Après un entretien avec le président de la Transition, le 5 septembre, Albert Ondo Ossa, qui jusque-là appelait au recomptage des voix de la présidentielle puisque convaincu de sa victoire, a finalement invité les Gabonais à croire à un avenir meilleur et resplendissant. A-t-il changé d’avis au sujet du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) ? S’interroge l’opinion qui se demande également si Alternance 2023 fera partie du gouvernement de transition.

Brice Oligui Nguema chez ondo Ossa, le 5 septembre 2023. © D.R.

 

Entre proclamation des résultats imaginaires par le Centre gabonais des élections (CGE) et non-centralisation de tous les résultats par cet organe en charge des élections au Gabon où la plupart des électeurs croient en la victoire d’Albert Ondo Ossa au soir du 26 août, on ne saura sans doute jamais quel était l’écart entre lui et Ali Bongo dont il était le principal challenger. Ce d’autant plus qu’avec l’annulation des élections par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le recomptage des voix n’est plus envisageable. Recomptage appelé de tous ses vœux par Albert Ondo Ossa qui ne s’accommodant pas de la prise du pouvoir par l’armée affirmait «tout le monde sait qu’il faut donner les véritables résultats, j’en suis là !».

Dès la prise du pouvoir par le CTRI, il dénonçait une «révolution de palais» téléguidée par le clan présidentiel pour maintenir son pouvoir. Frustré ? On ne l’a pas vu aux côtés des leaders d’Alternance 2023 reçus le 3 septembre par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma, et il n’a pas fait le déplacement au palais présidentiel pour la prestation de serment de ce dernier au contraire de ses alliés. Mais le 5 septembre, il a reçu chez lui, la visite du président de la transition, en son honneur. «Aujourd’hui à mon domicile, j’ai pu en toute intimité et collégialité m’entretenir avec le président de la Transition et la restauration des institutions (CTRI)», a-t-il posté sur ses réseaux sociaux.

Brice Oligui Nguema chez Barro Chambrier, le 5 septembre 2023. © D.R.

Alternance 2023 dans le gouvernement de transition ?

«Osons croire à un avenir meilleur et resplendissant pour notre cher pays le Gabon», a-t-il écrit. De quoi se demander s’il est passé à autre chose. Le même jour, Brice Clotaire Oligui Nguéma s’est rendu chez Alexandre Barro Chambrier où en plus de l’hôte, il s’est entretenu avec François Ndong Obiang, Paulette Missambo et Raymond Ndong Sima. Comme c’est le cas depuis la prise du pouvoir par le CTRI, Ondo Ossa n’était pas avec ses alliés. Manquaient également à l’appel Mike Jocktane et Térence Gniembou. Jusque-là, rien n’a filtré de ces différentes rencontres, mais pour beaucoup, des membres de la plateforme Alternance 2023 pourraient travailler aux côtés du président de la transition pour «remettre le Gabon sur les rails».

Ce d’autant plus que lors de son discours le 4 septembre, le président de la transition indiquait, «depuis quelques jours, le Comité pour la transition et la restauration des institutions a entrepris des consultations avec toutes les forces vives de la Nation». Jugeant les préoccupations soulevées légitimes et limpides, il annonçait la mise en place «dans quelques jours»,  d’un gouvernement «composé de gens expérimentés et de personnes à la compétence avérée». «La plateforme Alternance 2023 a eu l’honneur de recevoir le mardi 5 septembre au soir, au domicile de M. Alexandre Barro Chambrier, la visite du Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema», a posté la plateforme sur ses réseaux.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Apres des décennies de de résultats tronqués, ne serait-ce t-il pas bon pour l’histoire, pour la restauration de l’honneur et la dignité du Gabon qu’une enquête soit faite sur ces élections pour montrer encore de manière plus éclatante que le peuple avait raison de penser que le régime Bongo avait fait de la fraude sa spécialité. Ce sera un fortement patriote que le CTRI fasse mener une enquête indépendante qui scellera une légitimé de son action contre cette mascarade et qui fera école pour la démocratie et que les responsables répondent de leurs actes de haute trahison envers la patrie et le peuple.

  2. Gayo dit :

    Peut-on faire confiance à Opiangha qui a été parmi les plus extrémistes du régime Bongo. Assélé est le seul du noyau dure qui s’est affronté à la forfaiture qui est allé trop loin.

  3. Serge Makaya dit :

    Merci mon petit frère Albert Ondo Ossa. Akiba. Laissons voir d’abord notre fils Brice Clotaire Oligui Nguema travailler. Je suis sur qu’il fera du bon boulot. Que Nzame le protège.

  4. Kobbe dit :

    LA DÉMOCRATIE: UNE NOTION SUBJECTIVE ET UN CONCEPT FLOU
    En demandant la publication des resultats de l’élection présidentielle 2023 que la CTRI a qualifié de ‘’ tronqués, ‘’ Mr. Ondo Ossa n’a pas du tout tort. Mais comme Mr. Ondo n’a pas convaincu l’Élisée, il y a de fortes raisons de croire que les Gabonais n’auront pas au pouvoir la personne qu’ils ont élu ‘’démocratiquement.’’ En clair, le vote du peuple a été invalidé.

    Ne dit-on pas que la ‘’démocratie est la voix du peuple par le peuple ‘’ ? Oui. Mais en réalité telle n’existe pas. Le peuple ne dirige pas, seuls les tenants du pouvoir exercent la commande de l’État; même dans les pays considérés comme les bastions de la démocratie (par ex. USA, France, Angleterre ou Allemagne). Ainsi en bon copieur, l’Africain se prête aveuglement à des concepts politiques erronés. La démocratie est un concept flou et une notion subjective: la Chine a sa démocratie selon sa culture. Et elle a réussi à s’elever au rang d’une puissance planétaire sans la démocratie à l’occidentale. Donc ici nous avons une anti-these musclée du concept de la démocratie: et la Chine devient un ennemi à abattre (…)

    Pour revenir à Ondo Ossa, bien qu’apparament vainqueur des élections du 2023, il a été évasif sur son agenda : à la question de la presse lui demandant ce qu’il attendait faire pour le Gabon, il a simplement demandé aux Gabonais de lui débarrasser Ali Bongo…, sans concrètement donner ni programme politique ni feuille de route précise pour le développement du Gabon.

    Mais ceci ne lui enlève en rien la légitimité et le mandat que les Gabonais semblent lui avoir largement accordé lors de l’élection présidentielle. Malheureusement il n’a pas plu au faiseur des rois en Afrique, la France… Laquelle on le sait, jette son dévolu sur Alexandre Barro Chambrier; un ‘’ français tropical’’, comme son nom le suggère (…). Donc, que l’Occident ne nous enseigne pas la démocratie, un concept subjectif et flou.

  5. NGOMAH dit :

    Vive, à partir de l’avènement du CTRI la réponse à la requête historique de notre doyen national Sambalex, » Le Gabon aux gabonais « !

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