Le 27 avril au cours d’une plénière générale, la deuxième et dernière du Dialogue national inclusif (DNI), la commission Politique devant proposer la durée de la Transition et une meilleure organisation des pouvoirs publics, a rendu sa copie. Deux ans de Transition, suspension de l’ex-parti au pouvoir, régime présidentiel, durcissement des conditions d’attribution de la nationalité gabonaise. Son verdict sur les questions qui cristallisent les débats.

Le Dialogue national inclusif a livré ses propositions, le 27 avril lors d’une plénière générale. © Facebook/dialogue241

 

Elle a été présentée comme une «une commission stratégique» au regard des thématiques lui ayant été attribuées. Elle a, comme les deux autres commissions du Dialogue national inclusif (DNI), rendu sa copie.

Noël Bertrand Boudzanga, le président de la commission Politique, lors de la présentation du rapport, le 27 avril 2024. © GabonReview (capture d’écran)

Ses principales conclusions ont été présentées le 27 avril lors de la plénière générale. Il s’agit de la commission Politique qui, au titre de la Réforme et Organisation de l’Etat, a décidé que le Gabon devra désormais être doté d’une administration publique dépolitisée, professionnelle et performante. Ayant toujours fait défaut au pays, la commission a tout aussi décidé d’interdire l’utilisation des ressources publiques à des fins partisanes.

Des droits fondamentaux tenant compte des valeurs socioculturelles

Les commissaires ont opté pour la simplification des procédures administratives et la réduction des délais dans les traitements des dossiers ; le développement d’une administration numérique pour une meilleure accessibilité aux services publics ; la régularisation de toutes les situations administratives ; l’accélération du développement local des territoires en favorisant une répartition équitable des richesses par la mise en œuvre d’une politique publique de décentralisation et de déconcentration efficace et efficiente ainsi que l’organisation d’un recensement exhaustif des lieux de culte et de leurs dirigeants. Les confessions religieuses et organisations traditionnelles sont toutes concernées.

Au titre des Institutions et Régimes politiques, elle a opté pour «rendre la future Constitution rigide, stable, inviolable et intangible en certaines de ses dispositions fondamentales». Depuis la Constitution issue de la Conférence nationale de 1990, la Constitution gabonaise a été modifiée neuf fois en 32 ans dont quatre fois sous la seule présidence d’Ali Bongo. Aussi, est-il question de doter le Gabon d’une loi fondamentale immuable. Mais aussi, de renforcer les droits fondamentaux des citoyens et leurs garanties tout «en tenant compte des valeurs socioculturelles du pays». Appelé à choisir un régime qui garantisse un meilleur fonctionnement de la République, les commissaires, s’appuyant sur les contributions citoyennes, ont proposé l’adoption d’un régime présidentiel dans la future Constitution.

Oligui Nguema au-delà d’août 2025 ?

Le régime présidentiel se caractérise par le principe de séparation rigide des pouvoirs. Dans sa démarche, cette commission a opté pour le durcissement des conditions de création des partis politiques. Mais aussi, de suspendre tous les partis politiques jusqu’à la mise en place des nouvelles règles de création des partis politiques. Appelée à se prononcer sur l’ex-parti au pouvoir, elle a décidé de suspendre le Parti démocratique gabonais (PDG) ainsi que ses partis politiques alliés. Dans la foulée, les principaux responsables de l’ancien parti unique ont été proposés à l’inéligibilité pendant trois ans.

La commission Politique a appelé à «fixer dans la Charte de la Transition, la durée de la Transition à deux ans maximum, sauf cas de force majeure n’excédant pas un an».

Quand nombreux se demandent à partir de quelle date court les deux ans, d’autant plus que le chronogramme de la Transition fixait déjà cette Transition à 2 ans jusqu’en août 2025, chronogramme par ailleurs pas mentionné dans la Charte de la Transition, certains soutiennent que la transition démarre le 4 septembre2023, à partir de serment du général Oligui en tant que «président de transition».

En matière de Justice, droits et libertés, la commission Politique s’est prononcée en faveur du renforcement du pouvoir judiciaire et l’indépendance du Conseil supérieur de la magistrature et demandé de combattre l’immixtion du pouvoir politique dans le cours normal de la justice. Pour les médias, elle a appelé à la création d’une école nationale de journalisme et à l’affranchissement des journalistes des hommes politiques.

Reconnaissance institutionnelle de la diaspora gabonaise

Concernant l’univers carcéral, il a été requis de doter le Gabon de prisons et centres de détention modernes et conformes aux standards internationaux. Il a également été demandé de construire des établissements pénitentiaires modernes dans chaque province.

Et pour le reste, de renforcer les droits des personnes vivant avec un handicap ; simplifier la procédure de création des associations, organisations non gouvernementales et syndicats ; garantir l’inclusion des femmes et leur participation effective au développement durable. En matière de Souveraineté nationale, de capitaliser le dynamisme diplomatique du Gabon, l’intégration sous régionale, la coopération bilatérale et multilatérale gagnant-gagnant ; renforcer la présence du Gabon dans les organisations internationales.

