Sous la houlette de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite, la jeunesse gabonaise se mobilise contre la corruption lors d’un événement marquant à Libreville. Les jeunes éduqués, sportifs, entrepreneurs et politiquement actifs se sont rassemblés pour discuter des défis que pose la corruption à leur génération et affirmer leur engagement à lutter contre ce fléau. Les réflexions, actions et résolutions de ces assises de sensibilisation, à la faveur de la Journée internationale de lutte contre la corruption.

Photo de famille des officiels à l’ouverture des assises de la journée internationale de lutte contre la corruption. © Gabonreview

 

La jeunesse scolarisée, sportive, entrepreneuse, politique… s’est réunie, le 9 décembre 2023, à l’immeuble Arambo de Libreville, à l’initiative de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI). Il était question de faire attendre sa voix et affirmer sa ferme implication dans le combat contre la corruption. Autour du thème : «Corruption et développement : les vulnérabilités des jeunes face à la corruption», ces jeunes ont échangé à bâton rompu sur les formes particulières, voire insidieuses que prend ce fléau.

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«Nous sommes tenus, à un moment ou un autre, de prémunir cet être de plus en plus fragile pour faire face à ces excès que développent la rue, les médias et autres réseaux sociaux, pour ne citer que ceux-là qui nous disputent au quotidien sa construction, sa préparation à la vie», a déclaré le vice-président de la transition, Joseph Owondault Berre, invitant le président du CNLCEI à mettre en œuvre les outils de prévention contre la corruption à l’endroit de la jeunesse.

Engageant la jeunesse à garder en mémoire que la corruption, pour la viser formellement, le vice-président de la transition a laissé entendre : «n’est rien d’autre qu’un pourrissement des mœurs, si loin des valeurs traditionnelles auxquelles, il serait bien inspiré de se référer, au lieu et place de la facilité que lui offre la pratique de la main tendue».

De l’avis du président du CNLCEI, Nestor Mbou, l’implication de la jeunesse repose préalablement sur l’éducation, la sensibilisation et l’information sur les méfaits de la corruption. Ce sont là des armes redoutables contre ce fléau, d’autant plus que cette jeunesse (les moins de 30 ans) est, selon le Baromètre mondial de la corruption (2019) qui mesure le niveau de la petite corruption, le groupe indiquant fréquemment de payer des pots-de-vin.

«Les milieux dans lesquels nos jeunes enfants évoluent, à savoir : milieu éducatif, milieu sportif, ou encore milieu politique, ne sont pas exempts de pratiques attentatoires à l’éthique et à la morale. (…) C’est à l’écoute des jeunes, souvent victimes, mais parfois acteurs à leurs corps défendant, à l’écoute des parents, quelques fois auteurs de pratiques condamnables, à l’écoute également des enseignants et des encadreurs divers, que nous nous efforcerons de débusquer les pratiques nocives, qui, si elles n’étaient circonscrites, entraîneraient, sans aucun doute, une dépréciation du produit fini à la sortie de nos écoles et universités», a déclaré Nestor Mbou.

Au cours de ces assises à Arambo, la CNLCEI s’est engagée, à travers différents panels, à donner aux jeunes Gabonais les aptitudes qui devront leur permettre de prendre leur part dans les efforts de lutte contre la corruption, en forgeant en eux une réelle force de résilience. Ainsi, le temps d’une journée, la jeunesse gabonaise a réfléchi sur le sous thème : «jeunesse et corruption : quel impact pour l’avenir ?», bénéficiant à l’occasion des connaissances sur les institutions de lutte contre la corruption, les mécanismes de lutte contre la corruption et l’écosystème dans lequel évoluent ces institutions. Elle a également été informée sur les initiatives des différentes organisations internationales sur la question de bonne gouvernance et de corruption.

«La jeunesse que je représente est déterminée à faire face à la corruption sous toutes ces formes. Oui, nous avons le pouvoir et le devoir de changer les choses, de donner aux jeunes les outils de résilience et de résistance à cette menace. (…). La vulnérabilité des jeunes face à la corruption exige une action collective et urgente, nous devons absolument briser ce cercle vicieux et affirmer nos valeurs fondamentales», a affirmé le président du Conseil national de la jeunesse, Dariss Nyoundou Souza.

Au sortir de ces assises, les jeunes présents se sont déclarés déterminés à cultiver les valeurs d’intégrités, de probité, d’éthique, telles qu’enseignées jadis, dans nos villages, nos écoles. Ils se sont engagés, entre autres, à soutenir les actions contre la corruption à travers l’éducation, l’art, le plaidoyer et les NTIC tout en respectant scrupuleusement la législation en vigueur, mais aussi à combler le déficit de connaissance sur la réduction de la corruption au Gabon en milieu jeune, en renforçant les capacités en matière de politique de lutte contre la corruption, de recherche, et d’évaluation des risques et vulnérabilité des jeunes face à la corruption….

 
GR
 

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