remarquer Eugène Revangue.

«Une insulte à l’intelligence et à la dignité des autres Gabonais»

Au CTRI, ils reprochent le fait qu’ils ont mis un terme au «système Bongo-PDG», mais adoptent les mêmes comportements, maintenant à leurs côtés les membres, les plus décriés, qui se sentent impunis. «A preuve, a déclaré le porte-parole, la sortie surprenant et inattendue du gotha du Parti démocratique gabonais; ce parti qui a largement contribué à la descente aux enfers du Gabon depuis  le 12 mars jusqu’au 30 août 2023. A bien y regarder et sous d’autres cieux, ces compatriotes qui ont plongé le Gabon dans cette situation chaotique devraient, au meilleur des cas, être entre les mains de la justice pour répondre de leur gestion calamiteuse».

Ils estiment que toutes les personnes comptables de la gestion passée du pays sont comptables et éventuellement justiciables et ne devraient pas se présenter aux Assises nationales. «Leur présence constituerait une insulte à l’intelligence et à la dignité des autres Gabonais», ont fustigé les Sages et Dignitaires de la Nation.

Concernant les Assises d’avril prochain qui, pour eux, s’organisent dans l’opacité, ils suggèrent pour une meilleure organisation, «le report desdites Assises qui impliquerait tous les acteurs à travers la mise en place d’un Comité nationale préparatoire, plus inclusif, chargé d’améliorer les travaux». 

«Donnons-nous le temps de bien faire les choses. Hâtons-nous lentement. Il vaut mieux les Assises nationales bien préparées pour réussir plutôt qu’un Dialogue improvisé et bâclé qui plongerait le pays dans l’abime», a proposé le porte-parole des Sages et Dignitaires. 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Mezzah dit :

    C’est le ressenti de tous les Gabonais qui est exprimé ici. LES MORTS SONT FORTS.

    Monsieur OLIGUI ne soyez pas tête, ces sages vous ont fait confiance quand vous les avez reçus mais aujourd’hui ils se rendent compte que vous leur avez menti. Vous qui avez parlé d’AKOMA MBA à Oyem, de là où il est, il doit être extrêmement déçu comme ces sages qui vous invitent à modifier la trajectoire. Il est encore temps sinon je ne vois pas comment le dialogue national se fera.

    OLIGUI ne rentrez pas dans l’histoire par la petite porte, le monde extérieur a les yeux rivés sur le Gabon. Les PDGistes vous renieront comme ils ont renié Ali qui leur a tout donné. J’interpelle également les Généraux et Officiers Supérieurs qui entourent OLIGUI en leur disant que votre responsabilité est engagée parce que vous restez muets. Qui ne dit rien consent, dit-on.

  2. DesireNGUEMANZONG dit :

    Monsieur E. Revangue dit qu’il faut « mettre fin aux agitations du PDG et ses satellites ». Il pose un problème dont la solution existe.

    Le CTRI, engagé dans la refondation du Gabon, doit écouter ce message. Car ce « parti politique » se met les doigts dans les oreilles pour ne pas écouter le message du peuple gabonais: PDG, c’est fini! Basta! Go out!

    Le PDG doit être frappé au moins d’une peine administrative de « suspension d’activités » pour « troubles potentiellement inquiétantes » à l’ordre public. Faut-il aller chercher le PDG à la fourchette? Ce n’est pas une mauvaise idée. Il s’agit de protéger les gabonais.es contre une organisation criminelle qui détruit ses valeurs morales et culturelles, et contribue à sa pauvreté.

    Il n’y aura qu’une occasion pour mettre fin au PDG. C’est bien au cours de cette transition. Un homme averti en vaut deux, dit-on. Et bien se rappeler que » tout ce qui se construit sur le mensonge ne peut durer » (Marc Levy).

  3. Serge Makaya dit :

    Notre pays n’a pas besoin d’hommes forts, mais plutôt d’Institutions fortes et à respecter surtout une fois adoptées.

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