L’abondance des investissements publics dans certaines provinces, notamment le nord du Gabon depuis l’avènement du CTRI au pouvoir ravive le débat sur les inégalités régionales. Certains internautes n’hésitent plus à réclamer l’instauration d’une «présidence tournante» pour garantir une répartition équitable des richesses nationales.

Image à titre purement illustratif. © GabonReview

 

«On a vu toutes les largesses d’Oligui au bénéfice d’Oyem, lors de son dernier passage chez ses ‘’parents’’ et on voit aujourd’hui la gentillesse de son épouse sur ses terres de Lebamba. Si c’est pas une ‘’injustice rampante’’, ca y ressemble fort», a-t-on pu lire dans un grand groupe de discussion sur Facebook. Un post ayant suscité une vive controverse entre le afficionados du CTRI et les autres se déclarant lucides.

Ce débat tournait autour de la gouvernance et du développement local : devrait-on militer en faveur de l’adoption du principe de «Présidence de la République tournante» par province… pour une répartition équitable de la richesse nationale ? À première vue, l’idée pourrait paraître superfétatoire. Mais à tout prendre, elle ne manque ni de pertinence et encore moins d’intérêt au regard de la gestion, des actes et autres pratiques de gouvernance teintés de favoritisme et de clientélisme – sur fond de repli identitaire – qui caractérisent le leadership au sommet de l’État, des Bongo (père et fils) à nos jours, toutes proportions gardées.

On dirait, durant toutes ces décennies et aujourd’hui encore, que l’œuvre de construction d’une Nation tant rêvée par les Pères fondateurs n’était plus qu’une vaine abstraction. Et qu’au-delà des discours ampoulés, le constat qui se dégage depuis l’ère des Bongo c’est que certaines régions du pays ont été et d’autres seront cycliquement au-dessus, au gré des changements au sommet de l’État.

Déshabiller Paul pour vêtir Pierre

Il n’est qu’à observer le volume des investissements publics et le nombre de chantiers ouverts, en un laps de temps (6 mois), pour s’interroger sur le timing et l’opportunité du choix de la province du Septentrion – singulièrement sa capitale et ses environs – pour comprendre que le centre de gravité semble s’être déplacé.

Si hier, aucun projet d’envergure ne pouvait être conçu et implémenté sans toucher la région Sud-est du pays, aujourd’hui le point d’ancrage des réalisations d’équipements socio-collectifs prioritaires est localisé dans le Septentrion, notamment dans la région du Woleu.

Le retard de développement à rattraper, dans cette partie du pays, est sans doute la raison de toutes les diligences y étant actuellement déployées, notamment la dotation d’un important parc de véhicules à usage de transport en commun urbain, la réhabilitation et la livraison de l’aéroport d’Ewotmekok, ainsi que la mise en œuvre des chantiers de construction des voiries urbaines, marché et cimetière municipal…

On attendra les différentes programmations budgétaires pour la réalisation progressive des chantiers de même nature, et dans les mêmes proportions, dans le reste du pays ; exceptée la région de la Ngounié sud, avec pour épicentre Lébamba, d’où arrivent également ces deux dernières semaines, des échos de largesses et mansuétude de la part des nouvelles autorités. Il y avait du beau monde.

Faire prévaloir l’équité et la justice sociale

De toute évidence, aujourd’hui plus qu’hier, les populations manifestent un soutien sans réserve à leurs dirigeants, à la suite du «coup de la libération» spontanément salué par tous. Elles n’en attendent pas moins un juste retour d’ascenseur à travers des pratiques de gouvernance qui tranchent définitivement avec les conceptions du genre «la charité bien ordonnée commence par soi-même», qui ont favorisé moult discriminations et clivages.

Pour sûr, les blessures sont encore suffisamment béantes pour ne pas interpeller au plus haut point ceux qui ont eu la grâce d’être portés en responsabilité pour mener à bien les chantiers de la restauration et du vivre ensemble. La paix, la cohésion et la justice sociale sont à ce prix.

Amour Freez Kendrick

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Nathan Dzime dit :

    Tous les gabonais s’étaient accommodés de la haine que le régime déchu vouait aux Fang, et particulièrement contre ceux du Nord du pays. Pour mériter un poste ou une attention des autorités, il fallait montrer qu’on est le plus anti-Fang. Et cela se vérifiait dans les discussions des bars et des officines de toutes sortes.
    Le Fang, surtout celui du nord, fût-il méritant, n’avait droit qu’à du menu fretin, aussi bien dans l’administration publique, que dans les sociétés privées au Gabon. Ne parlons même pas du monde des affaires où personne (sauf les plus fous des non -Fang), n’osait donner un marché de l’Etat à une société appartenant à un Fang surtout du Nord. Même les « frères de soi-disant Lumières  » censés être equitables les uns envers les autres, respectaient cette règle tacite. On en était arrivé à diffuser l’idée (à tord ou pas mais surtout par opportunisme), que si un Fang est promu à quelque poste de responsabilité, les autres gabonais se mettront en grève contre cette promotion.
    Et les médias et la HAC dans tout çà? Eh bien, ils étaient les grands véhicules et les parfaits complices de cette situation: par leur mutisme de cette situation maintes fois dénoncée, et servant de vehicules aux idees les plus scabreuses. C’est l’exemple de la diatribe d’un certain Conseiller du président de la République déchu, un certain Ogandaga qui qualifiait les Fang du PDG et par extension, comme un peuple qui a la trahison dans le sang(je paraphrase). Qu’il est plus sûr de faire confiance à un non-Fang opposant, qu’un Fang du PDG. Aucun média n’a protesté, aucune HAC n’a porté plainte contre cette atteinte flagrante à l’Unité Nationale… Je ne parle même pas des procès en justice que des Fang ont dû perdre, ou gagné à extreme minima, du simple fait de leur identité.
    Le résultat de ces pratiques journalistique et sociétales des « Milles Collines » est l’ostracisation à outrance contre ce peuple, avec comme corrolaire, l’absence de tout investissement public dans le pays fang du septentrion (particulièrement indexés) durant plus de 4 décennies. Même la route qui mène au grand- Nord, est le fait de l’Union Européenne!

