Alors qu’une énième opération de recensement des Gabonais économiquement faibles (GEF) a récemment été annoncée sur toute l’étendue du territoire national, celle lancée en son temps par l’ancien directeur général de la Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale (CNAMGS) aurait coûté plus de 78 millions de FCFA en frais de mission, dont une bonne partie partagée entre les cadres de l’entreprise publique s’étant bien gardés d’aller sur le terrain.

Renaud Allogho Akoue remettant sa carte d’immatriculation à une GEF, en mars 2019, à Libreville. © D.R.

 

Des agents en pleine opération d’immatriculation, en mars 2019. © D.R.

Condamné à rembourser 4 milliards de FCFA à l’État gabonais en plus d’autres peines prononcées à son encontre le 5 août dernier, Renaud Allogho Akoue, dont les avocats ont annoncé son pourvoi en cassation, doit une partie de ses déboires judiciaires à sa gestion jugée peu orthodoxe des finances à la CNAMGS entre octobre 2017 et novembre 2019. L’ancien directeur général récemment condamné à 8 ans de réclusion criminelle assortis d’une année de sursis est accusé, entre autres, d’avoir détourné 78 millions de FCFA pour le paiement des frais de mission liés au recensement des Gabonais économiquement faibles (GEF).

Initiative louable et incontestablement opportune, l’opération visait à actualiser les fichiers de la CNAMGS s’agissant de cette catégorie de la population tributaire de la prise en charge offerte par l’État en matière de soins. À l’époque, l’entreprise publique avait consenti d’énormes moyens financiers et techniques pour mener à bien ses missions à l’endroit des plus vulnérables. Plusieurs dizaines d’agents avaient été envoyés sur le terrain, sillonnant toute l’étendue du territoire national, allant jusque dans les quartiers sous intégrés de Libreville à bord de bus aménagés tels des bureaux.

Seulement, l’enquête menée par la direction générale des Recherches (DGR) a révélé que les agents ayant mené l’opération sur le terrain ne sont pas ceux qui ont tiré parti de ces frais de mission à près de 80 millions de FCFA. Plus de la moitié de cet argent aurait été partagé entre les cadres de la CNAMGS, l’ancien DG compris. Certains agents ont affirmé aux enquêteurs n’avoir rien touché à la suite de leur mission.

Ces derniers mois, le ministère de la Santé et des Affaires sociales a lancé une campagne de sensibilisation auprès des populations en vue d’une nouvelle opération de Certification des GEF.  Espérons que les fonds seront utilisés de façon orthodoxe.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. moundounga dit :

    Bjr. le doute est là car les faits sont tétus à Gabao. Croisons les doights. Amen.

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