Après l’invalidation, mercredi, par le Conseil des ministres, de la décision prise par le ministre de l’Education nationale sur l’octroi du baccalauréat aux élèves en grève de la faim, et après le coup de semonce que lui a porté, jeudi, le porte-parole de la présidence de la République, le médecin général inspecteur va-t-il rendre son tablier ? En tout cas, à travers cette affaire à rebondissement, la machine gouvernementale vient encore de faire entendre des couacs. 

Léon Nzouba. © youtube.com
Léon Nzouba. © youtube.com

 
Léon Nzouba vient de recevoir trois coups sur la tête en moins de soixante-douze heures. Le billet Makaya du quotidien L’Union tout d’abord qui se demandait pourquoi le ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement technique s’était résigné à octroyer le baccalauréat à des élèves qui ne le méritaient pas. Puis, il y a eu l’invalidation de sa décision par le Conseil des ministres. Enfin, le porte-parole de la présidence de la République est venu lui porter l’estocade au lendemain de cette réunion gouvernementale : «on n’obtient pas le bac par la grève de la faim». Quelle sentence !
Figure emblématique du gouvernement depuis 2009, parfois annoncé comme premier ministrable il y a deux-trois ans, le Pr. Léon Nzouba, médecin militaire, va-t-il se laisser tondre la laine sur le dos ? Le coup de semonce d’Alain-Claude Billie By Nzé à son égard sonne, dans l’opinion, comme une humiliation. Léon Nzouba ne pourra pas se contenter de n’être que le responsable du service après-vente de cette décision gouvernementale. Tout se passe depuis quarante-huit heures comme si le patron de l’Education nationale avait pris cette décision tout seul sans se référer au chef du gouvernement. Si Daniel Ona Ondo, lui, a déjà avalé son chapeau et ravalé ses grandes ambitions pour son équipe, Léon Nzouba, lui, est-il homme à se laisser désavouer aussi publiquement, aussi solennellement ? Si le Conseil des ministres, si le porte-voix du Palais du Bord de mer, désavouent un ministre, que peut-il rester à faire à ce membre du gouvernement ?  
Sachant qu’au niveau du ministère, le responsable du département va perdre toute crédibilité, son image sera brouillée, il va enregistrer une côte de popularité négative, son discours n’en sera plus que dilué et donc dévalué, son action va pâtir de tout cela, et tous les efforts d’aménité qu’il essaie de faire depuis quelques semaines vont s’amenuiser. Intellectuellement, le ministre de l’Education nationale va nourrir un complexe d’infériorité à l’égard du porte-parole de la présidence. A 58 ans, et après près de cinq ans au gouvernement, Léon Nzouba -ce haut gradé de nos forces de sécurité-  doit prendre conscience de ce qu’un tel désaveu infligé par la présidence de la République et le Conseil des ministres le met dans une situation extrêmement difficile auprès de l’opinion.
Pour moins que ça, sous d’autres cieux, des ministres ont démissionné. Cela avait démontré leur force de caractère, une certaine rigueur et une grande maturité politique. Une telle démission démontre que ces personnes tenaient à leur honneur et à leur dignité, et qu’elles savaient qu’il y a une vie après le gouvernement ! Sauf s’il a pris goût au pouvoir et à ses privilèges, Léon Nzouba devrait démissionner. Malgré sa longue amitié avec le chef de l’Etat, il doit pouvoir laver l’affront subi pour ne pas laisser son image dégringoler dans l’opinion. Le chef du gouvernement peut aussi lui demander sa lettre de démission, s’il estime que son ministre de l’Education a commis une erreur qui a failli faire perdre à l’Etat son crédit. «Au sommet de l’Etat, il n’y a pas de sentimentalisme, les gouvernants ne doivent pas donner à croire que c’est avec les sentiments que l’on dirige l’Etat», doit-on rappeler pour paraphraser un ancien ministre français de la Culture.
A la faveur d’un sommaire micro-trottoir de Gabonreview sur cette affaire, de nombreuses personnes ont demandé au ministre de refuser l’humiliation dont il est l’objet en quittant l’équipe gouvernementale. «De toutes les façons, il ne perdra rien, il est député», affirme une journaliste de Télé Hermon. Le ministère de l’Education nationale est le quatrième département ministériel dirigé par Léon Nzouba après celui de l’Enseignement Technique à partir d’octobre 2009, celui des Travaux Publics dès janvier 2011, et la Santé Publique à dater de février 2012.
 

 
GR
 

27 Commentaires

  1. Ta seyi dit :

    Dans cette histoire on retiendra peut etre qu’en politique avoir tjrs les poches pleines est mieux que de chercher a preserver une dignite’ mediatique remodelable.

