Dans un rapport accablant, l’Association nationale des retraités du Gabon (ANAREG) tire la sonnette d’alarme sur la situation catastrophique de la Caisse nationale de sécurité sociale après 12 mois sous administration provisoire. Selon ses experts, le taux d’actions réalisées est de seulement 8,8%. Fraude, favoritisme et opacité persistent, au détriment des retraités gabonais.

Illustration de la couverture du rapport-bilan de l’Association nationale des retraités du Gabon (Anareg). © GabonReview

 

Dans un rapport de 34 pages tout récemment publié, l’Association nationale des retraités du Gabon (Anareg) dresse un constat accablant de la gestion de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) placée sous administration provisoire depuis juin 2022. Le document intitulé «Bilan CNSS : Le vrai bilan du premier mandat de l’administrateur provisoire» pointe du doigt de nombreuses défaillances après une année de mandat de M. Christophe Eyi à la tête de l’institution.

Les déterminismes du bilan

L’Anareg soutient avoir réalisé ledit bilan pour dénoncer l’opacité de la gestion de la CNSS, sous l’administration provisoire, jugée calamiteuse et irrespectueuse des personnes âgées ayant contribué à construire cette institution. L’association pointe du doigt l’inaction coupable du gouvernement et l’impunité des 7 directeurs généraux successifs. Le bilan vise également à alerter les Gabonais, notamment les jeunes futurs retraités, sur la gestion désastreuse de la CNSS. Déplorant que sa première interview bilan accordée au quotidien L’Union ait été publiée, après un embargo de deux mois, «en censurant certaines parties, et en y adjoignant une autosatisfaction de l’Administrateur provisoire de la CNSS, sans faire intervenir le personnel ni les pensionnés» et ait été suivie, sur les réseaux sociaux, d’une campagne d’autosatisfaction de l’administrateur provisoire Christophe Eyi, l’Anareg se demande si «par cette autosatisfaction, Monsieur Eyi ne se prend-il pas pour un tigre qui se vanterait de ses capacités ?»

Pour la production de son bilan, l’association assure s’être basée sur les études actuarielles et audits réalisés ces dernières années à la CNSS. Elle soutient également avoir analysé les textes régissant ce type d’organisme avec rigueur et objectivité. Pour elle, ce bilan reflète la véritable gestion de la CNSS, loin d’une communication de complaisance. Déplorant le manque de transparence et l’autosatisfaction du gouvernement après un mandat négatif, l’Anareg rappelle que ce bilan était nécessaire, en l’absence de reddition de comptes de la part des dirigeants de la CNSS envers ses usagers.

3 chantiers réalisés sur les 34 inscrits

Selon le bilan de l’association des retraités qui compte des experts dans ses rangs, le taux de réalisation des actions programmées ne dépasse pas les 8,8%. Sur les 34 chantiers inscrits, seulement 3 ont été menés à terme par les différents comités techniques chargés des réformes. Aucune avancée n’a été constatée sur la refonte paramétrique, l’assainissement du système d’information, la réorganisation structurelle ou la restructuration financière et comptable de la CNSS.

Le rapport de l’Anareg dénonce avec virulence que «l’opacité persistante dans la gestion de la caisse, minée par la fraude et l’impunité des dirigeants successifs. Malgré les études commanditées par l’État gabonais, aucune mesure n’a permis de juguler les dérives ni d’enrayer la déliquescence d’une institution pourtant cruciale dans la protection sociale des Gabonais».

Le document pointe également du doigt la grogne grandissante au sein des personnels de la CNSS. Une grève inédite de 2 mois ayant paralysé l’institution, en dépit de l’intervention du Premier ministre. Le climat social délétère perdure faute de dialogue inclusif. «La grogne grandissante au sein des personnels de la CNSS. Une grève inédite de 2 mois a paralysé l’institution, en dépit de l’intervention du Premier ministre. Le climat social délétère perdure faute de dialogue inclusif», peut-on lire dans le rapport.

Côté usagers, la colère des retraités est à son comble car «des milliers d’entre eux peinent à percevoir leur pension depuis de longs mois. Pis, les 10 milliards alloués par la Présidence pour les soulager auraient été dilapidés dans une opacité totale sans aucune reddition de comptes», indique le document.

Le cri d’alarme de l’Anareg sur la situation jugée catastrophique de la CNSS

Face à cette situation jugée catastrophique, l’Anareg tire la sonnette d’alarme et émet des recommandations fortes. L’association appelle à «l’abrogation des décrets instituant l’administration provisoire», à «la nomination d’un directeur général compétent», à «l’assainissement en profondeur de la gouvernance» et surtout à «l’application stricte et immédiate des recommandations des audits commandités par l’État».

Ce rapport accablant sur le bilan du premier mandat du directeur Eyi dresse en tout cas un constat sans appel : après 12 mois de «gestion calamiteuse», la CNSS est au bord de «l’implosion». Une «refondation totale» s’impose de toute urgence pour sauver ce pilier de la protection sociale gabonaise.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. CHANTAL REINE ngondongochantalreine@gmail.com dit :

    Les élections présidentielles sont dans 10 jours nous autres n’avons pas de passeports ni cartes d’électeurs qu’allons nous faire pour être bon citoyen gabonais nous sommes de la diaspora merci pour la compréhension

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