Ce mardi 31 octobre, les autorités de la Transition au Gabon, par l’entremise de leurs avocats, ont sollicité au tribunal d’Alès (France) l’annulation de la vente successive du masque fang cédé à 150 euros puis à 4,2 millions d’euros aux enchères.

La vente aux enchères d’un masque Fang (photo) suscite une vive protestation des Gabonais depuis, mars 2022. © D.R.

 

À Alès dans le Gard, en France, a démarré, ce mardi 31 octobre, le procès intenté par les deux octogénaires d’Eure-et-Loir en vue de faire annuler la vente à un brocanteur, en 2021, du Nguil, un masque fang en bois sculpté ayant appartenu à un aïeul, ancien gouverneur colonial en Afrique. Les avocats représentant le gouvernement gabonais se sont invités à l’introduction de ce procès pour demander que leur intervention volontaire,un outil juridique, soit jugée recevable, rapporte le Le Figaro.

L’objectif, a plaidé Me Olivia Betoe qui a récemment rejoint l’équipe des conseils des autorités de la Transition au Gabon, est de «parvenir à l’annulation successive des ventes de ce masque, à son rapatriement et à la consignation des fonds». Si Patricia Pijot, avocate du brocanteur, reconnaît qu’«on peut revendiquer ce masque pour des conditions louables qui s’inscrivent dans un contexte culturel», elle soutient néanmoins que l’initiative de ses confrères ne cadre pas avec le sujet du moment.

Collecté dans des circonstances inconnues

Les objections de l’avocate du brocanteur n’ont pas empêché la partie gabonaise de demander également «un sursis à statuer». Cette autre sollicitation est censée lui permettre de poursuivre en parallèle une procédure pénale lancée au tribunal judiciaire de Montpellier après un dépôt de plainte pour recel, en septembre dernier.

Ayant inspiré les peintres Modigliani ou Picasso par son esthétique, le masque fang au centre de cette querelle judiciaire avait été «collecté vers 1917, dans des circonstances inconnues, par le gouverneur colonial français René-Victor Edward Maurice Fournier (1873-1931), probablement lors d’une tournée au Gabon», lisait-on dans le catalogue de la salle de ventes de Montpellier lors de sa vente aux enchères.

 

 
GR
 

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