Sur la demande de la communauté de Massaha dans le nord-est du pays, à 56 km de Makokou, le ministre des Eaux et des Forêts initiera la protection permanente de la concession forestière détenue par la société chinoise Transport Bois Négoce International (TBNI) et le déclassement de ce site, en lui accordant le statut d’aire protégée.

Le ministre des Eaux et des Forêts, Lee White (à droite). © Ivindo FM

 

Initié depuis août 2020, la demande de la communauté de Massaha, dans le nord-est du Gabon, pour le déclassement de la concession forestière attribuée à la société chinoise Transport Bois Négoce International (TBNI) pour  créer une aire protégée qui serait gérée par les villageois de ce coin de la province de l’Ogooué-Ivindo semble avoir trouvé une oreille attentive auprès du ministre des Eaux et Forêt, le professeur Lee-White.

En effet selon nos confrères du média, news.mongabay.com, la dernière visite du ministre en fin mars dans le village de Massaha visait à mieux comprendre la préoccupation et les revendications de cette communauté villageoise, inquiète de l’exploitation forestière qui détruirait les sites sacrés. « Ce n’est pas seulement la forêt qui me parle, mais aussi les ancêtres. Nous sommes venus à Massaha pour mieux comprendre la demande de la communauté. Ils craignent que les activités forestières ne détruisent leurs sites sacrés, alors nous sommes venus les rassurer. Mais également demander à TBNI de partir rapidement et d’enlever toutes les bûches restantes du site afin de préserver la zone. Après cela, nous discuterons de ce qui doit être fait avec les anciens», avait déclaré le ministre des Eaux et Forêts.

La dégradation de la forêt de Massaha par TBNI. © Ivindo FM

Les membres de la communauté de Massaha réprouvent la pollution et les atteintes à l’environnement, le blocage des cours d’eau, l’absence de marquage sur les souches abattues, l’exploitation agressive de la forêt et la destruction d’anciens villages et sites sacrés au nord de Liboumba. Un ensemble de plaintes qui démontrent combien TBNI agissait dans l’illégalité. «Nous savions nous-mêmes que le ministre ne pouvait pas refuser notre demande. Nous avons montré la preuve de notre histoire. Dieu merci, Lee White est venu nous rendre visite. Même si une partie [de la forêt] a déjà été détruite, nous allons la reboiser. C’est un immense soulagement et nous en sommes très reconnaissants au ministre», a témoigné le président du comité de gestion forestière de la communauté, Arsène Ibaho.

Le directeur général des forêts du Gabon et le directeur provincial des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Ivindo ont été chargés de finaliser la documentation technique dans les deux prochains mois. Ils seront assistés par les villageois concernant le suivi GPS des sites et des anciens villages, les cartes de la région et tous les autres aspects nécessitant un engagement administratif. Il s’agit là d’un cas sans précédent dans la gestion des forêts du pays, où à la demande de la communauté résidente, une zone soit déclassée et protégée.

 
GR
 

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