L’annonce du président de la Transition quant à la libération prochaine de 1 000 prisonniers ne rassure pas plus que Brice Clotaire Oligui Nguema ne dit exactement comment il entend s’y prendre. Toutefois, bien que source d’interrogations et d’inquiétudes, la grâce présidentielle attendue permettrait de désengorger la prison centrale de Libreville qui compte des centaines de détenues attente de jugement depuis plusieurs années.

En avril 2020, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, la grâce présidentielle a bénéficié à près de 700 détenus au Gabon. © D.R.

 

Dans les prochains mois, si ce n’est plus tôt, 1 000 prisonniers devraient recouvrer la liberté au Gabon. Le président de la Transition s’y est engagé au cours de son adresse à la nation, le 31 décembre dernier. Comment compte-t-il s’y prendre ? Quels seront les bénéficiaires de cette mesure ? Toutes les prisons du Gabon seront-elles concernées ? L’annonce de Brice Clotaire Oligui Nguema n’a pas manqué de susciter de nombreuses interrogations sur les plateformes de discussions instantanées et sur les réseaux sociaux.

Et si le Général-président a promis de s’en tenir aux conditions prévues par la loi en la matière, beaucoup l’invitent d’ores et déjà à tenir parole pour éviter de verser dans les annonces populistes. Particulièrement portée sur le respect de la dignité des personnes incarcérées, l’association SOS Prisonniers Gabon (SPG) a également applaudi l’annonce, non sans rappeler à Gabonreview qu’en dehors des libérations ordonnées en septembre dernier, depuis 2020, les prisonniers n’ont pas bénéficié de la grâce présidentielle au Gabon. Seulement, l’organisation présidée par le député Lionel Ella Engonga veut que les choses soient bien faites.

Les critères d’éligibilité à la grâce présidentielle 

À l’instar d’autres compatriotes dubitatifs, voire craintifs à l’idée de voir 1 000 repris de justice versés dans la nature, SPG souhaite la mise en place d’une commission dédiée à la question. Celle-ci, composée de la société civile,  du ministère de la Justice et des magistrats,  sera chargée de définir les critères d’éligibilité à la grâce présidentielle. «Par le passé,  pour bénéficier de la grâce présidentielle,  il fallait passer par des circuits obscurs. Pour éviter de tomber dans les pratiques et de commettre les mêmes erreurs, on doit associer la société civile», estime Lionel Ella Engonga.

Aussi salutaire soit-elle, notamment pour le désengorgement de la prison centrale de Libreville où des centaines de détenus attendent d’être jugés depuis plusieurs années, la mesure de Brice Clotaire Oligui Nguema nécessite également de penser à l’après. Les 1 000 prisonniers qui seront libérés bénéficieront-ils d’un accompagnement de la part de l’État ? Qu’est-il prévu pour eux dans le cadre de leur réinsertion ? Comment éviter que ces détenus ne récidivent après leur libération ?

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Hermann O. dit :

    Vous aussi ne demandez pas Oligui de faire d’un coup de baguette magique ce qui qui n’a jamais été fait au Gabon. Je me trompe peut-être, mais même à l’époque de Bongo-père et des vaches grasses, je n’ai jamais entendu parler d’accompagnement pour les repris de justice, une fois libérés. Tout au plus des programmes de réinsertion étaient initiés avec certaines ONG, mais durant leur séjour en prison.

  2. CYR Moundounga dit :

    Bjr. Morceau au choix: « Les 1 000 prisonniers qui seront libérés bénéficieront-ils d’un accompagnement de la part de l’État ? Qu’est-il prévu pour eux dans le cadre de leur réinsertion ? Comment éviter que ces détenus ne récidivent après leur libération ? voila les bonnes questions qu’ils faut se poser avant de décider d’une grâce. Si c’est le c’est le cas je crains que l’exercice soit au delà (libération) de la fin de la concertation Nationale(Avril 2024). Amen.

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