Depuis la fin du mois de mai qui a marqué le début des vacances pour les élèves des établissements scolaires du pays, les gares routières du pays ne désemplissent plus.

Chargement du taxi-brousse à la gare routière de Libreville - © Arias Danger Aimée/gabonreview.com

La période de mai à septembre, correspondant à la saison (plus ou moins) sèche, est en effet très propice aux déplacements sur le territoire national et par conséquent au tourisme. C’est également une période durant laquelle le coût du transport, que ce soit en avion ou en voiture, augmente considérablement. Tout comme le nombre d’accident qui s’accroit vertigineusement malgré les diverses sensibilisations de la Direction générale de la Sécurité routière.

7 heures. Gare du PK 8 de Libreville. Les hommes et les femmes de tous âges se bousculent. Dès leur descente sur les lieux, ils sont parfois happés par des petites hordes de jeunes qui leur arrachent littéralement leurs bagages en leur demandant leur destination. Ce sont les chargeurs, des jeunes gens courageux qui se recrutent quelquefois parmi les élèves et étudiants en vacance qui souhaitent préparer leur prochaine rentrée scolaire. Au service d’un taxi-brousse vers lequel ils doivent rabattre des voyageurs, ils proposent des destinations à la clientèle de plus en plus nombreuse en partance pour l’intérieur du pays.

«Je vais à Oyem chez ma grand-mère où on va procéder au retrait de deuil de mon grand- père», explique Eulalie, qui est arrivée dans une agence de transport à cent mètres de la gare routière du PK 8, depuis 6 heures. Les motifs pour les déplacements vers l’intérieur du pays en cette période sont en effet multiple : simple visite aux parents restés au village, découverte de nouveaux horizons, résolution de problèmes de tous ordres, ralliement de parents affectés ailleurs au cours de l’année scolaire, etc.

Il y a foule dans cette agence choisie par dame Eulalie. A la différence de la gare routière à ciel ouvert où les chargeurs jouent des coudes pour s’arracher des clients, l’agence est ordonnée et les usagers foisonnent en prétextant du confort et de la sécurité, même si les prix sont en effet un peu plus élevés. La société privée dont c’est le guichet à Libreville dispose de bus climatisés et un nombre déterminé de passagers pour chaque véhicule. Les surcharges et les racolages sont strictement interdits et le chauffeur pourrait être radié s’il était pris en flagrant délit.

C’est également la période pour cette agence, comme pour tous les autres transporteurs qui desservent l’intérieur du pays de combler le manque à gagner des mois de baisse d’activité durant l’année. «Les vacances nous aident à combler notre chiffre d’affaires. Il y a plus de monde et plus de voitures pour une même destination dans la même journée. Ce qui était peu probable jusqu’alors», explique le responsable d’une agence de transport terrestre au PK8.

Si l’euphorie est grande à l’idée de traverser tout le pays et sa forêt luxuriante pour se rendre à Oyem, Bitam, Mouila, à Lambaréné, Tchibanga, Franceville ou Koulamoutou, le danger reste de mise. Car, parmi les chauffeurs, certains, faisant fi des règles et normes de sécurité, roulent «à tombeau ouvert». D’autres ne connaissent pas bien la route nationale, parsemée de nombreux colmatages et nids de poule qui, à tout instant, peuvent surprendre et causer des désagréments. Les accidents graves augmentent d’ailleurs durant cette période et l’appel à la vigilance n’est pas exagéré.

Récemment, à titre d’exemple, le musicien gabonais Arnaud Eyaga qui, avec des collègues, se rendait pour un concert en Guinée Equatoriale en passant par Oyem, a été la victime d’un accident grave ayant couté la vie à deux personnes. Il s’en est sorti tant bien que mal. Un autre exemple récent est  l’accident qui a fait un mort et 34 blessés à 62 km de Lambaréné dans le moyen Ogooué. Prudence.

 
GR
 

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