Contrainte de trouver de nouveaux pavillons pour 36 de ses navires après avoir été exclue du Registre international des navires de Saint-Kitts-et-Nevis, et après qu’elle a subi la baisse de la certification par Lloyd’s Register, la société indienne Gatik Ship Management a jeté son dévolu sur le Gabon où elle a immatriculé ses navires, doublant ainsi la taille du registre maritime du pays.

Le Gabon deviendrait un refuge sûr pour les flottes fantômes transportant le pétrole russe. © D.R.

 

Largué par la société de classification londonienne, Lloyd’s Register et par le Registre international des navires de Saint-Kitts-et-Nevis, l’armateur pétrolier indien Gatik Ship Management impliqué dans la plus importante flotte clandestine mondiale et transportant le pétrole russe, vient de faire d’enregistrer 36 de ses navires au registre international d’immatriculation des navires du Gabon. Faisant du pavillon gabonais le plus rapide et le plus grand du monde en 2023.

Selon le média maritime Splash247, citant les données de S&P Global, 98% des pétroliers immatriculés sous pavillon gabonais et pesant plus de 10 000 tonnes de port en lourd (tpl) sont classés comme navires à haut risque en vertu des sanctions commerciales et maritimes russes ou ont des propriétaires ultimes non identifiés. Une situation qui vaudrait, au Gabon, le qualificatif de «refuge sûr à la flotte fantôme transportant le pétrole russe», rapporte Splash247. Un dossier qui devrait intéresser le ministre des Transports, le général d’armée Roger Bibaye Itandas, si réellement les autorités souhaitent que la destination gabonaise demeure attrayante pour les investisseurs en quête de terre prospère et sûre.

En effet, si Lloyd’s Register s’est engagé à faciliter le respect des réglementations en matière de sanctions sur le commerce du pétrole russe, l’Inde pour sa part assure ne pas reconnaître les sanctions imposées à la Russie, devenant rapidement le plus gros exportateur de brut russe transporté par voie maritime. L’opacité et la surveillance limitée du secteur du transport maritime signifient que de nombreux navires transportant des cargaisons de pays visés par des sanctions continuent de naviguer en trouvant de nouveaux pavillons et des registres ou assureurs non occidentaux, ce qui soulève des inquiétudes quant à la sécurité et la responsabilité.

Selon les données d’arrivée des pétroliers et les calculs de Reuters, l’Inde a importé 2,76 millions de tonnes de pétrole russe dans des navires gérés par Gatik au cours des quatre premiers mois de 2023, soit 10% de ses importations russes totales.

 
GR
 

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