  2. jean jacques dit :

    Dans les pays ou les gens occupent les postes de responsabilités pour apporter leur savoir faire il devrait démissionner.
    Mais comme en Afrique c’est rare de voir une autorité démissionnée.
    Sinon il a entrain de payer les erreurs de reformes du Ministre sortant. Le President peut encore lui donner une chance par ce qu’il s’est mis même à genoux.

  3. indignee dit :

    Nzouba c’est fini. Il sera parti dans qq jours vous verrez. La seule question reste s’il va prendre les devants et demissionner ou attendre une humiliation finale

  4. Detox dit :

    Il ne démissionnera pas et son ami le Prince ne lui dira rien. Pourtant il merde partout il passe, mais il est toujours reconduit. C’est ça le Gabon nouveau qu’ils chantent à longueur de slogan. Ces gens ont bousillé l’école et ont favorisé leurs écoles de merde. Aujourd’hui il n’y a plus d’établissements d’excellence. C’est d’abord l’autre incapable de Moundounga qui a affaibli notre système scolaire, Nzouba ne fait que donner le coup de grâce. Comment on peut être aussi nul? Quand on va dire que ce sont des amateurs ils viendront pleurer que les gens les critiquent trop et pourtant les faits sont là. Pas d’écoles construites, niveau en chute libre. Vous voulez quels encouragements? Bande de nullards.

    • J.C Ondo dit :

      Detox,
      Il faut savoir etre moderé frangin.
      Je suis ne pas PDGiste, bien au contraire,toutefois nous avons la capacité de pouvoir tous lire les choses au 2nd degré.
      Je suis convaincu,que cette decision, bien qu’etant le chef du departement, ne venait pas de lui, disons le nous, il a quand meme un chef.
      Pour ta gouverne ce Monsieur a competence averée, dans le domaine qui est le sien.
      Il a été mon enseignant, en Anatomie du Crane.
      Malheureusement M.Nzouba ne parlera pas,tenu au respect du serment que lui impose la confrerie.Il va etre obligé de l’assumer.
      Alors, je ne suis pas d’accord, quand tu traites ce Monsieur de nul.
      C’est malheureusement la resultante au Gabon,quand un Charpentier doit dirriger un departement mecanique…
      Cordialement

      • Rasé de Près dit :

        « Vouloir faire le travail de l’autre est une forme d’incompétence ». Oui, votre prof d’anatomie du crâne connais le fonctionnement du crâne, mais certainement pas le système éducatif gabonais. Quant à sa démission, je doute qu’il la présente, car il y a longtemps que ce monsieur a vendu sa dignité, depuis qu’il a pactisé avec le putschiste, et fait allégeance au Roi Ali IX. Et le Roi lui même, il affectionne ces courtisans qui traînent des casseroles, pour mieux les tenir à la barbe.

  5. Papa Léon dit :

    @Jean -Jacques
    Arrêté de nous divertir, tu es le fameux « POPO »?
    Tu laisseras encore une chance à NZOUBA ? C’est  » acté » ?
    Ta stratégie pour 2016? Que penses tu des « posts » de gabonreview ? Anti ALI ?
    Le prochain remaniement ? Avant ou Après les présidentielle ? Ira t on aux urnes ?
    Tu bosses jusqu’à 4h du mat ! Bravo JJ ! Je sais que tu apprécies un auteur -compositeur français très discret :
    ?

  6. Platon dit :

    Ou à t on vu un ministre désavoué de manières aussi grossière par son Patron ?
    Comment sur une question aussi sensible que l’éducation les ministres peuvent êtres autant en contradiction?
    Quand on parle de pilotage à vue certain disent encore que c’est l’anti Ali primaire !
    Mais enfin ! Mr NZOUBA est quand même une valeure , pourquoi ces graves dysfonctionnement ?
    Comment c’est possible ?

  7. GabonmonGabon dit :

    La démission ne fait pas parti de notre culture gouvernementale. Bonne continuité NZOUBA. Encore 2 ou 5 crimes rituels et ton image est lavée.

