Le Gabon célèbre ce 23 juin la Journée internationale des veuves. Le ministre gabonais de la Justice a indiqué qu’en dépit de quelques avancées et de quelques résultats encourageants, la situation des veuves reste préoccupante dans le pays.

Erlyne Antonela Ndembet appelle à un engagement ferme en faveur des femmes. © D.R.

 

Dans son discours de circonstance à l’occasion de la Journée internationale des veuves, le ministre de la Justice a fait un bilan lucide et objectif sur les actions menées au Gabon, pour garantir des réels droits aux veuves. Notamment, a précisé Erlyne Antonela Ndembet, leurs droits patrimoniaux et successoraux.

«De ce point de vue, force est malheureusement de reconnaître que malgré les nombreuses initiatives prises pour la protection des veuves et des orphelins, leur situation, en dépit de quelques avancées et de quelques résultats encourageants, reste préoccupante dans notre pays», a-t-elle déclaré. La Garde des Sceaux Erlyne évoque les initiatives prises par le gouvernement, appuyé dit-elle, par l’implication volontariste de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille, et le travail réalisé par les associations et ONG luttant pour la protection des veuves et des orphelins.

«Il y a encore trop de femmes qui, lorsqu’elles perdent leur mari, perdent en même temps leur identité, leurs droits fonciers, leurs biens, leurs revenus, leurs dignités et, parfois même, leurs enfants !», a-t-elle soutenu. Selon elle, encore trop de veuves se retrouvent dans une insécurité physique, menacées, injuriées publiquement, expulsées de leurs domiciles.

«Alors même qu’elles viennent d’être exposées à un traumatisme moral provoqué par le décès de l’époux», a-t-elle regretté, trop de veuves n’ont pas le temps de faire leur deuil, parce qu’elles doivent faire face à des tracasseries sociales, administratives et judiciaires pour assurer la garantie de leurs droits et préserver un patrimoine qui est pourtant le leur.

Conscient de cette réalité, a-t-elle dit, le gouvernement «a entendu intensifier son action en faveur de la garantie effective de leurs droits». Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale dite «Gabon-Égalité», note-t-elle, le gouvernement a mis un accent particulier sur la lutte contre la spoliation des conjoints survivants et particulièrement des veuves.

Notamment, en renforçant et en aggravant le dispositif juridique de répression des violences morales, psychologiques, économiques et patrimoniales à l’égard des femmes et en mettant en place des mécanismes d’aide et d’accompagnement des veuves dans leurs démarches administratives et judiciaires. «Le gouvernement entend réaffirmer, non seulement son engagement à protéger ces personnes vulnérables», a-t-elle déclaré. Indiquant que le thème retenu pour cette année est «Ensemble pour la défense des droits des conjoints survivants», Erlyne Antonela Ndembet a appelé à un changement de mentalité pour régler la question des violences en tous genres.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. ACTU dit :

    Cette ministre se moque vraiment du monde !
    Tout le monde sait qu’au Gabon aucune succession n’est réglée :
    Ni la succession de feu Omar Bongo
    Ni la succession de Feu Leon Mebiame, etc. ne sont réglées !
    Il n’y a pas que les veuves qui seraient spoliées même les enfants devenus pour la plupart adultes (filles comme garçons).
    On assiste parfois même à la mort des héritiers qui meurent sans toucher un centime de leur héritage.

  2. FINE BOUCHE dit :

    Sur le papier tout est clair et limpide dans la réalité est humaine pour la veuve et le discours m’en parlons même pas c’est que de la COM même de la démagogie.

  3. Pierre Claude dit :

    De quoi parle cette jeune femme ministre ? Au Gabon, depuis bientôt un peu plus de cinq ans ou plus, les veuves de fonctionnaires retraités sont exclues, au même titre que les enfants, de la pension de leur époux ou père, qui demeure souvent leur unique source de revenus ou de subsistance. Là, c’est l’Etat – ou quelques fonctionnaires seulement – qui a pris cette mesure inique, anticonstitutionnelle, immorale, secrète et incompréhensible. Dans tous les sites de droit, pratiquement tous les interlocuteurs s’étonnent de cette mesure appliquée au service des pensions du ministère des finances, sans qu’il existe une base juridique valable pour l’expliquer. Même Mme Honorine Nze Biteghe, ardente défenseur des veuves, le sait ; des familles l’ont saisie à cet effet; elle a simplement promis de se renseigner et a dû mordre la poussière. S’agit-il, là aussi des parents d’un défunt ? Je souhaite que les députés nous édifient sur cette information en interrogeant au préalable le ministre des finances : quelles sont les raisons qui justifient cette mesure; pourquoi demeure-t-elle secrète ?

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