L’annonce de la mise sous gestion privée de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et l’audit qui pourrait s’en suivre ont motivé les responsables de sa filiale active dans l’immobilier à hâter le règlement de certaines situations gênantes, quitte à mettre à la rue des personnes déjà vulnérables, à l’exemple d’une veuve de 78 ans baladée de maison en maison malgré le versement, en 2019, d’une avance de 8 millions de francs CFA pour l’achat de sa villa à Okolassi.

Une des villas de la CNSS Immo en phase de finition à Okalassi Ville. © CNSS Immo

 

La CNSS Immo, filiale de la Caisse nationale de sécurité sociale, tenterait-elle de cacher sa poussière sous le tapis après que le président de la Transition a annoncé, début septembre, la mise sous gestion privée de cette structure publique ? Pour Magalie Palmira Wora, entrepreneuse culturelle, la réponse par l’affirmative à cette question est évidente au regard de la situation vécue par sa mère depuis près de quatre ans à Okolassi Ville, dans la commune de Ntoum. Les choses se seraient même empirées ce mardi 12 septembre avec la remise d’un préavis lui intimant l’ordre de quitter la villa qu’occupe actuellement sa mère âgée de 78 ans avant janvier 2024, sous prétexte que celle-ci appartient à un autre réservataire. En réalité, un agent de la CNSS.

Rendue au siège de la structure pour défendre ses intérêts, Magalie Palmira Wora s’est vue proposer deux options : être remboursée de l’avance faite pour l’achat de la villa ou accepter d’intégrer une autre villa mise à disposition par la structure moyennant un supplément de 1 million de francs CFA pour pouvoir bénéficier de l’achat du logement à moitié prix (16 millions). Si la seconde option censée venir de la tutelle (ministère des Affaires sociales) semble être une bonne affaire, il n’en serait rien. Il s’agirait d’«une maison sans portes ni fenêtres, ni sanitaires, ni barrière».

Une affaire de 2019

Si l’occupante refuse de se plier aux exigences de la CNSS Immo, c’est parce que la structure, assure-t-elle, n’a jamais rempli sa part de contrat bien qu’ayant reçu une avance de 8 millions de francs CFA le 19 septembre 2019 sur les 32,5 millions représentant le coût global du logement. Promise pour décembre de la même année, la villa n’a jamais été livrée «Face à nos plaintes, le 7 janvier 2020, la CNSS Immo a décidé de nous prêter une maison dans la parcelle N°29 en attendant que notre villa soit prête. Nous avons fait preuve de compréhension et nous avons accepté d’y emménager. En novembre 2020, la CNSS Immo nous a fait savoir que la villa prêtée avait été vendue et que nous devions quitter les lieux pour une autre villa toujours prêtée dans la parcelle N°47. Quelques mois après l’emménagement de ma mère, une personne inconnue a revendiqué la villa comme lui appartenant, menaçant ma mère au passage de la mettre à la porte», raconte-t-elle sur Facebook.

Lassée de cette situation et soupçonnant la structure de tenter de régler à la va-vite certaines situations gênantes après l’annonce de sa mise sous gestion privée, Magali  Palmira Wora a décidé de porter l’affaire au tribunal dans les prochaines semaines. En attendant, elle sollicite l’intervention du général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition. Plusieurs réservataires subiraient actuellement les mêmes pressions de la part de la CNSS Immo.

 

 
GR
 

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