Informé du mouvement d’humeur initié récemment par les taximen qui dénoncent les contrôles de police «abusifs» dans la capitale économique, l’élu du 1er arrondissement de la commune, par ailleurs ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, a organisé une rencontre avec les grévistes au terme de laquelle il s’est engagé à défendre leur cause auprès de ses collègues ministres des Transports et de l’Intérieur.

Pascal Houangni Ambouroue, le 14 juillet 2020 au siège de la Cosyga, à Port-Gentil. © Gabonreview

 

Un des syndicalistes pendant les échanges. © Gabonreview

Les taximen de Port-Gentil ont exprimé leur ras-le-bol le lundi 13 juillet dernier contre «le racket des policiers et des gendarmes» dont ils disent être victimes. Interpellé par la grève des transporteurs urbains et l’impact de celle-ci sur le quotidien des populations de la commune, Pascal Houangni Ambouroue a tenu à échanger le lendemain, mardi 14 juillet, avec les représentants des syndicats du secteur au siège de la Confédération syndicale du Gabon (Cosyga), sis au carrefour dit Centre social, dans la capitale économique du Gabon. S’il a reconnu qu’il ne s’agissait pas de son domaine, le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques a évoqué la «solidarité gouvernementale».

Mais c’est surtout en sa qualité de député du 1er arrondissement de la commune que Pascal Houangni Ambouroue a initié cette discussion avec les taximen en colère. Discussion au cours de laquelle Landry Onguelet, secrétaire provincial adjoint de la Cosyga, a accusé les transporteurs d’être eux-mêmes à l’origine des rançonnages qu’ils dénoncent actuellement. «C’est vous qui avez inspiré cette pratique, il ne faut pas se le cacher, a dénoncé le leader syndical. Quand on vous arrête, vous mettez déjà le billet dans le dossier et aujourd’hui, c’est devenu une habitude, une institution. Et cette habitude a atteint d’autres proportions.»

Cerly Nzigou Manfoumbi, représentant du Syndicat des transporteurs terrestres de l’Ogooué-Maritime (Sattom) a quant à lui porté à la connaissance du membre du gouvernement toutes les difficultés rencontrées par les chauffeurs de taxi, parmi lesquelles la disparité sur le montant des impôts entre Libreville et Port-Gentil, la problématique de l’usage du permis B ou CD pour les taxis, l’état de vétusté des véhicules, etc.

Justifiant l’organisation de cet échange, par les orientations du président de la République et du Premier ministre qui, selon lui «ont demandé (aux ministres) d’être fermes sur quelque déviance que ce soit, à quel qu’endroit du Gabon que ce soit», Pascal Houangni Ambouroue a promis à ses interlocuteurs d’être leur fidèle interprète auprès de ses collègues des ministères des Transports et de l’Intérieur afin de trouver des solutions idoines à cette situation décriée aussi bien à Port-Gentil qu’à Libreville. Il n’a par ailleurs pas manqué de leur porter quelques conseils :

«Déjà, dans votre corporation, il faut s’entendre sur un certain nombre d’éléments. Le premier, c’est de dire, lorsqu’on n’est pas d’accord, ‘‘je ne paie plus cet impôt qui n’existe pas à partir du moment où je suis en règle avec mes papiers’’». L’élu a enfin invité les uns et les autres à «faire des efforts», d’autant plus que la crise sanitaire actuelle a impacté négativement le pouvoir d’achat de tout le monde.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. beka dit :

    Je ne comprends pas l’attitude de nos gouvernants. Quand il s’agit de parler de transport et des péchés qui y sévissent, ils se retirent discrètement dans leurs bureaux feutrés, des jours, des semaines et des mois durant, jusqu’à ce que le problème soulevé, sans disparaitre du tout, s’estompe à leurs oreilles.

    Personnellement, je pense que cette politique de l’autruche est très préjudiciable pour toute l’économie gabonaise. Parce que le transport a toujours été le fer de lance de la plupart des grandes économies dans le monde. Lorsqu’il est désorganisé, c’est cette dernière qui se met à tousser. Au Gabon, le secteur des transports n’est pas développé. Lorsqu’on comprendra qu’il s’agit d’un secteur aussi prioritaire que la santé ou l’éducation dans notre pays, alors le Gabon amorcera sa course vers son développement. Il y a plusieurs ouvrages qui traitent du sujet et qui situent sa place dans les cinq étapes du développement. Mieux, et toujours mieux lorsque le pays évolue vers sa pleine croissance.

    Pour une fois au Gabon, un ministre s’émeut des plaintes des transporteurs. Je soulève mon chapeau en son honneur.

  2. MAGNAGA dit :

    Bravo Honorable ! Nous restons obtimistes pour la suite de ce dossier.

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