Daniel Mendou Bekalé, c’est de lui qu’il s’agit ! À 26 ans révolus, le jeune homme aurait bien eu une vie tranquille s’il n’était pas tenaillé par sa propre conscience pour un impair  commis en juillet 2012, soit 11 ans auparavant. En effet, au retour d’un match de football que son équipe du village Nkat II avait perdu cette année-là, et face aux railleries de ses coéquipiers parce qu’il était gardien de buts, il a commis l’irréparable, tuant l’un des leurs et simulant son crime en noyade. Il l’a avoué seulement la semaine dernière.

Daniel Mendou Bekalé tel que dans L’Union du 24 avril 2023. © Gabonreview

 

«Ta conscience est ton premier juge ! Chaque fois et toutes les fois, tu dois lui soumettre, en amont, toutes tes paroles et tous tes actes pour être au maximum à l’abri des reproches», écrivait le socio-anthropologue béninois, Dona Maurice Zannou. Daniel Mendou Bekalé, Gabonais, 26 ans, n’en a pas échappé. Après un acte commis 11 ans plutôt, il n’a pas pu fuir sa propre conscience qu’il l’a finalement contraint à se dénoncer pour le crime commis sur son coéquipier en juillet 2012.

L’affaire est relatée par le quotidien L’Union du 24 avril. Daniel Mendou Bekalé a été placé sous mandat de dépôt, la semaine dernière, à la maison d’arrêt d’Oyem, dans le Woleu-Ntem. Sa détention dans cette prison fait suite au meurtre qu’il a avoué à une tradi-praticienne, 11 ans après. À la suite d’une partie de football que son village Nkat II avait perdu face au village V3, dans le département de l’Okano, sur le site de la société Siat-Mitzic, une querelle avait éclaté. La responsabilité de la défaite était attribuée au jeune gardien alors âgé d’environ 15 ans.

Furieux, il avait demandé à l’un de ses coéquipiers, Donald Biyo Bi Ndzibé de l’accompagner au lac pour se nettoyer avant le retour dans leur village éloigné de 4 kilomètres. Se rendant à ce point d’eau, il a alors demandé à Donald de répéter les moqueries qui avaient été proférées à son encontre. S’en est alors suivie une bagarre. L’Union raconte que le jeune Mendou Bekalé, se rendant compte qu’il était moins fort, s’est saisi d’un morceau de bois avec lequel il a asséné plusieurs coups à son compagnon au point de lui ôter la vie.

Il ira ensuite camoufler le corps dans le lac avant de regagner ses coéquipiers qui, vont tous, manifester leur étonnement. Calmement, le jeune footballeur informera que son compagnon s’est noyé. Ce qui sera confirmé par toutes les parties ayant mené des investigations pour la recherche de la vérité. Même au poste de police où tous avaient été embarqués, on se résoudra à conclure à une noyade d’autant que le corps de Donal Biyo sera retrouvé sous un troc d’arbre dans l’eau du lac.

Depuis ce 28 juillet 2012, Daniel Mendou Bekalé a migré vers Libreville où il a résidé depuis 11 ans et 9 mois. Sauf que rien ne semblait lui réussir dans la vie. Fatigué de faire face aux échecs à répétition dans toutes ses initiatives, il s’est résolu de rentrer dans son village. Là-bas, il a voulu s’initier à un rite traditionnel pour mieux cerner ce qui lui arrive. Sauf que la tradi-praticienne réputée du coin lui a fait savoir qu’il est le seul responsable de ses déboires.

Le 17 avril 2023, il est de lui-même revenu lui avouer son crime enfoui et gardé secret depuis 2012. Il séjourne actuellement à la maison d’arrêt d’Oyem où il va devoir désormais répondre de son acte devant la justice.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Les gendarmes qui ont mené l’enquête doivent être poursuivis. L’autre question est la véracité des propos de l’accusé, était-il dans un état normal lorsqu’il a avoué son crime?.

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