Le conflit foncier de  Malibé, sur le titre foncier 25904, de la parcelle 16/Y04, de 32 hectares, ayant fait couler encre et salive ces dernières semaines est définitivement résolu. C’est du moins ce qu’on peut en tirer de la visite effectuée, le 22 mars, par une délégation conduite par le gouverneur de l’Estuaire, Marie-Françoise Dikoumba, composée entre autres du directeur général de l’ANUTTC, Dexter Meye M’Obiang, et du maire d’Akanda, Yvon Patrick Rombogouera.

Marie-Françoise Dikoumba, Dexter Meye M’Obiang, Yvon Patrick Rombogouera, les représentants des Collectifs et les occupants, présents le 22 mars 2023 sur le site de Malibé. © Gabonreview

 

Constater l’évolution des travaux et rassurer les plus hautes autorités, via le gouverneur de la province de l’Estuaire, les populations impactées et confirmer que ce projet évolue et ira à son terme, conformément aux attentes et à la volonté du président de la République, de faire que chaque Gabonais accède dignement à la propriété, tel est l’objectif de la visite effectuée, le 22 mars, sur le site litigieux de Malibé, dans la zone nord de Libreville. Le gouverneur de l’Estuaire, Marie-Françoise Dikoumba, le directeur général de l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC), Dexter Meye M’Obiang, et le maire d’Akanda, Yvon Patrick Rombogouera y sont allés pour calmer les esprits des occupants et surtout rassurer. Aucun occupant ne sera déguerpi de cet espace de 32 hectares en cours d’aménagement, ont-ils fait savoir.

400 parcelles pour une population attendue de 1 600 personnes

Le patron de l’ANUTTC a fait remarquer que «ce jour marque le renouveau de la volonté du chef de l’État de favoriser l’accès au foncier pour le plus grand nombre». Sur le site, le directeur des opérations d’urbanisme et Aménagement foncier à l’ANUTTC, Charles Nguema Ebozo’o a expliqué aux occupants les détails techniques de l’opération en cours. Au terme de l’aménagement et du lotissement, l’espace aura plus de 400 parcelles pour une population attendue de 1 600 personnes. «Au regard de cette population attendue à terme, des équipements collectifs sont projetés notamment les établissements éducatifs, les plateaux sportifs et un centre de commerce. Plus tard, d’autres projets seront induits. Raison pour laquelle la stratégie d’aménagement préconise une réserve administrative à l’entrée du site», a-t-il précisé. 

Procédant de la sorte, a indiqué le patron de l’ANUTTC, il est question de mettre en application «une mesure forte qu’a prise le chef de l’État visant à lutter contre la spéculation foncière en permettant à l’État de récupérer les sites naguère attribués à des aménageurs privés pour la réalisation de projets d’intérêt général». Dexter Meye M’Obiang explique que le site a été récupéré par l’État, via l’ordonnance n°4 du 1er janvier 2021, instituant l’obligation de mise en valeur des concessions d’aménagement et de construction d’immeubles en République gabonaise. «Cette mutation permet à l’État d’avoir des réserves foncières», a-t-il souligné. 

Un espace rationnellement organisé avec toutes les commodités

Ainsi, au lieu de chasser les premiers occupants, l’État a choisi d’intégrer tout le monde. «Cette intégration se fait de deux sortes, explique le directeur général. Pour ceux ayant des bâtis, les plus avancés, ils sont pris en compte et vont pouvoir avoir un accès privilégié au foncier».

Quant aux autres qui voudraient rester sur le site, les listes ont été transmises via les deux Collectifs travaillant avec l’ANUTTC. Une fois les lots terminés, ces personnes pourront solliciter le foncier. «L’État est allé plus loin en proposant dorénavant un espace rationnellement organisé pour que toutes les commodités puissent être présentes», a ajouté le patron de l’ANUTTC. 

Sous l’égide du gouverneur et des deux tutelles respectives de l’Agence, les discussions sont en cours pour que les autres départements sectoriels intègrent ce projet. Il s’agit notamment de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, des Travaux publics (TP) pour les VRD (Voiries et Réseaux divers).  Ce qui permettra, in fine, «comme le souhaite le président de la République, une accession décente à la propriété, et aux Gabonais de jouir d’un bien sécurisé dans un cadre urbanisé et planifié». 

© Gabonreview

«La communication, l’entente cordiale entre filles et fils du même pays a primé»

Actuellement, l’ANUTTC travaille essentiellement sur l’ouverture des axes et sur le nettoyage des plateformes permettant de procéder à la délimitation des différentes parcelles à affecter.  Ceci pour éviter l’occupation anarchique comme dans la plupart des quartiers de Libreville. L’organisation de l’espace est donc structurée, de même qu’il y aura une occupation rationnelle des terrains. Ce, d’autant plus que, faisant l’état des lieux avant le début de ces opérations, les agents de l’Agence ont relevé des occupations allant de 1 000 à plus d’un hectare par individu. «Aujourd’hui, cette stratégie permet une occupation rationnelle. Au lieu d’avoir 30 personnes qui vont occuper les 32 hectares, il y aura 1 600 Gabonais qui pourront être insérés dans le même espace avec un minimum d’aménagement». 

Zéro déguerpissement donc ! ont-ils laissé entendre, à la grande satisfaction du maire d’Akanda, des collectifs Sékiani et Riviéra respectivement représentés par Loïc Gilbert Bourdette et Tanguy Akouré. «Je me réjouis de cet aboutissement heureux. Il n’était pas simple parce que lorsqu’on parle de foncier et ça attise certains comportements malheureux. Nous nous sommes assis pour nous expliquer. La communication, l’entente cordiale entre filles et fils du même pays a primé. Le Président de la République a à cœur d’avoir une entente inclusive en ce qui concerne le foncier surtout dans notre belle commune», a déclaré Yvon Patrick Rombogouera, ce, à la suite du gouverneur, Marie-Françoise Dikoumba.

 
GR
 

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