    Vous pensez réellement que ce esprit s’est dissipé en 6 mois? Eh ben non! Le moindre investissement fait en direction du grand-Nord, continue de susciter si ce n’est des désapprobations, au moins ce sont des réactions négatives comme la vôtre.

    Quand bien même, à Port-Gentil, a Libreville, à Moanda, dans l’Ogooué Ivindo, à Mayumba et j’en passe, le CTRI et son Chef le president Oligui, ont lancé des chantiers colossaux (formation, production de fer, construction de logements sociaux, voiries urbaines…) dans tout le pays sans distinction, rien d’autre n’est visible si ce ne sont les projets du grand-Nord.

    Vous les médias gabonais, devez sortir de l’ère « Médias Mille Collines » dans laquelle vous vous êtes baignées des décennies durant, dans la complicité du pouvoir déchu. Vous avez, sinon participé, mais au moins laissé-faire l’AKAZUISATION (cherchez l’Akazu ou « Reseau Zéro » sur internet!) de la société gabonaise. Il est temps que vous fassiez vos états généraux pour corriger le tir avec courage, pour la construction de ce nouveau Gabon fier, que nous cherchons à bâtir.

    Nous ne sommes pas habitués à voir un président se soucier de notre bien-être, alors laissez donc le CTRI et le président Oligui travailler…tout le Gabon est bien concerné par ces chantiers. Ce ne sont pas 6 pauvres bus qui doivent vous mettre dans cet état, voyons. Je vous comprends, personne n’est plus habitué à voir l’Etat faire un moindre investissement dans cette partie du Gabon: faites un effort, élevez votre conscience et dites-vous simplement que c’est aussi le Gabon là-bas!

    Je vous parle avec cette liberté de ton et de pensée, du fond de mon coeur; sans viser aucun poste, mais simplement pour l’amour de mon pays dans lequel j’ai accepté de revenir après avoir vécu ailleurs, et surtout ayant refusé une certaine nationalité. Je n’ai donc pas une seconde Nation. Tout cela n’est donc pas un jeu pour moi.

    Patriotiquement Vôtre!

    • La Rédaction dit :

      Vous dites vraiment n’importe quoi ! Ça tient du délire de persécution, de la paranoïa. Vous écrivez une histoire que les Gabonais ne connaissent pas. La seule consultation des mesures individuelles de tous les conseils des ministres, la nomination de Premiers ministres, nombreux ministres et directeurs fang sur l’époque vous indiquez, battent en brèche ce que vous voulez faire croire.

      Tout comme vous tenez les médias complices de faits qui n’existent pas. Le rôle des médias est de regarder la réalité en face et de tirer la sonnette d’alarme quand le navire national ou sociétal court à un danger ou s’aventure vers des risques. Rien que ça. Que dire alors de tous les présidents fang de la HAC ? Des renégats ? C’est du tribalisme de caniveau.

      La suspicion et les accusations sans fondement ne seront jamais une preuve d’intelligence. Notre article sur base sur l’observation de faits que vos œillères de tribaliste vous refusent à la vue.

      La prochaine fois, le bannissement de cette plateforme, vous et Alum Ndong Minko.

  2. BEYEM dit :

    @ Rédaction,

    Votre article est dépourvu de sens. C’est pas le moment zapper le moral de qui ce soit. Vous nous avez habitué à lire des choses d’une certaine richesse, là vous complètement à côté de la plaque. Ayez le courage de présenter vos sincères excuses à vo fidèles lecteurs. Néanmoins, nous continuerons à vous lire.

  3. Mazou dit :

    Qui se sent morveux se mouche. Si vous vous acharnez sur cet article c’est parce qu’il y a bien une réalité qui est décrite ici. Je pardonne votre ignorance M. Nathan Dzime, Vous etiez loin du pays durant des années ça se comprend. Mais ne déballez pas ici les aspects dont vous n’avez pas connaissance.Vous écrivez que Belinga est une oeuvre du CRTI 🤥.
    Le projet Belinga est à mettre à l’actif du régime déchu_certes les contours sont à revoir_.
    Dites depuis depuis la mise en exploitation de ce gisement, quelles sont déjà les infrastructures réalisées dans la province de l’Ogooué Ivindo ?
    Pendant ce temps le Woleu-Ntem est bitumée de Mitzic (pour ne pas dire de la Lara ) à Bitam.
    l’Ogooué Ivindo ne connait le bitume qu’à Makokou.
    Pire vous écrivez que les fils du Woleu-Ntem n’ont jamais été promus à des hautes fonctions dans ce pays 😆 permettez-moi d’en rire, M. Ndong Sima premier ministre sous l’ère Ali Bongo sortait de quelle province à cette époque ?
    MBA Obame qui fut ministre d’Etat etc.
    M.Daniel Ondo président de la commission de la CEMAC ça aussi ce n’est pas valorisant ???
    Le souci avec nos frères du nord vous n’aimez pas qu’on révèle vos défauts. Tous ceux qui critiquent un frère ou une soeur du nord sont considérés comme des anti-fang.
    La preuve avec votre vos réactions sur ce article dont l’objectivité est remarquable, sauf par les nouveaux génies nés avec le CRTI que vous êtes.

Poster un commentaire