Face à l’une des plus importantes causes de mortalité au niveau national, le ministère des Transports, en partenariat avec la compagnie pétrolière Shell Gabon, a lancé récemment une campagne de sensibilisation à l’endroit des usagers de la route à la veille des fêtes de fin d’année. Cette initiative vise à réduire le taux d’accident sans cesse croissant dans le pays.

Le cimetière est la destination commune des chauffard, piétons et alcooliques au volant © Tiphaine Saint-Criq

Le cimetière est la destination commune des chauffard, piétons et alcooliques au volant © Tiphaine Saint-Criq

Le projet s’inscrit en outre dans le  cadre de la décennie d’action pour la sécurité routière 2011-2020, lancée par les Nations Unies afin de stabiliser, puis de réduire le nombre de décès dus aux accidents de la route. Il s’articule en effet autour de multiples activités de sensibilisation et de prévention tant au niveau national que régional.

Au Gabon, il ne se passe un seul jour sans que les médias ne relaient des accidents dramatiques qui se sont produits dans telle ou telle autre localité du pays. Ils sont régulièrement les lieux des drames, ceci d’autant qu’ils sont généralement à l’origine des pertes en vies humaines ou des séquelles qui marqueront à vie les victimes.

Les statistiques de la direction générale de la Sécurité routière indiquent que «3 302 accidents de la voie publique ont été portés à la connaissance des Forces de Police Nationale dont 2 419 accidents avec dégâts matériels, 585 accidents avec dégâts corporels, 184 accidents sans tiers et 114 accidents suivis de décès. Ce chiffre était de 1 597 l’an dernier soit une augmentation de 106,76%».

Cette campagne a l’ambition de lutter contre les principales causes d’accidents  qui sont les excès de vitesse, la consommation d’alcool, l’usage du téléphone portable en conduisant et l’ignorance du code de la route, notamment en cette période de grande dangerosité sur les routes du pays.

«A l’approche des fêtes de fin d’année, nous estimons qu’il est impératifs d’intensifier la sensibilisation sur la sécurité routière, afin de rappeler aux Gabonais quelques règles de bases», a précisé le ministre délégué au Transport, Emmanuel Biyé qui a interpeller la population sur la nécessité d’appliquer les recommandations qui leurs sont faites pour cette période particulière, mais également pour les années à venir.

Pour beaucoup de conducteurs, ce sera indéniablement une première, certains ayant acheté leur permis sans jamais suivre de cours d’auto-école, d’autres n’ayant visiblement rien retenu de ces cours, d’autres encore conduisant tout simplement sans permis ni assurance.

De ce point de vue, l’attitude de la police, en général plus apte à encaisser les « pourboires et cocas » qu’à verbaliser les cas de conduite dangereuse, d’alcoolémie manifeste ou de non respect du code de la route, sera déterminant, rien ne pouvant se faire sans répression juste et effective.

La campagne sera menée sur les panneaux publicitaires et sur les supports audiovisuels. Elle se déroulera durant l’année 2013 et s’opèrera par tranche et par cible.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. lisiane dit :

    Vu le peu de gens qui ont des voitures au Gabon, les chiffres sont impressionnants. Mais l’état des routes, l’absolu manque de conscience des policier et des conducteurs y est sans doute pour beaucoup aussi. Lorsqu’un policier vous arrête, il passe plus de temps à vérifier si vous avez l’extincteur, le triangle et la trousse de soins que si votre assurance est en règle ou si votre véhicule est en état de rouler !

  2. Soupir dit :

    Avec la prévention, je propose aussi de la répression. Si la vitesse et l’alcool sont les causes principales des accidents, pourquoi ne les controle-t-on pas? Avec de vraies amendes à la clé.

  3. ADJE EVARISTE dit :

    Action Sécurité Routière 2011-2020 en Afrique: La décennie doit mettre fin à la tragédie.

    Les chiffres sont effroyables malgré les différentes campagnes de préventions. Que faire donc? Continuer à travailler sur plusieurs segments de la sécurité routière,notamment celui tenant à la réparation des préjudices corporels, à la prise en charge médicale des incalculables victimes d’accidents, dont beaucoup finissent à la morgue faute des soins d’urgences.

    Les Chefs d’États africains de la zone CIMA (Conférence Inter africaine des Marchés des Assurances) avaient déjà pris la mesure de la sécurité routière en adoptant le Traité CIMA qui contient un code unique des assurances du même nom.

    Au moment où les Nations Unies lancent la Décennie Actions Sécurité Routière en vue de réduire le nombre de tués et faire diminuer les handicaps, que dire de l’application du code CIMA sur la réparation des préjudices et sur le secours aux blessés?

    Les statistiques comptent les morts. Notre regard conte les faits. Rien qu’à voir l’état des hôpitaux publics, pris au demeurant comme centre de référence par le code- pour ne parler que de cet aspect des choses- on entrevoit que l’Afrique est encore loin du compte « moins de victimes ».

    La décennie ne sera pas une mine affaire pour le continent. La société civile, à travers des ONG devraient être à la pointe du combat. Mais encore leurs faudrait-il un outillage à toutes épreuves, car entre routes déglinguées, trottoirs- marchés, hôpitaux publics majoritairement dans le coma et glissières d’autoroutes volées pour servir à la fabrication d’ustensiles laissant des pans entiers nus et sans protection. Reste à se battre ou se débattre, avec ou sans voiture, sur la route ou en dehors, afin que la décennie ne se confonde pas à la tragédie à venir si…

    ADJE EVARISTE

Poster un commentaire