Nommé le 29 janvier dernier en tant que délégué spécial chargé de la gestion de la commune de Koula-Moutou jusqu’au terme de la transition en cours, Félicien Moundiondze est loin de faire l’unanimité parmi ses nouveaux administrés qui voient en lui beaucoup trop de défauts pour qu’il soit maintenu à ce poste. Il a pourtant été officiellement installé dans ses nouvelles fonctions le week-end dernier.

Félicien Moundiondze officiellement installé dans ses nouvelles fonctions par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le 3 février 2024 à Koula-Moutou. © Min. Intérieur

 

C’est désormais récurrent. Au Gabon, la nomination d’une personnalité à de hautes fonctions dans l’administration publique fait à nouveau polémique. Cette fois, c’est à l’intérieur du pays, précisément à Koula-Moutou, qu’un mouvement de protestation, voire d’indignation est observé depuis quelques jours. En cause, la nomination, lundi 29 janvier dernier, du délégué spécial chargé de la gestion de cette commune de la province de l’Ogooué-Lolo.

Porté sur Félicien Moundiondze, le choix du général Brice Clotaire Oligui Nguema mal compris et même contesté. Selon les populations, qui envisageraient de poser des actions pacifiques visant à le contraindre de revenir sur sa décision, le président de la Transition a nommé à la tête de la municipalité une personne n’ayant pas vraiment fait ses preuves dans la gestion de la chose publique. Pire, l’ancien directeur de cabinet de Guy Nzouba-Ndama, alors président de l’Assemblée nationale, serait de «moralité douteuse» et traînerait une «réputation sulfureuse» qui serait donc incompatible avec ses nouvelles fonctions.

Contacté pour comprendre la levée de boucliers ayant suivi la nomination du nouvel édile, un jeune compatriote de la commune évoque à Gabonreview «des pratiques» dont celui-ci serait soupçonné. «Cet homme est, dit-on, initié à des rites traditionnels de notre pays, et l’imaginaire populaire veut donc qu’il soit l’auteur de choses occultes comme cela est prétendu pour la plupart des hommes politiques en Afrique. Mais il est également accusé de menaces et de tentatives d’intimidation à l’endroit d’adversaires politiques. Des accusations qui ont d’ailleurs été faites à son encontre lors des dernières élections générales qu’il a remportées au niveau local», raconte-t-il.

Pour autant le tollé suscité par la nomination du successeur de Rigobert Nzengue Lola n’a pas empêché qu’il soit officiellement installé par le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault. La cérémonie a eu lieu samedi 3 février à l’Hôtel de Ville. Félicien Moundiondze s’est engagé à œuvrer pour le bien-être et l’épanouissement de ses administrés, conformément à la feuille de route du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Sa tâche s’annonce difficile, d’autant qu’il devrait s’attendre à la défiance d’une partie des Koulois qui n’entendent pas se soumettre à son autorité.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Lavue dit :

    Laissez les arrangements politiciens s’imposer au détriment de la volonté du peuple conduira tôt ou tard au désordre et la chute du régime. Les cancres qui n’ont aucun respect, aucune crainte pour le peuple ne peuvent jamais le servir. Ils sont au service de leurs maitres et s’en orgueillissent, méprisent le peuple et ne croient qu’au système qui les a porté là où ils sont. On retrouve le système BONGO-PDG qui a été craché par l’ensemble des Gabonais. Il peut avoir changé de tête mais le peuple finira par le reconnaître et le combattre avec ou sans les militaires. Il n’ y a pas plus fort que le peuple, faut pas l’oublier et les générations de 1967-70 ne sont plus celles de 2024-2025.
    Si OLIGUI veut aider son pays, la première chose n’est pas de venir au secours du système BONGO-PDG rejeté, à moins qu’il en fasse partie. Que ces mentors sachent également que le PDG est regardé comme de la peste aujourd’hui par la majorité des Gabonais.
    Aujourd’hui il commence par être clair que le coup d’Etat était un arrangement et que la parade la plus crédible était celle de placer quelques militaires en première ligne. ONDO OSSA n’avait pas tort d’avoir vu clairement et très vite les choses.

    Le PDG dans sa globalité (ceux qui avaient quitté le bateau à cause d’Ali BONGO, comme ceux qui y sont restés) n’a fait que passer le relai à sa branche armée. Ouvrez vos yeux, Gabonais.

    • messowomekewo dit :

      C’est exactement ça, dès le début quelques uns ont vu claire. Le fait que MMM se pavane librement dans les rues de Libreville est un fait qui en dit long sur ceux qui tirent réellement les ficelles de la transition On voudrait nous faire croire que Sylvia Bongo résume à elle seule tous les travers du régime Bongo-PDG, mais de qui se moque t-on?
      En tout cas nous avons déjà compris que derrière les militaires se cachent les tenants de l’ancien système, Oligui perdra bientôt la confiance des gabonais qui commencent à comprendre que le CTRI est effectivement la « branche armée » du PDG. Notre combat reste donc entier…

  2. Jhibet dit :

    Bjr à tous et à toutes,
    Voilà pourquoi nos frères aînés les Européens pour ne pas dire les Blancs ont opté pour les élections libres, démocratiques et transparentes pcq quelle que soit la personne que vous allez choisir et nommer il y aura tjrs qqchose à redire… L’élection est comme un concours car tu constitue d’abord le dossier selon les critères retenus pour le poste… après tout se passe dans le secret des urnes!!!

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