Le collectif des éditeurs de presse du Gabon a réprouvé, le 21 juin dernier, les peines infligées à nos confrères «La Une», «La Loupe», «L’Aube» et «Moutouki».

De gauche à droite, les directeurs des journaux « Le Mbandja », Guy-Pierre Biteghé, et « Le Temps », Jean-Yves Ntoutoume. © Gabonreview

De gauche à droite, les directeurs des journaux « Le Mbandja », Guy-Pierre Biteghé, et « Le Temps », Jean-Yves Ntoutoume. © Gabonreview

 

Les éditeurs de presse n’ont pas eu de mots assez durs pour dénoncer, le 21 juin courant, le climat de terreur dans lequel les professionnels de médias exercent au Gabon. Selon eux, de fortes menaces pèsent sur les journalistes, notamment ceux de la presse libre ou non inféodée à la majorité au pouvoir. Ils en veulent pour preuve, la kyrielle de plaintes pendantes devant les tribunaux et institutions de la République. «L’environnement (est) peu favorable à l’éclosion d’une presse libre et indépendante, pourtant gage d’une démocratie dynamique et plurielle garantie par notre Constitution», ont-ils affirmé d’entrée de jeu.

Des journalistes de la presse privée lors de la déclaration. © Gabonreview

Des journalistes de la presse privée lors de la déclaration. © Gabonreview

Selon ce collectif, l’hebdomadaire La Une a été condamné, le 17 juin dernier, à une interdiction de paraître de trois mois et à une amende de plus de 5 millions de francs CFA. Nos confrères Jérémie Akame Djime et Hermeland Loubah des titres La Loupe, L’Aube et Moutouki ont écopé, pour leur part, de plus de 80 millions de dommages et intérêts. «L’interdiction de paraître exclue d’emblée notre confrère d’un événement majeur de la vie politique nationale, à savoir : l’élection présidentielle du 27 août 2016», a relevé le collectif, condamnant cette dérive qui s’apparente à une immixtion de la justice dans le champ de compétence du Conseil national de la communication (CNC).

Pour les patrons de presse, les condamnations et emprisonnements de journalistes sont des pratiques rétrogrades que bannissent tous les États qui s’honorent, ont à cœur de s’inscrire dans une culture démocratique et respectent la liberté d’expression. «La presse est particulièrement dans le collimateur de la justice, de l’institution de régulation des médias et de quelques personnalités proches du pouvoir», a affirmé l’éditeur du journal Le Temps, avant de rappeler le sabotage et la séquestration du matériel de la chaîne de télévision privée TV+, le piratage des hebdomadaires L’Aube et La Loupe ainsi que les gardes à vue et autres tracasseries judiciaires infligées aux dirigeants des hebdomadaires Echos du Nord, Faits divers, Ezombolo et La Une.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Diana calendre dit :

    Tenez bon Chers Valeureux journalistes. Le BOUMANGRAIN va bientôt perdre toute sa graisse. Les intimidations sont l’apanage d’une chute libre imminente d’IBUBU. Soyez fiers de vous chers Citoyens Gabonais vous faites votre travail au péril de vos vies pour nous informer. L’histoire nous apprends qu’ aucune dictature n’a jamais réussit à arrêter l’ancre de couler. Nous vous soutenons et sommes derrière vous, ensemble libérons notre PATRIE. A LA VIE, A LA MORT NOUS VAINCRONS

  2. Arsène dit :

    La presse privée au Gabon est divisée en plusieurs chapelles : Certains sont libres, d’autres agissent sous le couvert de leurs mentors contre leurs propres confrères. C’est un monde où l’affairisme le dispute à l’opportunisme et à la jalousie. Sans unité, le système Bongo-PDG va avaler les journaux qui dérangent, un à un.

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