Jusqu’à 60 naissances en moyenne par jour et 10 500 par an, c’est ce que livre en moyenne la maternité du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL). Plus importante du pays, cette fabrique à bébés a besoin du personnel qualifié et du matériel approprié pour aider les mamans à accoucher dans les meilleures conditions.

La maternité du CHUL. © D.R.

 

La maternité du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) affiche des performances inédites : environ 60 naissances par jour et 10 500 par an. Pour le professeur Jean-Pierre Ngou Mve Ngou qui dirige le département de gynécologie-obstétrique du CHUL et la Société gabonaise de gynécologie-obstétrique et de la reproduction (SGGOR), « c’est énorme. C’est presqu’une usine ».

Si ces chiffres sont remarquables dans un pays où les taux de mortalité maternelle, infantile et néonatale sont encore élevés, il note que les ratios avec aussi bien les blouses blanches chargées de s’occuper des parturientes que les moyens mis à leur disposition sont disproportionnels. «On devrait avoir beaucoup plus de personnels et de matériel», a souligné le professeur lors des premières journées internationales de gynécologie obstétrique de Libreville (Jigol).

En plein cœur de Libreville, cette maternité incarne pour lui, l’histoire de la capitale et du pays. « C’est notre bien commun à tous. C’est une maternité qui reçoit les patients de tous horizons et de toutes les classes sociales », a-t-il déclaré d’autant plus qu’elle accueille toutes les patientes précaires et vulnérables. «Toutes ces précarités et vulnérabilités sont un instantané de la réalité sociale de notre pays. Il faut y avoir travaillé pour s’en convaincre», a-t-il commenté.

L’une des premières maternités au sud du Sahara

La plus emblématique des maternités du Gabon. © D.R.

«La maternité du CHUL est la première maternité au sud du Sahara, avec celle de Ouagadougou. C’est une vieille dame de plus de 100 ans», a souligné le Pr Ngou Mve Ngou. «Cette locomotive a l’exigence de l’âge. Il faut la chouchouter, la bichonner. C’est la plus emblématique des maternités de notre pays et elle incarne à elle toute seule, l’histoire de Libreville et du Gabon» a-t-il ajouté, soulignant l’importance d’ouvrir cette maternité à d’autres expériences, à d’autres façons de faire, à d’autres cultures. «Il y a beaucoup d’accouchements, beaucoup de bébés, beaucoup de travail», a renchéri une sage-femme travaillant à cette « usine ». «Ce travail est éprouvant», a soupiré la sage-femme regrettant le fait que dans l’imaginaire de certains, les accoucheuses du CHUL laissent peu de place à l’humain. «Le rythme est intense», a-t-elle ajouté soulignant que leur priorité, c’est de garder les mamans et leurs bébés aussi bien vivants qu’en bonne santé.

Le taux de mortalité maternelle au Gabon est de 316 pour 100 000 naissances vivantes ; le taux de mortalité infantile 35 pour 1 000 et le taux de mortalité néonatale 15 pour 1 000. Des taux de mortalité encore élevés qui dénotent la nécessité de consentir des investissements conséquents pour optimiser les compétences des praticiens et sauver plus de vies. Investir dans ce domaine, estimait d’ailleurs le représentant résident du Fonds des Nations unies pour la population au Gabon, «c’est sauver des vies».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. matho dit :

    Mettez au moins fabrique entre griffes. « Fabrique » à bébés…

  2. Laanda dit :

    La meilleure j’aime bieet coonseille à toutes les nouvelles mamans d’y aller pour leur accouchement

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