«Candidat à la candidature» pour la prochaine élection présidentielle au Gabon, l’universitaire Albert Ondo Ossa s’est exprimé ce 29 avril sur l’état de la Nation. Il a passé en revue les secteurs politique, économique et social, avant de décliner son positionnement politique. Pour lui, «le PDG a non seulement échoué sur tous les plans mais, en plus, il utilise malicieusement les leviers de l’État pour empêcher, par la corruption, la coercition, et la fraude, l’épanouissement des autres partis et même tout simplement une expression politique saine dans notre pays».

Le professeur Albert Ondo Ossa s’exprimant, le 29 avril 2022, devant les journalistes et un parterre d’invités issus pour la majorité de l’opposition. © Gabonreview

 

Ancien ministre gabonais de l’Enseignement supérieur, ancien candidat à la présidentielle, professeur d’économie à l’Université Omar-Bongo, Albert Ondo était face à la presse et aux hommes politiques de l’opposition et de la société civile ce 29 avril. Faisant l’état de la Nation, il a brossé le tableau d’un pays où «le pilotage à vue caractérise le mode de gouvernance politique».

Comme en mai 2021, l’universitaire qui se présente comme un membre de la société civile non-organisée et adepte de la realpolitik estime que «le fonctionnement de notre système politique émiette et divise le peuple». Il prône «la démocratie participative, autrement dit une forme de partage et d’exercice du pouvoir, fondée sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision politique» pour sortir de cet éparpillement.

Sur le plan politique, il fait noter que la concertation nationale que tous les acteurs politiques souhaitent de tous leurs vœux depuis est renvoyée aux calendes grecques.  Par ailleurs, estime-t-il, «les décisions de suspension et de levée des mesures prises pour endiguer la pandémie de Covid-19 n’ont été ni expliquées ni justifiées». «C’est manifestement du pilotage à vue qui caractérise le mode de gouvernance politique», a-t-il relevé, avant de s’en prendre au Parti démocratique gabonais (PDG).

Le PDG a échoué sur tous les plans

Pour l’universitaire, «le PDG a non seulement échoué sur tous les plans mais, en plus, il utilise malicieusement les leviers de l’État pour empêcher, par la corruption, la coercition, et la fraude, l’épanouissement des autres partis et même tout simplement une expression politique saine dans notre pays». Cette gouvernance s’est soldée par un désastre  sur le plan économique. Le Pr. Ondo Ossa souligne que «la crise sanitaire du Covid-19 a eu des implications économiques profondes» et le gouvernement s’est complait dans un «suivisme puéril et moutonnier» en prenant des «décisions dans l’opacité, sans étude préalable, sans repère et sans même prendre l’avis d’experts sérieux en la matière».

Selon lui, l’économie s’est d’autant plus «dégradée qu’aucun effort d’assainissement budgétaire, en termes de meilleure maitrise des dépenses de fonctionnement, en particulier la masse salariale, ne s’est profilé à l’horizon». «Bien au contraire, a-t-il déclaré, les dépenses non budgétisées ont été effectuées en masse, alors que dans le même temps les retraités peinent à percevoir leurs pensions».

L’égalité des chances n’est rien qu’un slogan

© Gabonreview

S’agissant de la relance de l’économie vantée par le gouvernement, l’économiste invoque un simple slogan dans la mesure où il remarque que «la relance par la consommation à travers le paiement de la dette intérieure, le paiement régulier des pensions retraites, le paiement des rappels sur salaire et autres arriérés, ainsi que par la valorisation du pouvoir d’achat des citoyens n’a pas été effective».

Sur le plan social, le Pr. Ondo Ossa fait également observer que rien n’a bougé. «Il suffit d’évoquer la situation des deux secteurs essentiels que sont la Santé et l’Education», a-t-il dit, non sans souligner que «sur ces domaines, l’égalité des chances que le pouvoir a souvent clamée n’est rien qu’un slogan de plus, un vœu pieux sans réel effet car, les inégalités subsistent et la fracture sociale s’agrandit».

Enfin, sur son positionnement politique, il est on ne peut plus clair. «Je n’appartiens à aucun parti politique, je suis membre de la société civile non-organisée».  

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Mon fils Albert Ondo Ossa, kiééé !!! je ne vous comprends pas. Oui pour critiquer ce régime pourri. Mais vous vous continuez à ignorer la véritable
    manipulatrice de nos malheurs au Gabon et dans le reste de l’Afrique subsaharienne: la grande nébuleuse francafrique. Car, voyez-vous, même si le régime Bongo finit par tomber, ce sera juste la fin d’une métastase, mais pas la fin du CANCER représenté ici par la francafrique (SATAN EN PERSONNE). C’est plutôt ça que nous devons COMBATTRE en priorité. Car les métastases n’arrêteront pas le CANCER. Vous comprenez ça ? Les maliens et centrafricaine l’ont enfin compris et se sont placés sous « la protection » (ça ne change peut-être pas grand chose) des russes. Pour me résumer, une seule phrase : LA FRANCE DOIT QUITTER LE GABON POUR QUE NOUS SOYONS ENFIN VÉRITABLEMENT LIBRE.

  2. Père de Dieu dit :

    – Dieu mon fils, le Pr Albert Ondo Ossa, candidat à la présidentielle de 2009, a été déjà victime d’une agression un dimanche 8 juin 2014 dans l’après-midi C’est au sortir du culte dominical qu’il a été sauvagement poignardé par un homme qui se déplaçait avec trois autres personnes à bord d’un véhicule de marque Toyota de type Corolla de couleur grise. Même si l’enquête n’a pas officiellement abouti, on connait les assaillants. Et il n‘as pas été candidat à la présidentielle de 2016 ; et le Pr Albert Ondo Ossa, se repositionne comme candidat à la présidentielle de 2023. On espère que cette fois ci sera la bonne.

    – Qu’en penses-tu Dieu mon fils ?

    – Mon Père, je crois qu’il peut être Président du Gabon dès 2024. Mais, qu’il crée un parti ou pas, il doit commencer dès maintenant la campagne en faisant le tour du Gabon comme Ping avant les élections de 2016 ; ne plus se limiter uniquement à Libreville comme en 2009. S’il n’a pas une armée divine pour se protéger, il doit s’assurer du soutien de la France en donnant comme gage la préservation intérêts français, ainsi que ceux des Bongo. Chaque chose à son temps.

    – Dieu mon fils, je compte sur toi.

    Père de Dieu.

  3. NGOMAH dit :

    Très réaliste comme réflexion.

Poster un commentaire