Se basant sur les défaillances du système sanitaire gabonais dans la prise en charge des pathologies habituelles, Richard Moulomba estime que le Gabon n’est pas prêt à faire face au Coronavirus.

Richard Moulomba. © D.R.

 

Le Gabon, à l’instar de plusieurs autres pays, ne sortira pas indemne de la crise sanitaire due au Covid-19. Si le président Ali Bongo a, à juste titre pris des mesures de sauvegarde des intérêts des populations, il a également assuré que le pays était prêt à faire face à cette pandémie planétaire qui a fait plier les systèmes sanitaires les plus performants à travers le monde.

Cette assurance étonne certains et particulièrement les hommes politiques de l’opposition. «Pour ce qui est du Coronavirus, j’ai entendu la déclaration du président de la République et il disait, entre autres, que le Gabon était prêt à faire face à cette pandémie. Je suis étonné de cette assertion outre ce que j’accepte avec lui, c’est-à-dire les mesures que chacun de nous doit prendre», a commenté sur les antennes de Radio Gabon, le président de l’Alliance pour la renaissance nationale (Arena), parti de l’opposition.

«J’en étais étonné parce que je me demande comment le Gabon peut être prêt dans une situation de ce genre lorsque d’ordinaire on n’est pas prêt», a expliqué Richard Moulomba. Le gouvernement a déclaré que le pays est en guerre contre le Coronavirus et au-delà des clivages politiques, les troupes montent à l’assaut. Désertant tant bien que mal le terrain purement politique, il estime que le chef de l’Etat s’est lancé dans des «déclarations gadgets», le système sanitaire du pays ayant montré ses limites dans la prise en charge des pathologies habituelles, qu’il nomme « ordinaires », « l’extraordinaire’ étant le Covid-19. L’homme a en mémoire les images des femmes accouchant à même le sol dans les structures sanitaires publiques, notamment, au Centre hospitalier universitaire de Libreville (Chul) où sont pris en charge les patients atteints du Covid-19.

Richard Moulomba dénonce un manque d’anticipation. «Comment arriver à bout de l’extraordinaire si l’ordinaire n’est pas déjà traité ?», s’est-il interrogé. «Il faut qu’on arrête avec des déclarations gadgets. Etre prêt c’est mettre toutes les mesures nécessaires», a-t-il poursuivi, exprimant une inquiétude qui pourrait se justifier à l’épreuve des faits. Pour ainsi dire, depuis la prise des mesures contre le Coronavirus, dans les structures sanitaires publiques, l’ordinaire a été mis de côté au profit de l’extraordinaire. Des malades disent avoir été refoulés des structures y compris des femmes enceintes s’étant rendues à l’Hôpital mère et enfant pour un éventuel suivi post-natal.

«Si j’avais été le chef du gouvernement, je mettrais en place une équipe de réflexion pour aller plus loin. Il ne s’agit pas de simples déclamations et déclarations. Il s’agit de comprendre que l’heure est grave et les implications sont nombreuses. Et particulièrement au plan économique et social», a déclaré Richard Moulomba.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire