Les contrôles intempestifs continuent d’ennuyer les commerçants grossistes. Au cours d’une réunion en début de semaine, la Coopérative des commerçantes grossistes du Gabon a exprimé ses inquiétudes en interpellant une fois de plus, le gouvernement.

Les prélèvements intempestifs de taxes continuent d’inquiéter les commerçants de vivres frais. © D.R.

 

Les prélèvements intempestifs de taxes entre Eboro au Cameroun et Libreville au Gabon, persistent au grand dam et au malheur des commerçants grossistes. Le 25 février, la Coopérative des commerçantes grossistes du Gabon s’est réunie à ce sujet. «C’était pour interpeller encore le gouvernement parce que jusqu’aujourd’hui nous n’avons pas de suite favorable», a déclaré Pierrette Beka, présidente de ladite coopérative. Entrés en grève au début du mois de février, les commerçants grossistes avaient repris leurs activités après des garanties données par le gouvernement quant à la réduction des postes de contrôle sur leur trajet.

Lors de la reprise de leurs activités, la présidente des commerçants du Marché-Banane du B2 avait même assuré que les autorités avaient pris en compte les doléances des commerçants tant, avait-elle constaté, faisant allusion aux taxes payées par les grossistes sur la voie, «certaines personnes qui sont rentrées ont payé moins par rapport à ce qu’on payait». Mais ce bonheur, assurent les commerçants, n’était qu’utopique. «Le gouvernement a demandé que nous continuions l’activité. Nous n’avons pas désobéi à leur demande. Mais nous voyons que ce qu’on leur a demandé ne se manifeste pas», s’est attristée Pierrette Beka. Selon elle, les services de Douane, du ministère du Commerce, le contrôle phytosanitaire, et bien d’autres services continuent «l’arnaque» sur le terrain.

Vendeuse de bananes, elle assure que le véhicule qui transportait sa marchandise a été arrêté par la Douane parce qu’il fallait qu’elle débourse la somme de deux cent mille francs CFA. «Je gagne combien, et j’achète la banane à combien ? Si maintenant la vie est chère, nous allons vivre comment ?», s’est-elle interrogée. «Donc c’est pour interpeller le gouvernement. Qu’ils prennent la décision qu’il faut», a-t-elle ajouté. «Si nous rentrons maintenant dans nos concertations, on ne pourra plus nous relever et on va mettre la pénurie de nourriture à Libreville», a-t-elle insisté interpellant le gouvernement pour définitivement mettre fin à cet état de fait. La réaction du gouvernement est d’ailleurs attendue au risque, une fois de plus, d’une pénurie de vivres frais sur le marché.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. bill ngana dit :

    Ce problème de taxes sur l’axe commercial Eboro-Libreville une vraie préoccupation. De part et d’autre de la frontière entre le Gabon et le Cameroun, on s’interroge sur ce qui se passe réellement. Les Gabonais se plaignent, une fois la frontière passée, des lourdes taxes que les autorités douanières, policières et sanitaires leur imposent à leur entrée sur ce territoire. Il se produit le même phénomène du côté gabonais de la même frontière. En gros, nous nous rendons des coups pour les coups. C’est vraiment dommage car, dans le cadre des résolutions de la CEMAC, chaque pays est tenu d’ouvrir sa frontière et autoriser la libre circulation des biens et des personnes. Mais avec la mentalité de certains de nos gouvernants, de telles résolutions vont demeurer des vœux pieux pendant encore longtemps. En effet au Gabon, nous nous efforçons d’oublier que notre plantation, notre verger, se trouve en terre camerounaise ; nous le payons au prix fort. De même, les Camerounais feignent de ne pas voir que leur portefeuille grossit davantage encore chaque année, avec les échanges qu’ils font avec le Gabon : curieusement, le lait, le riz, le poisson, et certains autres biens de consommation courante, voire même industriels, proviennent du Gabon en grandes quantités, parce qu’ils sont généralement de meilleur prix et de bien meilleure qualité. Pour les gendarmes et autres autorités frontalières, gabonais et camerounais, il s’agit là d’un circuit en or. La plupart du temps, les fonds récoltés sur cet axe ne semblent pas tous reversés dans les caisses du Trésor public, d’autant que les matons gabonais, pour ce qui les concerne, se battraient sérieusement pour dégoter une affectation sur ce tronçon et, lorsqu’ils l’obtiennent (au prix de quels efforts ?), ils ne veulent plus être mutés ailleurs. On peut alors se dire que la vie chère à Libreville a de longs jours devant elle, tant que les deux pays ne se résolvent pas à mieux réglementer ce circuit commercial. Question subsidiaire : à quelle époque s’est réunie pour la dernière fois la Commission bilatérale Gabon-Cameroun ? Quoi qu’il en soit, ce serait un tort pour les Gabonais, qui importent tout et rien, et de partout, dont le Cameroun, pour des centaines de milliards chaque année, de ne pas mettre de l’ordre dans ce trafic qui obère le panier de la ménagère. Vous avez dit lutte contre la vie chère ? Vous procédez comment ?

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