Il a également été requis de maintenir le leadership du Gabon dans les questions environnementales ; de créer un cadre légal par une reconnaissance institutionnelle de la diaspora gabonaise ; d’auditer tous les accords de coopération ; d’appliquer une politique d’immigration stricte et une politique sécuritaire claires privilégiant l’intégrité, la protection des intérêts du Gabon et des Gabonais ; de réserver les hautes fonctions administratives aux Gabonais de souche ; de revoir les conditions d’acquisition de la nationalité gabonaise ; de rétablir le lien de confiance entre les forces de Défense et de sécurité ; d’améliorer le comportement des agents sur le terrain et sanctionner fermement les agents indélicats.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Éternité dit :

    Ok. Tous ces points existent déjà dans la constitution et dans les différentes mois organiques. Il ne fallait pas dépenser 5 milliards pour reprendre des conclusions que d’autres avant vous avaient déjà édifié.

    Rien sur la durée du mandat présidentiel ; rien sur le nombre de mandats électifs ou presidentiel; rien sur le cumul des mandats ; rien sur l’organe qui va organiser les élections ; rien sur les modes de scrutin; rien sur la définition de gabonais de souche ; rien sur le statut de la 1ere dame pour ‘e as tomber dans les travers du régime précédent ; rien sur les modalités de candidatures aux élections ?pour ne parler que du flou « artistique;

    Le pire, suspension de la démocratie car en suspendant les partis politiques, il y a effectivement suspension du jeux démocratique ou de toutes critiques envers les actions du CTRI, en sachant que c’est le PDG qui a mis le pays a terre et vous connaissez leurs affidés.

    Bref, aucune question de fond , juste du superficiel…
    Je dis bravo..ce pays est toujours dans le fond

    • Gayo dit :

      Mais Éternité avez-vous lu tout le rapport où vous vous précipitez de croire que GR a livré tout le contenu? Avoir la critique facile sans sens de reparti et ne serai ce que faire semblant de reconnaitre ce qui peut être positif n’a rien de constructif. Il faut avoir un esprit Narcissique pour croire que tous ces gabonais qui sont de représenter un seul camp, une pensée unique comme c’était souvent le cas avec le PDG ont tous tord sur tous les points et que c’est vous qui portez la lumière sur tout. C’est l’attitude de gens qui ne peuvent se mettre avec leurs semblables pour bâtir. Votre commentaire se contredit. Vous dites que ces points existent dans la constitution et les différentes lois organiques. Pouvez-vous nous dire quelle texte de lois parle de la suspension du PDG, de la durée de la transition? Mauvaise foi ou vous avez un problème personnel avec la DNI? Les conclusion du DNI ont bien une plus grandes portés que les propositions qui ont été faite qui ne peuvent être imposée sans discussion dans un cadre comme celui-ci.

      • Eternité dit :

        @Gayo…Merci pour votre commentaire ! c’est vrai que vous faites feux de tous bords en insinuant que je ne peux construire avec les autres et que je suis narcissique, vous etes prompt à me juger, mais vous avez fait quel constat de ce qui a ete dit?
        moi je parle de la duree des mandats; des modalités de candidatures et je le fais car ces points n’ont nullement ete abordés ou exprimés lors du rendu final !

        c’est quand meme fou dans ce pays; quand on ne pense pas comme vous, les invectives et les jugements tombent donc quand on pense autrement , on est contre le DNI?

        Une discussion intellectuelle monsieur GAYO, vous aurait commandé de me demander les raisons pour lesquelles, je pense cela et non de venir vous prendre pour le moderateur!

        J’ai ma pensé et je respecte celle des autres; ce dialogue à laissé des zones d’ombres et meme si je pense que certaines dispositions existaient deja dans la constitution ( nationalité par exemple ) me faire croire que l’on n’a pas le droit de critiquer c’est faire montre d’une absence de democratie!

        les militaires n’ont pas pris soins de suspendre les partis politiques et c’est un DNI qui le fait, et pour vous c’est pas sujet à critique?!

        Vraiment, monsieur GAYO, je ne suis ni narcissique ni contre le travail avec telle ou telle….de grace, ne jugez point alors que vous n’avez rien proposé

  2. ada dit :

    Moi je ne comprends pas, donc tous ces intellectuels pensent que c’est le parti PDG qui est le problème? mais non c’est un système, une culture et malheureusement le parti l’a inculquée et valorisée pendant toutes ces années cette culture et ce système ne disparaitront pas comme ça, les comportements seront toujours là. Grand nombre des personnes qui ont réussi au Gabon l’ont fait en passant par le PDG ce qui fait que dans tous les domaines au Gabon ils sont là vous pensez que ces personnes vont abandonner leurs habitude comme ça? On a besoin des hommes intègres nous avons besoin d’un pays où on peut compter sur la justice. Vraiment ce rapport me rappelle le résultat du dialogue que Matha avait organisé avec les partis politique pour des jours meilleurs après élection ,ils étaient parti un sujet ils sont revenus avec des conclusion qui n’avait rien avoir avec le sujet qui les avait réuni. comme quoi les système pdg est toujours là

    • Prince dit :

      Je valide ce que Ada viens de dire ce dialogue est hors sujet les Gabonais attendaient des mesures sociales et non la suspension du pdg on parle d’un mandat de 7 ans comme si avant c’était autre chose, c’est un véritable échec tout ce bruit pour rien .

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