Mis en ligne le 24 avril, le clip de «La Botte» de Zyon Stylei suscite une polémique sur la toile. Si la qualité de l’image est largement appréciée, que les mouvements exécutés rappellent bien ceux de la danse Ikoku qui rythme d’ailleurs la chanson, le challenge ayant précédé le visuel semble surclasser ce clip tant attendu par les mélomanes du genre.

Un laps attendu ou souhaité du public désappointé. © Capture d’écran/Gabonreview

 

Ça y est ! Après 3 mois d’attente et de challenge, le clip de «La Botte» de l’artiste gabonais Zyon Stylei a été rendu disponible. 18h après sa mise en ligne, le clip a engrangé 40.000 vues sur YouTube et près du double deux jours plus tard. Ce qui en dit long sur l’attente des fans de l’artiste, et surtout des mélomanes du genre Ikoku. Cette danse traditionnelle des peuples Punu rythme d’ailleurs «La Botte», du début à la fin.

Autour de l’Ikoku

Située entre «La façon que tu tournes ça» de Nga’Kumbe et «C’est comment» d’African Legend, La Botte a endiablé plus d’un depuis janvier 2020, remettant au-devant de la scène Zyon qu’on n’avait plus entendu depuis «Timing».

En haut, des danseuses dans « La Botte » de Zyon. Et, aperçu du challenge ayant précédé le clip. © Capture d’écran/Gabonreview

A travers La Botte, la danse Ikoku est devenue virale sur la toile, conquérant ainsi un large public grâce à un challenge né de la vidéo de Paul, un jeune gabonais vivant en Chine et relevé par plusieurs autres artistes parmi lesquels, le comédien béninois Axel Meryl. De quoi susciter plusieurs attentes quant au clip finalement rendu disponible ce 24 avril et qui suscite la polémique sur la toile.

Le challenge qui a précédé le visuel aurait-il surclassé ce clip tant attendu par les mélomanes ? Nombreux sont ceux qui répondent par l’affirmative. Puristes, ils auraient souhaité voir danseurs et surtout danseuses, esquisser leur pas à la Tât’Bouass, ce natif de la ville de Ndendé considéré comme une icône de cette danse. Si l’on note pour l’essentiel que dans le clip, l’Ikoku est parfaitement visible à travers les gestes, les mouvements du postérieur et les circonvolutions du pagne noué à la taille, il reste que dans le clip La Botte l’harmonie n’est pas toujours l’apanage des danseurs et danseuses. Bien qu’étant une danse exécutée par des profanes, l’Ikoku recommande pour ainsi dire, une technique de spécialiste pour ses aspects de réjouissance.

La Botte n’y est pas

Des observateurs ayant regardé le clip avec intérêt, notent donc que les attentes sont bien en deçà de la prestation livrée par le vidéoclip. «La Botte n’a pas de script. Aucun fil conducteur. On ne voit pas clairement la fille au « coup de rein électrique »», observe l’un d’eux rappelant que la chanson parle d’une fille de mauvaises mœurs qui reçoit tout l’amour et l’argent d’un homme qu’elle trompe. L’homme, lui donne son argent à cause de « La Botte« . Et finalement ce «coup de rein électrique» qui aurait dû, pour les visionneurs du clip, être mis en évidence par une femme aux protubérances fessières, manque dans la vidéo. Pour eux, le son dépasse le visuel parce que le challenge ayant précédé le vidéoclip, prétendait mettre en relief l’impact de l’œuvre sonore sur les réseaux sociaux, comme le suggère les petites séquences de challenges, reprises à la fin du clip mais aussi le message véhiculé par la chanson.

Notant toutefois une volonté de moderniser l’Ikoku, en ne considérant que l’inspiration traditionnelle, certains contradicteurs s’accordent sur le fait que La Botte propose une variante de la danse Ikoku privilégiant la modernité. Même si les promesses du challenge n’ont pas été tenues aux yeux du grand public, qui espérait voir un clip à la «Mugamu» de Defunzu, la chanson reste pour ainsi dire très festive et appréciée. Sur le clip mis en ligne, les « likes » dépassent de loin les « dislikes ». Et pour beaucoup, « La Botte » demeure un hit.

 
GR
 

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