Un haut cadre et quelques agents d’Orabank sont actuellement en proie à la machine judicaire. Livrés par la banque elle-même, ils sont coupables de manipulation, à hauteur de plusieurs centaines de millions, du compte bancaire d’un client, lui-même louche et en exil pour échapper à l’opération Scorpion.

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Séisme à Orabank ! Un quarteron d’agents et un haut cadre de cet établissement bancaire sont inquiétés par la justice. Si les sources internes se montrent peu diserts sur le sujet, il reste que selon des indiscrétions concordantes, les organes de contrôle de la filiale locale d’Oragroup auraient découvert, la semaine dernière, un cas de malversation et de fraude financière perpétré en interne. Il est question d’une évasion de plusieurs centaines de millions de francs CFA.

Si l’institution bancaire, contactée par Gabonreview, n’a pas souhaité apporter des explications, il revient tout de même, selon les bruits de couloirs, qu’elle a porté plainte contre un certain nombre de ses propres agents. Ceux-ci seraient en indélicatesse pour avoir illicitement manipulé le compte d’une société-écran domicilié dans la banque.

Comme de tradition, ce type de société a pour objectif de dissimuler l’identité de son véritable détenteur grâce à l’utilisation d’un prête-nom ne permettant pas d’en identifier les vrais promoteurs. Mais, les services de contrôle interne d’Orabank dont le rôle consiste à vérifier les opérations et procédures sous l’angle de l’efficacité, de la fiabilité et de la conformité aux lois et aux règlements, ont découvert le pot aux roses et l’identité du dirigeant de ladite société-écran : un certain Marvyn Ondo Ndong Sima. Celui-ci «comptait sur son cousin, un haut cadre de la banque,  pour « libérer » ses avoirs», indique une source proche du dossier. Ancien cadre de la section du Parti démocratique gabonais (PDG) à Pékin, le concerné est actuellement en exil «pour échapper à l’opération Scorpion», laisse entendre une source bien introduite, non sans préciser qu’il flirtait avec des membres hauts placés de l’Association des jeunes émergents volontaires (Ajev) de triste mémoire.

L’opération Scorpion qui a envoyé un bon nombre de membres de l’Ajev en prison n’a visiblement pas fini de faire parler d’elle. Elle commet des dommages en dehors du giron de cette organisation cornaquée par Brice Laccruche avant son incarcération, puisque les agents et le haut cadre d’Orabank dont il est question plus haut ont été suspendus et font l’objet de poursuites judiciaires par cette banque. «Bien qu’une enquête soit en cours dans le contexte sanitaire de l’épidémie Covid-19, les agents mis en cause et poursuivis n’ont pu être placés sous mandat de dépôt. Mais, ils restent à la disposition des autorités judiciaires», confie une source proche de l’enquête avant d’ajouter : «quatre autres n’ont eu aucune charge retenue contre eux».

Les semaines qui vont suivre pourraient, en tout cas, enregistrer quelques rebondissements quant à cette fraude bancaire perpétrée durant le 1er trimestre 2020. Selon des sources convergentes, Orabank ne serait pas la seule banque à faire les frais de cette organisation aux nombreuses ramifications, «d’autres banques devraient bientôt en faire les frais».

Pour rappel, plus de 100 milliards de francs CFA auraient été frauduleusement soustraits des comptes publics, au détriment de l’Etat gabonais, à en croire l’estimation livrée, lors de sa conférence de presse fin février dernier, par Noël Mboumba, ancien ministre du Pétrole proche de Briche Laccruche, l’ancien directeur de cabinet du président de la République.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Des pratiques initiés par Omar Bongo et péréniseées par son fils Ali et copiées par tous les pédégistes. Maintenant que le pays est à sec ils font semblants d’arrêter les voleurs pendant que Ali continue le gaspillage de l’argent du Gabon en donnant à Assélé qui n’en a pas besoin des dizaines de millions.

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