  8. de la pena dit :

    la culture en matière de pratique politique interdit la démission. Mais être désavoué de la sorte, c’est fort. Chévenement,ancien ministre français, coutumier de la démission aimait à dire « un ministre ça ferme sa bouche ou ça démissionne ». je parie que Nzouba va choisir la première éventualité.
    Lui aussi, aller se mettre à genoux, vêtu de la manière la plus officielle qui soit, c’est le signe que la République est vraiment à genoux, sans repères. le pauvre ministre ne fait que payer les errements d’un régime faible. Tout cette cacophonie gouvernementale naît de la réhabilitation des « fraudeurs » à qui on a autorisé de passer le bac l’année dernière. Les élèves ont compris que face à un exécutif aussi faible, un petit brin de révolution, une petite grève de la faim, et le tour était joué. et Pan! mini mini insurection contre les reformes au premier trimestre, le gouvernement cède, grève des personnels de la santé pour la PIP, le gouvernement cède. Beaucoup d’autres groupements vont fatalement s’engouffrer dans la brèche et réclamer n’importe quoi. le gouvernement cédera. On a besoin d’un Etat fort, qui ne chiale lorsque la plus paisible brise vient à souffler. un roseau et non un chêne. je ne fais que passer…

    • Le Pensif dit :

      Tout à fait d’accord, il faut dépasser le débat des clivages politiques et regarder où nous allons avec 54 ans de clientélisme politique, ethnique, familial pour aboutir à des expressions du genre « Le pays est dirigé », à tous les niveau de la société on fait l’apologie du cancre, les gens sont nommés pas pour leur compétence mais grâce à des mentors bien placé dans la société.
      La justice en est un exemple patent, car on est y arrivé à créer des magistrat de classe B ne maitrisant pas le droit, et transformant nos tribunaux en un véritable marché de justice, et les Gabonais en souffrent. Demain on devra y faire des réformes car il existe bien des gabonais bien formé, et de bonne et haute moralité.
      Cette culture du cancre arrive à présent dans nos écoles, nos universités, il suffit de faire la grève, la grève de la faim à présent de se réfugier à Ste Marie pour que l’Etat accède à leur demande.
      Il est temps que s’instaure dans notre pays un véritable Etat de Droit, des promotions au mérite et compétence. La fin de l’impunité.
      On a fait pour des besoins, géopolitiques, politiques, familiaux, une distribution des postes, d’argent, de diplômes à des citoyens non méritant. Ceux qui le savent souhaitent aussi avoir leur part. Ainsi des fainéants peuvent faire du chantage aux gouvernants, tricheries, 2 bac la même année on atout vu.
      Mais c’est le Gabon qui perd, car non compétitif sur le plan mondial.
      A quand un Etat démocratique, respectant la loi, juste et fort?
      Seul l’impunité fera évolué le Gabon.
      DURA LEX, SED LEX

  9. Yannickdu70 dit :

    Jeux de chaises musicales en vue. NZOUBA aux Finances! Pourquoi pas? Qu’est-ce qu’on a jamais vu au Gabon ? Pays où l’incompétence est la clé de la réussite…

  10. Bouka Rabenkogo dit :

    Monsieur Alain-Claude Billie By Nze rapporteur cigale. Nos enfants ne sont pas des cigales. Incapables d’offrir des salles de classes, des enseignants en suffisance et de qualité, comme toute cigale, vous vous mettez à chanter. Pour ta gouverne, le pays de nos enfants offrent des ressources suffisantes et en abondance pour répondre aux exigences d’un système scolaire performant et d’élite. Quand le millénaire prône le « Zéro Défaut », c’est a dire aucun échoué, afin de permettre la linéarité dans la transmission de la pensée, les cigales que vous êtes, souhaitiez transformer nos enfants en cigale.
    Ça doit se faire maintenant!
    Le PDG, parti au pouvoir depuis presqu’un demi (1/2) de siècle, perpétue l’ordre ESCLAVAGE, COLONIAL ET NÉOCOLONIAL.
    Nous ne voulons pas de l’AUTO COLONISATION pour nos enfants.
    Le mouvement « ÇA DOIT SE FAIRE MAINTENANT » soutien à 100% le propos du Révérend Mike Jocktane qui appelle au départ d’Ali Bongo pour l’Avènement de la « Nouvelle République » et d’une « Nation ».
    « Le Patriote »

  11. kalil dit :

    Démission n est pas africain ni même gabonais ; chez nous tant qu’on bouffe on ferme la guele et on reste tranquille les privilèges et dignité après …..

  12. Ontintin va nous tuer! dit :

    Ali et sa clique, une vraie bande d’incompétents!

