A peine rendue publique que déjà l’investiture du député sortant du 2e siège de l’Okano,  Canton Okala-Lalara, dans la province du Woleu-Ntem, Habib Emane Ango, est contestée avec véhémence. Les populations de cette localité menacent d’éjecter le Parti démocratique gabonais (PDG) de cette circonscription électorale acquise depuis de quarante ans.

Les Lokanois en concertation avant le lancement de la pétition le 14 juillet 2023. © D.R.

 

Branle-bas de combat avant les législatives du 26 août 2023, sur le deuxième siège de l’Okano où les populations de la contrée refusent d’appliquer la locution «On prend les mêmes et on recommence». Pour le prochain quinquennat à l’Assemblée nationale, les Lokanois aspirent à autre chose et veulent être représentés par quelqu’un d’autre qu’Habib Emane Ango, investi par le PDG et à qui ils reprochent d’avoir fait reculer la localité de 5 ans sur le curseur de l’histoire.

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Pour mieux faire entendre leur contestation et manifester leur totale indignation face à l’investiture du candidat Habib Emane Ango au 2e siège de l’Okano, les populations de cette circonscription et même du village de Minko Mi Beh ont lancé, le 14 juillet dernier, une pétition contre le choix porté par le siège de Louis, sur leur député sortant. Ceci est appuyé par un recours en contestation de l’investiture introduit par les membres du bureau politique du département de l’Okano à savoir : Yvette Zeh épouse Mickoto, Placide Owono, Nicaise Biyoghe et Crépin Andrew Gwodog.

En effet, selon les habitants de ce département, Habib Emane Ango n’a rien accompli pour le département jusqu’à présent. Pour ces derniers, l’absence de réalisations tangibles et significatives de la part d’Habib Emane ne justifie en aucun cas son investiture en tant que représentant du peuple de l’Okano. «Je ne sais pas si au PDG, on regarde le travail abattu par les uns et les autres. Si les personnes qu’on investit aux élections sont évaluées sur le travail effectué dans leurs circonscriptions. Aujourd’hui, le parti investi Habib, c’est à croire qu’ils ont vendu le siège à l’opposition parce que personne, d’Okala jusqu’à Miang, ne pourra encore voter ce dernier», a déclaré un notable de la contrée, faisant endosser au PDG la responsabilité de ce qui arrivera au soir du 26 août prochain, si leurs choix de voir soit Yvette Zeh Mickoto, Placide Owono ou Nicaise Biyoghe, les représenter à l’Assemblée nationale. «Nous disons, il vaut mieux voter un cancre que de voter le candidat PDG Habib. On ne veut plus de lui», a-t-il poursuivi.

La jeunesse du département de l’Okano est particulièrement mobilisée dans cette contestation. Conscients de l’importance de leur voix et de leur rôle dans le façonnement de l’avenir de leur communauté, les jeunes se sont également levés pour exprimer leur désapprobation de manière claire et sans équivoque. «Nous, les jeunes du deuxième siège d’Okala-Lalara, nous disons non à la candidature d’Habib Emane. Il a eu un bilan négatif sur un mandat de 5 ans. Il s’est investi dans le détournement des ristournes des forêts communautaires, créé des divisions à gauche et à droite. Si le PDG insiste sur sa candidature, nous nous battrons corps et âme pour aller à l’encontre de sa candidature et il sera corrigé dans les urnes», a déclaré le représentant des jeunes, réclamant un bon leader, selon les qualités prescrites par la charte des valeurs du PDG.

Selon les militants et les cadres politiques dudit siège, toute indifférence face à cette grogne dans l’Okano et au rejet de l’investiture Habib Emane Ango par la population, suscitera une contre campagne envers le candidat du PDG et participera à installer un autre candidat de la majorité responsable au 2e siège de l’Okano.

Cette révolte populaire témoignerait d’une volonté de changement profond au sein de la population de l’Okano. Les habitants aspirent à des représentants politiques qui se soucient véritablement de leurs préoccupations et de leur bien-être. Ils appellent à une plus grande transparence dans la sélection des candidats et à une meilleure consultation des citoyens pour la prise de décisions politiques qui les affectent directement.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Rembourakinda dit :

    Voilà, vous avez compris. On fait un bilan, s’il est positif, on reconduit le député. Dans le cas contraire c’est niet. Ce qui est vrai pour le député l’est aussi pour le président. Quel est son bilan ? Nul. Donc lui non plus ne doit obtenir vos suffrages.

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