Depuis leur arrivée à la mairie de Libreville il y a sept mois, trois proches collaborateurs du nouveau maire de la capitale ont adopté des comportements blâmables.

© D.R.
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Sous le fallacieux prétexte qu’ils sont «proches du maire» et qu’ils peuvent faire obtenir à qui ils veulent des promotions et des avantages matériels, des collaborateurs de Rose Christiane Ossouka Raponda transforment les bureaux de l’Hôtel de Ville en lieux de lubricité. Malheureusement pour eux, certaines secrétaires et assistantes résistent et se demandent si elles ne doivent pas porter plainte contre ces «mâles sans éducation» pour harcèlement. Un scandale !

De honteuses manipulations sont orchestrées au sein même du cabinet du maire de Libreville. Chantage, menaces voilées, intimidations de toutes sortes, pour obtenir des faveurs autres que professionnelles auprès de la gente féminine ; telles sont les pratiques utilisées par certains conseillers du maire. Peut-être la pratique existait-elle auparavant, mais on n’en avait jamais entendu parler hors des murs de l’Hôtel de Ville.

En revanche, depuis quelque temps, la «maison de verre teintée» du boulevard Triomphal Omar-Bongo fait entendre des claquements de portes et des éclats de voix. Venus pour la plupart du ministère du Budget, une bonne cohorte de collaborateurs du maire de Libreville ont choisi de faire du chantage, menacent, intimident des secrétaires et assistantes pour des «échanges de bons procédés». «Si tu me donnes, je fais de toi une reine, tu sais que je suis très proche du maire», a-t-on dit à une assistante. Une autre employée a été appelée dans le bureau d’un conseiller qui lui a dit «des choses à la limite de l’intolérable, voire de l’humiliation». Lorsqu’elle est sortie du bureau de ce proche collaborateur de la «Reine Christiane», elle en a pleuré. Une autre secrétaire affirme, quant à elle, avoir reçu sur son portable des messages qui lui ont fait peur, parce qu’ils étaient du même ton ! «Bien sûr, indique celle-ci, il ne s’agit pas pour moi de mettre dans le même sac tous les proches collaborateurs du maire, mais il y en a deux, même trois, qui se comportent comme des hommes en manque d’éducation».

Cette affaire est un scandale. S’il n’est pas interdit d’apprécier une femme exerçant dans la même institution et de le lui faire savoir, l’irruption de pratiques – humiliantes pour les femmes – comme le harcèlement sexuel devrait très vite cesser. L’irruption de telles pratiques est d’autant plus surprenante que l’actuel maire de Libreville laisse à penser qu’elle base son action sur la rigueur intellectuelle, l’éthique, et une certaine idée de la pratique administrative. Mais ses collaborateurs, notamment dans leurs bureaux du deuxième étage, font joujou avec ses thèses ! Ils la placent, il faut le dire, en porte-à-faux. Il y a malheureusement pour ces hommes des femmes qui ne se plient pas à ces usages.

Résultat des courses : la famille d’une employée de l’Hôtel de Ville envisagerait de venir voir l’édile de Libreville pour lui exprimer sa colère. Et pourquoi s’adresser au maire ? lui demande-t-on. «Parce que tout cela se passe dans les bureaux souvent, au téléphone parfois, donc cela ne relève pas de la sphère privée». Il conviendrait que la première personnalité de la mairie de la capitale gabonaise réagisse assez vite pour donner un grand souffle d’air à cette institution qui n’a vraiment pas besoin de ça. Sinon, «les choses vont aller dans tous les sens», comme le dit l’assistante d’un directeur.

 

 
GR
 

10 Commentaires

  1. Jean-Marcel BOULINGUI dit :

    C’est grave, ce qui se passe à l’Hôtel de Ville ! En plus, c’est sur le même étage où Madame le Maire elle-même dispose de son bureau de travail. J’en suis triste. Triste et choqué.

  2. John mba dit :

    À mon avis tout cela c’est de la diversion. Y’a rien de sérieux dans ces accusations. Au 21ème siècle un patron qui te fait dans le harcèlement sexuel c’est facile de lui donner sa raclée. Avec des téléphones multitâche tu enregistre ses dires, ou tu le filmes… Et si tu veux le faire chanter c’est facile tu menaces de publier sur Facebook ou Youtube et sa famille verra en direct ses pratiques rétrogrades. On dénonce une pratique dans les bureaux de la mairie, les auteurs semblent être bien identifiés et ni les noms des victimes ni ceux des auteurs ne sont cités…Soit on dénonce pour que cela cesse, soit on se replie dans la peur et on assume bêtement…parce que tout cela n’avance à rien…

  3. LAAM dit :

    Ces dames et demoiselles qui sont victimes doivent faire entendre leur voix,et ça par le biais d’une plainte. Tant qu’elles parleront dans les couloirs cela ne s’arrêtera jamais. C’est en stigmatisant ces comportements indécents qu’elles seront soulagées de ces prédateurs pervers.

  4. Nyfa dit :

    Le harcèlement sexuel est est un délit puni par la loi que ses filles ou ces dames portent plainte si elles peuvent étayer leur affirmation par des preuves.Cela ne sert à rien d’aller le maire pour ce genre de chose il faut aller au tribunal. quand on désire une femme on lui fait la proposition et si elle d’accord vous foncez et si elle refuse vous passez à autre chose et la vie continue.

  5. tatayop dit :

    il y en a un autre trés trés connu qui harcele ses jardiniers…

  6. bhouj dit :

    Des incapables.
    Qu’est devenu le recensement des agents. Celui ci devait aboutir à la mise en place d’une gestion RH efficiente … pour éviter ces abus et la gestions épicière du passé.

    Jusqu’à ce jour la mairie n’a pas payé les jeunes recenseurs recrutés pour le job. Ca grogne …

  7. nza fe dit :

    De quoi ont-elle peur? moi je me dis que peut-être parce qu’elles savent qu’elles n’ont aucun niveau pour occuper le poste qu’elles occupent actuellement. Et que le sachant fort bien, les collabos de Ossouka en use à souhait pour leur faire ce chantage quitte à exiger d’elles de se faire coucher… Si tel n’est pas le cas, pourquoi elles n’osent pas alors?

  8. Tyzer dit :

    J’imagine que la 1ère harceleuse est Ossouka, celle qu’Ali à parachutée à l’hôtel de ville..Le vice est partout lorsque vous avez un ou pédé-gifle chef.ça commence au sommet de l’Etat et ça dégouline jusqu’en bas…

    • Jean-Marcel BOULINGUI dit :

      Non, Tyzer, on ne peut pas ici dénoncer des cas de harcèlement sexuel, et venir parler ainsi de l’Autorité municipale. Elle vit déjà très mal que ses collaborateurs transforment leurs bureaux en baisodrome. Elle attend plus de plaintes de femmes de l’hôtel de ville pour prendre une décision. Il faudrait plutôt l’encourager à sanctionner durement des mâles sans éducation.

  9. Hervé GRUPAUNE dit :

    Franchement, après ce que je viens de lire, il faut que Madame le Maire sanctionne de tels collaborateurs. Je ne sais pas jusqu’où ça peut aller, mais il faut dans un premier temps des mesures conservatoires si les personnes sont clairement identifiées et confondues avec les plaignantes. On ne peut pas rester aux simples réprimandes…

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