  13. Jean-jacques dit :

    C’est la difference horaire qui fait que vous dormez, chez moi il fait jour,si j’ai parlé de donner encore une chance au Pr NZOUBAc’est par ce qu’il n’est le responsable de cette reforme, il faut toujours repartir à la base pour bien faire analyse. il aurait pu dire que tous les élèves qui ont eu 8/20 font au deuxième tour. mais du faite de leur donner le bac ça la où il a peché.
    Je ne soutien personne pour l’instant, donc pour 2016 je n’ai à dire , et la seule strategie c’est le travail sur le terrain et non dans les medias ou faire les declarations en France, les Français ne font pas les declaration dans les medias gabonais.
    Tout ce que je souhaite c’est de voir les choses changées dans notre pays que les jeunes ont le travail, bons salaires, les personnes qui detournent l’argent qui devrait servir à augmenter les salles des classes, Amphis,logenements des étudiants, une aide sociale pendant la durée que un jeune diplômé cherche le travail.
    Que nos autorité instaurent le système des stages obligatoires pendant nos études pour se preparer dans la vie active(professinnelle).
    Que les autorités acceptent les critiques pour avancer(corriger)la façon de travailler. qu’il ait la liberté d’expression que les journalistes ne soient pas ménancés par les hommes politiques.
    Je suis sûr si nos autorités prennent la peines de lire nos commentaires de tout genre ils gagneraient plus en informations.

  14. Jean-Marcel BOULINGUI dit :

    Humiliation, désaveu, coup de semonce, estocade, opinion défavorable, image brouillée,… Si après tout ça, Nzouba ne part pas du gouvernement, c’est que l’intéressé n’a pas de personnalité, et on ne comprendrait pas pourquoi il a pu atteindre le grade de Général dans les Forces de défense.

  15. Jean-jacques dit :

    M. J-M BOULINGUI, en Afrique plus précisement au Gabon le mot démission n’a pas des place, vous vous rappelez du scandale à la BEAC l’ex gouveneur Philibert Andzembé, en poste depuis l’été 2007,qui été un gabonais avait refusé de démissioner. C’est grace au conseil d’Administration de l’institution qui avait pris la décision pour l’enlever.
    Le Pr. ne prendra pa cette décision, peut-ête J.Ping entrera à sa place en politique tout peut arriver. C’est le beau-frère du Pdt.

  16. Jean-jacques dit :

    Papa léon, pour moi la démocratie c’est accepter les critiques des uns et les autres pour avancer, je connais comment le travail des médias, la presse est compliqué et risquant surtout dans nos jeunes démocratie, Gabonreview fait un bon travail en laissant cette rubrique de commenatires au public et participe à l’évolution de la démocratie au Gabon.
    Pour les Anti Ali, je ne sais pas s’il existe Anti Ali? Tout ce que je pourrais dire existe les gabonais et gabonaises qui ont déjà la maturités , qui pensent , critique pour que le pays. avance.
    Et nos commentaires ne sont pas focalisés rien que sur Ali c’est sur tout ce que les internautes estiment que tel problème , tel sujet, volet, ou telle decision,devrait trouver une solution.

  17. Roberto dit :

    Il s’agenouille pour demander pardon ou quoi ??? Cela fait-il partie du cirque de la sorcellerie ??

  18. douckdouk dit :

    Croyez vous que le problème est vraiment avec NZOUBA ? En simple ministre il ne pouvait prendre cette décision seule-
    l’Autre question ? Quels sont les membres du jury ? Leurs noms, pour voir clair.
    Pourquoi refuse-t-on de faire passer les oraux aux enfants ? car en faisant cela, beaucoup pourront rattraper la moyenne de 10/20.
    Pourquoi jouer avec le mental des enfants ?
    Et dans quel pays sommes-nous ? Dans les autres pays, la première partie du bac exite, ce n’est pas une affaire de Moundounga- On ne dira pas qu’ à l’Education Nationale, il n’ ya pas des qualifiés en la matière. Tout le système est comptable de ces manquements- Alors que ce système qui nous asservit depuis des années disparaisse.

  19. keller dit :

    Les candidats ont librement refuse de passer le deuxieme tour pretextant qu’ils ne pouvaient plus se concentrer. drole d’affaire n’est-ce pas?

  20. Worwor na worwor dit :

    Vous vous acharnez sur Léon Nzouba, mais quand ida Reteno avait détruit les téléphones qui auraient permis à la justice de remonter aux commanditaires des rituels, ce qui est un délit d’entrave à la justice, vous n’avez pas demandé sa démission. Elle a plutôt été nommée aux Affaires Sociales. Qu’Ali prenne ses responsabilités : il a viré Ndong Sima de PM pour son courage, qu’il vire les ministres « bras cassés » !

  21. le Vieux dit :

    La demission de NZOUBA ne doit pas fustrer les gabonais c’est n’es qu’un petit jeux pour faire savoir aux gabonais que rien ne va au PDG. retenos qu’il aura la part de son gatau avent 2016

Poster un commentaire