Artiste d’origine rwandaise évoluant en France, Isacco a accepté de répondre à quelques questions de Gabonreview. Ses débuts, sa carrière, son label, ses projets immédiats… Cet artiste talentueux, qui nourrit bien la scène française, compte conquérir le monde avec ses mélodies. «Mon objectif, c’est de devenir une légende de la musique», nous a-t-il confié avant de nous présenter son projet, «On s’amuse», son premier album de huit titres, mais surtout la chanson éponyme qui reflète bien son état d’esprit. Nous vous invitons donc à découvrir l’artiste.

L’artiste rwandais Isacco. © D.R.

 

Gabonreview : Qui est Isacco ?

Isacco : Isacco est un artiste-musicien rwandais né Isaac Murwanashyaka Nzabonimana à Kigali.  À l’âge de 3 ans, il a été obligé de se séparer de sa famille et s’exiler au Kenya en 1994 à la suite de la guerre au Rwanda. C’est en 2012 qu’il se lance dans la musique au sein du groupe IC-KS, tout en poursuivant ses études en France. Le style de ce groupe est du genre afro-pop mélangeant au ragga, RnB et dance hall. Après 2015 Isacco se lance dans une carrière solo avec l’encouragement des autres membres du groupe. C’est un artiste qui a pour but de valoriser la musique africaine au niveau de la diaspora. Ayant été dans le groupe IC-KS, je me suis familiarisé avec tous les styles musicaux. Je m’adapte facilement à un style en fonction du projet musical. Mais je peux dire que je suis plus spécialisé dans l’Afro beat et Afro dancehall.

Parle-nous du début de ta carrière : une anecdote, un déclic qui t’a poussé à te lancer ?

J’avais l’habitude de passer des heures dans le studio de mon cousin qui est producteur, Rukuz pro. J’étais fasciné par la manière dont il travaillait sur l’enregistrement des différents artistes connus du Kenya. En fait, c’est grâce à lui que j’ai eu la chance d’aller dans les grands concerts des artistes en son temps. Cependant, en ce moment-là, bien que j’éprouvais de l’amour pour la musique, je n’avais pas eu la présence d’esprit de dire que moi aussi je voulais devenir artiste, même si tout le monde me le disait. Un jour, mon cousin Rukuz pro a fait un beat qu’il m’a fait écouter. Cela m’a directement donné une inspiration sans égal. Il m’a proposé de chanter sur le beat. C’était ma première fois d’enregistrer un titre. J’étais très content d’écouter ma voix. Le titre est bien, mais je n’avais pas toujours l’esprit d’artiste. Pour moi c’était toujours de l’amusement avec mon cousin qui ne cessait de me persuader du contraire et estimait que je me comportais déjà comme un artiste confirmé.

Plus tard j’ai dû partir continuer mes études en France. Là je me suis dit que c’est fini mon amour pour la musique. Faux ! C’était plutôt le début même de ma carrière musicale.  C’est là que je suis tombé sur un groupe d’amis qui aimaient beaucoup la musique et d’autres qui sont chanteurs. J’ai commencé par les accompagner et comme je connaissais un peu comment cela se passe en studio, je leur donnais des conseils lors des enregistrements. Un jour, ils m’ont proposé de faire un feat avec eux sur l’un de leur titre. Je l’ai fait. Mes amis ont aimé ce que j’ai enregistré. Ils m’ont proposé de faire un groupe, ce que j’ai accepté. C’est là que nous avons créé sur le coup le groupe IC-KS de trois personnes. C’était en 2012. On a fait pas mal de titres ensemble.

Vers fin de l’année 2015, le travail et les études de chacun ne permettaient plus au groupe d’avoir le temps pour la musique. Pourtant j’étais déjà devenu esclave de la musique. J’ai alors décidé de continuer mon chemin en solo. J’ai donc voulu tout recommencer à zéro en 2016 avec mon premier single Nonaha qui veut dire «maintenant». Le public a beaucoup aimé le titre ce qui m’a donné la chance de gagner le Prix du meilleur artiste masculin de la diaspora, décerné par l’association de la diaspora camerounaise en France. Entre-temps j’ai sorti d’autres titres, mais Nonaha a marqué l’année de 2016. En 2017, j’ai sorti son clip vidéo qui a définitivement lancé ma carrière. Plusieurs singles ont suivi : Cheza en 2018, Uko Ubikora, Urampagije en 2020, Inchallah en 2020, puis Malayika en 2021. 

Sur scène et en tournage, l’artiste partage sa vibe. © D.R.

As-tu ton propre label ou te fais-tu produire par une autre maison de production ?

Oui, j’ai mon propre label. J’ai lancé mon propre label, Isacco Production. C’est là que j’ai produit mon titre Zunguza, un track afropop enregistré en 2021 en featuring avec le Guinéen Lil Saako. Cette dernière œuvre est particulièrement saluée par les médias africains. Après ces sept singles, en septembre 2021, j’ai sorti «On s’amuse», mon premier album, de huit titres.

Aujourd’hui tu annonces un nouveau clip vidéo : On s’amuse. De quoi s’agit-il dans cette chanson au titre assez évocateur ?

La chanson «On s’amuse» parle de mon parcours. J’ai traversé des hauts et des bas, mais j’ai gardé la tête haute pour avancer et atteindre mon objectif.  Ce n’est pas facile, mais rien n’est impossible quand on veut. Maintenant je fête ma réussite avec les amis, donc je passe un message pour dire qu’il ne faut jamais abandonner. Il faut rester focalisé sur ton objectif, travailler dur, te donner les moyens et un jour ou l’autre tu verras les résultats. Bien sûr, tu seras découragé, on va te traiter comme un fou, que tu perdes ton temps.

Tes propres amis vont te lâcher et tu vas te sentir seul au monde, et ça sera le moment décisif, soit tu vas craquer et abandonner tout ou tu vas rester concentrer sur ce qui te rend heureux. C’est le moment où tu trouveras la paix en toi. Et c’est bon de voir que tu réalises des miracles que les autres ne croyaient pas. C’est le titre principal de mon premier album qui est déjà sorti, mais je n’avais pas sorti son clip vidéo. Donc pour moi c’était un projet inachevé et ça me travaillait beaucoup dans ma tête. J’ai voulu sortir son clip pour pouvoir fermer le chapitre et ouvrir un autre chapitre avec un esprit tranquille.

L’amusement était au rendez-vous lors des répétitions et enregistrements ? Raconte-nous…

Oui !!! On s’est bien amusé au cours du tournage. J’ai fait plusieurs tournages de clips vidéo depuis le début de ma carrière, mais le tournage de ce clip a été un moment très amusant pour tous ceux qui y ont pris part. C’est vrai que le tournage de mon nouveau clip vidéo qui vient de terminer a été de loin le plus compliqué comme projet, mais ç’a été une période où on s’est beaucoup marré. Ce qui était vraiment fascinant, c’est que tout le monde était vraiment déterminé.

De façon générale, quelles thématiques abordes-tu dans tes chansons ?

Le sujet principal dans mes chansons, c’est l’amour, l’ambiance et la joie de vivre. Mon but en abordant ces thèmes, c’est de faire oublier les journées de galère lorsque quelqu’un écoute ma musique. Pour moi la solution de tous les problèmes c’est d’avoir à ses côtés ce qui donne de la joie. Quand tu as la joie, tu penses bien et tu as des idées pour résoudre quelques difficultés qu’on rencontre dans notre route quotidienne. 

La scène française se nourrit beaucoup de sonorités africaines qui résonnent d’ailleurs dans ta musique. Y trouves-tu ta place ?   

Mais oui !!!! J’ai ma place sur cette scène. On travaille tous les jours pour garder cette place et aller en plus de l’avant sur cette scène française et même au-delà de la France. Ce n’est pas facile du tout, il faut le reconnaitre. C’est un combat acharné, mais tout est possible quand on est déterminé. Mon envie de valoriser la musique africaine dans la diaspora me permet d’avancer, me battre pour cette place. Mon objectif, c’est de devenir une légende de la musique, inspirer la jeune génération et rendre heureux les gens qui aiment écouter de la musique et mes fans. 

Des choses à venir après cette sortie ?

Je travaille actuellement sur mon deuxième Album qui est presque terminé aussi, normalement la sortie est prévue la fin de cette année 2024. Il y aura des surprises pour mes fans. En même temps il y aura plusieurs prestations, des concerts. Déjà le 6 avril 2024 j’invite mes fans à venir me soutenir lors d’une Soirée dansante bal masque. Je serai sur scène avec d’autres artistes comme Mani Bella la star camerounaise. 

 
GR
 

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