Le Centre européen d’appui aux élections (ECES) a organisé, 24 février, un atelier auquel prenaient part les acteurs institutionnels et non institutionnels impliqués dans le processus électoral au Gabon. Cet atelier qui s’est tenu à la suite de deux ateliers distincts auxquels participaient ces acteurs a permis de résorber les divergences entre les différentes parties.

Traoré Idrissa (à gauche) lors des travaux du 24 février. © Gabonreview

 

Les différents acteurs en travaux, le 24 février. © Gabonreview

Organisé par le Centre d’appui aux élections (ECES), un atelier de renforcement des capacités des acteurs institutionnels et non institutionnels dans le processus électoral au Gabon s’est tenu le 24 février. Organisé à la suite de deux ateliers auxquels participaient séparément ces acteurs qui ont cependant abordé les mêmes sujets, il était question de tirer une synthèse.

«C’était l’occasion de présenter cette synthèse aux deux ateliers réunis pour que chaque atelier sache ce que sur les mêmes questions, l’autre atelier a pensé», a déclaré Traoré Idrissa, ancien président du Conseil constitutionnel du Burkina Faso, ancien président de l’Association des cours et conseils constitutionnels ayant en partage l’usage du français, désormais expert juridique électoral d’ECES.

À l’issue des deux ateliers distincts, des points de divergence demeuraient. Cet atelier, à en croire l’expert, a permis de les surmonter. «Nous avons vu dans la synthèse que les divergences n’étaient pas si insurmontables que ça, et qu’il y avait même plus de points de convergence que de divergence. C’est pour dire aussi que le dialogue est possible dans ce pays» a-t-il affirmé.

Les travaux ont porté sur 7 modules : le mode de gestion des élections, la crédibilité et la fiabilité du fichier électoral au regard de l’état civil et du casier judiciaire, les partis politiques, la communication dans le processus électoral, les capacités et les comportements des acteurs électoraux, le financement des élections et la diversité des juridictions dans le traitement du contentieux.

«Pendant le processus électoral en matière de communication par exemple, nous avons vu que tous les deux ateliers ont relevé leurs propres faiblesses en matière de communication. On ne communique pas assez et c’est ce qui amène les suspicions et les incompréhensions. Donc en solution, les deux ateliers ont proposé d’améliorer la technique de communication au niveau de chaque institution, au niveau de chaque acteur», a déclaré Traoré Idrissa.

Concernant la crédibilité et la fiabilité du fichier électoral au regard de l’état civil et du casier judiciaire, relève la synthèse, les deux parties croient au projet Iboga comme moyen de modernisation de création et de fiabilisation d’un registre national d’état civil et à son impact positif sur le fichier électoral.

Sur les partis politiques, les parties notent qu’il y a pléthore de partis politiques au Gabon et recommandent d’en réduire le nombre. Sur  le financement des élections, elles constatent que le cadre juridique du financement de la campagne à l’élection présidentielle reste sous-réglementé et ne garantit pas les conditions pour une compétition équitable entre les candidats.

Reconnaissant qu’il y a des difficultés dans le paiement des subventions, elles ont estimé qu’une seule année budgétaire ne suffira pas à financer les élections à l’avenir. Elles recommandent une réduction du coût des élections, l’adoption d’un financement pluriannuel (5 ans) avec inscription dans le budget d’une quotité annuelle et des recettes spéciales qui pourraient être tirées en prélevant une taxe sur des activités économiques. Par rapport à la diversité des juridictions dans le traitement du contentieux, elles plaident pour le maintien de la répartition actuelle des compétences entre les trois ordres de juridiction : judiciaire, administratif et constitutionnel.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. bill ngana dit :

    Le sujet traité ici est d’une importance capitale pour la jeune démocratie gabonaise. Mais le rendu qu’en a fait GR laisse des zones d’ombre que nous aurions souhaité que le rédacteur approfondisse un peu plus. Mais qu’à cela ne tienne. Je crois que, pour être honnête, la gestion du processus électoral dans notre pays aurait dû être du ressort du Conseil National de la Démocratie (CND). Créé en 1990 à l’issue des assises de la Conférence nationale, ce Conseil regroupe en son sein ‘ensemble des partis politiques officiellement reconnus, qui entrent en compétition électorale au Gabon chaque fois que de besoin. A ce titre, il aurait dû être le maître d’œuvre de toutes les élections qui en découlent. Pour cela, le CND aurait eu pour partenaires les autres institutions intervenant dans le processus électoral, chacune conservant ses compétences dans l’aspect juridique ou administratif qui le concerne. C’est vrai que c’est juste une idée, mais finalement une idée qui aurait permis depuis longtemps d’organiser au Gabon, des élections sans beaucoup de contestations ni soubresauts sociaux. Quoi que… On comprend mieux alors pourquoi, années après années, après avoir été supprimée dans un premier temps, le CND s’est transformée ensuite, depuis sa résurgence, en une véritable peau de chagrin au sein de notre jeune démocratie. On ne pense même pas à lui en matière d’élection, …excellent lieu d’expression de notre démocratie.

Poster un commentaire