A travers une conférence débat le 11 octobre, le cabinet Deloitte a réuni les parties prenantes de l’écosystème du paiement digital autour des enjeux et perspectives de cette question au Gabon. Les participants qui ont jugé efficace et plus opportun le déploiement de ce mode de paiement depuis la pandémie de Covid-19, ont cependant souligné la nécessité d’améliorer le cadre réglementaire, l’interopérabilité et l’inclusion financière, au regard des atouts dont dispose le pays.

Nicolas Balesme s’exprimant le 11 octobre. © Gabonreview

 

Malgré un taux de pénétration des comptes mobiles 11 fois plus élevé que la moyenne mondiale, le Gabon rencontre des difficultés pour un meilleur déploiement des paiements digitaux. Les anomalies allant du système d’opération à la sécurité sur Internet, à l’origine d’une hausse du nombre d’utilisateurs réfractaires, seraient les freins essentiels à un déploiement vertueux.

Pour analyser les enjeux et les perspectives de cette pratique dans le pays et globalement dans la zone Cemac, une conférence débat s’est tenue le 11 octobre à Libreville. «Nous avons eu l’ambition, nous cabinet Deloitte, d’organiser cet événement pour un échange très inclusif, très détaillé, très ouvert sur l’ensemble des enjeux et problématiques qui s’imposent aujourd’hui aux différentes parties prenantes de cet écosystème», a déclaré Nicolas Balesme.

Au nombre des parties prenantes de l’écosystème du paiement digital, a indiqué cet associé directeur général du cabinet Deloitte au Gabon, responsable Afrique centrale, l’Etat à travers le ministère de la Communication et de l’économie numérique ; les régulateurs que sont l’Arcep en tant que régulateur des communications et la Commission bancaire en tant que régulateur des banques de détail qui procèdent au paiement sur les comptes bancaires des opérateurs ; mais aussi des clients finaux de ce moyen de paiement. Jugé efficace et rapide, ce moyen de paiement a un peu plus cristallisé les attentions depuis la pandémie de Covid-19.

3 enjeux majeurs

Yannick Ebibie à l’issue des travaux. © Gabonreview

«Ces enjeux sont de trois ordres», a synthétisé Nicolas Balesme évoquant un premier enjeu réglementaire. Les premiers textes ont été mis en place au Gabon en 2011 puis complétés en 2016 et 2018. La réglementation sur les paiements digitaux devrait selon lui, être appliquée par l’ensemble des opérateurs aussi bien les banques, les télécoms que les clients finaux. Un deuxième enjeu technologique qui consiste à mettre tous les acteurs en interopérabilité avec l’utilisation des systèmes compatibles. L’interopérabilité des systèmes au niveau des opérateurs de téléphonie et des banques, mais aussi au niveau des opérateurs économiques dans des circuits tels que la grande distribution, le commerce et tous les circuits économiques classiques ayant besoin d’avoir accès à ces paiements digitaux pour attirer la clientèle et développer leurs flux d’affaires et commerciaux.

Vue des participants lors du workshop. © Gabonreview

Le troisième enjeu plutôt sociétal, concerne l’inclusion financière. Les paiements digitaux, a commenté Nicolas Balesme, «sont un excellent moyen pour permettre à la population qui a le moins accès au système bancaire classique, de payer toutes leurs factures et d’accéder à des circuits économiques classiques». Selon lui, le Gabon a d’excellents atouts avec des taux d’utilisation des comptes de mobil money et du paiement digital de l’ordre de 70%. En clair, ceux disposant d’un compte de mobil money représentent 70% de la population globale ayant la possibilité d’utiliser ces comptes. «Ce qui est très important. On voit donc que le Gabon a tous les atouts et une certaine avance par rapport à d’autres pays de la sous-région dans le domaine du paiement digital et plus généralement dans le domaine de l’écosystème numérique autour du paiement digital», a-t-il dit.

Pour Yannick Ebibie, le directeur de la Société d’incubation numérique (SING SA), il s’agit donc d’aller encore plus loin pour permettre aux populations de l’arrière-pays d’avoir accès aux comptes mobiles ; améliorer le cadre réglementaire bien qu’étant l’un des plus complets au niveau de l’Afrique et de la sous-région ; et continuer à baisser les coûts des solutions de paiement mobile, notamment pour les entreprises.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Julien dit :

    Le Gabon, comme bien d’autres pays d’Afrique, est plus riche que Dubaï en matières premières. Et pourtant Dubaï seulement avec son pétrole, voyez comment ce pays est devenu ? Et ils n’ont pas les français que nous avons dans notre territoire pour s’immiscer dans notre mode de fonctionnement.

    Le Gabon sans cette France peut toujours devenir la perle de l’Afrique.

Poster un commentaire