N’arrangeant pas les choses, les compliquant par moment bien au contraire, la lenteur du chantier des deux passerelles piétonnes, devant les lycées, sur la route de l’aéroport, étonne ou exaspère les automobilistes habituels du nord de Libreville. Un an bientôt pour le pont du lycée Indjendjet Gondjout. Des questions et une réponse prêtant à rire.  

Toujours au sol et vu de l’intérieur du lycée Léon Mba, l’un des modules du pont piétons en construction sur le front de mer de Libreville. © Gabonreview

 

Erigé de part et d’autre de la voie rapide menant à l’aéroport depuis fin-février 2022, le pont piéton du lycée Paul Indjendjet Gondjout n’est toujours pas fonctionnel. Quatre mois déjà ! Quatre mois pour terminer une barrière de sécurité devant empêcher les piétons pressés de traverser la chaussée. Si la barrière est terminée, un passage clouté a tout de même été repeint sous la passerelle. Quésaco ? Quelle explication ? Pour rappel, les travaux de construction de ce pont piétons ont débuté le 10 août 2021, donc depuis un an bientôt.

Toujours en phase tests

Ayant débuté bien plus tard et devant, logiquement, bénéficier de l’expérience technique du pont du lycée Indjendjet Gondjout près de l’aéroport, un autre ouvrage du genre, au lycée Léon Mba, commence à exaspérer les automobilistes. D’une étonnante lenteur, le chantier bouchonne très souvent le trafic routier à cet endroit. Quésaco ?

Interrogé par Gabonreview, le chef de chantier de l’ouvrage du lycée Léon Mba explique que les travaux ne sont pas à l’arrêt ainsi que le pense le public. Alors que les piliers de béton censés soutenir le pont sont toujours en coffrage, le technicien affirme que les travaux sont en phase de finition et que la passerelle subirait actuellement des tests. Le procédé n’a-t-il pas déjà été expérimenté sur le pont piéton du lycée Indjendjet Gondjout ? Ne s’agit-il pas d’une réplique, en matériaux et technique, du premier pont piéton ? Quésaco ?

«Nous ne pouvons pas livrer une passerelle sans avoir effectué certains essais, notamment les essais de chargement. C’est-à-dire qu’on prend un nombre important de charge tels que des sacs de ciment qu’on pose sur des endroits stratégiques de la passerelle et ensuite on analyse et on voit les résultats si la passerelle n’a pas subi de déformation. D’ici deux semaines nous aurons les résultats. Il ne restera plus qu’à attendre la grille de protection qui arrive dans quelques jours et la passerelle sera opérationnelle», explique le chef de chantier. Ainsi, les choses se font comme si le projet n’avait pas été étudié au préalable. Les ingénieurs et architectes d’Ecowood ou de Faco construction, entreprises réalisant ces ouvrages, apprennent-ils la résistance des matériaux seulement là, maintenant, sur le terrain ? Quésaco ?

Quand la construction des infrastructures va, tout va

Si ceci n’explique pas du tout cela, et si ceci n’est pas convainquant, on s’en contentera tout de même. On ne manquera cependant pas de s’étonner de la durée des chantiers publics au Gabon, la longévité du chantier de réfection du boulevard Triomphal Omar Bongo est éloquente à ce sujet.

Et si la lenteur des chantiers était consécutive à un paiement des entreprises au lance-pierres et au compte-gouttes ? On dit «quand le bâtiment va, tout va». La lenteur du petit chantier des deux ponts piétons du bord de mer de Libreville (il ne s’agit tout de même pas de la Transgabonaise) laisse songeur. Un rabâchage des autorités dit pourtant que le Gabon fonctionne à merveille. Quésaco ?

Auteur : Marie Liliane Obouka (Stagiaire)

 
GR
 

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