Le Syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga) ne décolère pas face à ce qu’il considère comme un «mépris des autorités vis-à-vis du personnel soignant». Selon le président du Symefoga, les hôpitaux manquent des équipements de protection individuelle, du savon, des solutions hydro-alcooliques».

Les médecins fonctionnaires gabonais ont dénoncé, le 27 avril, les conditions dans lesquelles ils travaillent dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. © Gabonreview/Shutterstock

 

Le Syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga) ne digère pas la gestion du gouvernement de la crise sanitaire liée au Covid-19. Il s’est exprimé à travers un communiqué, le 27 avril, par son président, Dr Adrien Mougougou, alors que dans la même journée le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, faisait le bilan de la lutte contre la pandémie. Le Symefoga interpelle le président Ali Bongo, le Sénat et l’Assemblée nationale devant «le mépris du gouvernement vis-à-vis du personnel soignant».

Le syndicat affirme que le personnel soignant paie un lourd tribut parce qu’il est en première ligne dans le combat et s’expose à la maladie. Or, à ce qu’il semble, ces «soldats» sont sans équipements adéquats et sans autres mesures d’accompagnement et d’encouragement. «Comment comprendre qu’après le matraquage médiatique sur les réceptions des dotations diverses nous en soyons toujours à rechercher, dans nos hôpitaux, des équipements de protection individuelle, du savon, des solutions hydro-alcooliques ?», a questionné le Dr Mougougou qui fustige le fait que «pendant ce temps, nos médias nous inondent d’images de nos gouvernants distribuant des masques de protection et autres équipements aux responsables politiques et aux électeurs».

 «Comment comprendre qu’au moment où ce personnel risque sa vie ou quotidien dans nos hôpitaux face à cet ennemi invisible, aucune attention, aucun encouragement, aucune faveur ne lui soit accordée ?», a-t-il ajouté. Le président de Symefoga ne comprend pas également l’intérêt de réorienter les patients vers des structures dans lesquelles les spécialités médico-chirurgicales ne sont pas effectives. Par ailleurs, comment comprendre que le protocole recommandé par le Comité scientifique et validé par arrêté gouvernemental soit délaissé au profit d’un un autre protocole actuellement administré sans support légal ?

Le coup de gueule des médecins fonctionnaires gabonais fait suite à la disparition de leur collègue, médecin-gynécologue, Tanguy de Dieu Tchantchou, décédé des suites de Covid-19. Face à l’émotion, à la douleur, à l’incompréhension et même aux approximations ayant entouré ce décès, les médecins ne comprennent pas le peu d’estime des dirigeants à leur égard. D’où l’interpellation du président de la République, du Sénat et de l’Assemblée nationale, tous garants des droits du peuple.

Le Symefoga s’insurge également contre le refus du gouvernement de permettre aux spécialistes en médecine, en pharmacie, en sociologie, en psychologie, etc. de sensibiliser les populations sur cette pandémie à travers des émissions radiotélévisées. Pour les médecins fonctionnaires, tous ce beau monde y compris le Comité de riposte (Copil) doit rendre des comptes.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Ikobey dit :

    Soutenons le personnel soignant ! Nos héros de l’ombre ! Merci à vous !

  2. FINE BOUCHE dit :

    Le Symefoga à mon humble avis aurait dû s’insurger très tôt de la manière dont leur collègue a été enterré et ainsi aurait fait d’entrée de jeu la lumière sur le mode de contamination au niveau du personnel soignant. Maintenant que la lumière a été faite sur la mort et surtout les conditions de traitement affligé au brave Dr. Tchantchou ils ont peur de cette contamination et dénoncent aujourd’hui les conditions d’accueil du patient. Hors pandémie, les patients souffraient dèja du système sanitaire. Une levée de bouclier aurait été nécessaire, la solution trouvée pour la plus part d’entre eux, c’est d’ouvrir des cliniques privées ou l’argent doit être donné avant même que le médecin entre en piste. Une solution puisque le sacro-saint serment d’hippocrate est leur devise serait d’accepter une dizaine de consultations gratuites pour mois pour les personnes les plus démunies et ainsi ils feraient oeuvre de charité. Certains vous diront qu’ils ne font pas la charité certes mais passer son temps à parader en blouse blanche en se faisant appeler Docteur à longueur de journée ne grandit pas l’estime que la population a d’eux.

  3. Quand une erreur se répète c’est qu’il y a un problème à régler. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Choisissez un échéancier de paiement pour tous. La pension vieillesse n’est pas de l’aumône mais un droit acquis au terme d’une vie de travail pénible. La retraite étant déjà ce qu’elle est au Gabon, s’amuser avec le peu qui reste à ceux qui sont en fin de vie, c’est offenser Dieu.Sachez qu’un retraite est un veuf ou un orphelin en rapport à son employeur. Celui qui maltraité un retraité sera maltraité à son tour. C’est la loi de la semence et de la récolte. PÈRE PARDONNE LEUR CAR ILS NE SAVENT CE QU’ILS FONT. Quant aux vrais croyants, résistez à tous par une foi ferme. Dites avec Moi: Je ne mourrai pas; je vivrai, et je raconterai les oeuvres de l’éternel !  » Shalom

  4. moundounga dit :

    Bjr. Comment des dirigeants peuvent être autant insensible à une corporation qui lutte intensément contre un virus aussi nuisible parce que mortel. mais enfin que faut il montrer, démontrer , prouver à la face de ces gouvernants le degré d’engagement de ces personnes qui chaque jour risque leur vie. vraiment c’est tout simplement décourageant ! quel mépris. En tout cas si ces médecins lâche tout on fait comment ? avertissement gratuit. Amen.

  5. Giap Effayong dit :

    Au Gabon les médecins ne méritent aucun soutien de la population.Même en ces temps de covid19.Généralement, ces bandits se transforment en bourreaux qui n’hésitent et ne reculent devant rien lorsqu’il s’agit de rançonner leurs pauvres compatriotes.Allez donc pleurnicher au diable!

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