Putsch manqué de janvier 2019 : Me Makanga veut la justice pour les gendarmes interpellés
Me Pie Makanga Missamou, l’avocat de 4 des 5 gendarmes qui assuraient la sécurité de la Maison George Rawiri, siège de la radio et de la télévision nationale, le jour où le commando du lieutenant Kelly Ondo a pris d’assaut cet édifice, réclame leur libération.
Me Pie Makanga Missamou, avocat de 4 des 5 gendarmes qui assuraient la sécurité de la Maison George Rawiri lors de la tentative de putsch du 7 janvier 2019. © Gabonreview
La tentative de coup d’État du 7 janvier n’a pas encore livré tous ses secrets. Cependant, certaines des personnes interpellées à la suite de cet événement seraient innocentes. C’est du moins ce qu’affirme l’avocat de Sadibi Ibinga, Mvoumby Wora, Mintsa Mi Ona et Yoka, tous sous-officiers de la gendarmerie. Pour Me Pie Makanga Missamou ces derniers sont innocents et doivent être libérés.
Me Pie Makanga Missamou s’est exprimé le 25 janvier lors d’une conférence de presse à Libreville. Il a affirmé que ses clients sont innocents et qu’ils n’ont rien à faire en prison. Le conseil de ces quatre gendarmes explique qu’ils «ont été retenus et contraints par le commando de la GR (Ndlr : Garde républicaine) composé de 4 militaires fortement armés, à prendre part à une entreprise dont ils ignorent encore à ce jour les tenants et les aboutissants».
Selon l’avocat, peu après la tentative du putsch, «Sadibi, Mvoumby, Mintsa et Yoka seront jetés en prison, ce, en violation d’un principe fondamental de droit qui veut que la détention soit l’exception et la liberté le principe, et ce, après avoir passé un mois de garde à vue dans les locaux de la contre-ingérence». Ces gendarmes n’ont finalement été présentés devant le procureur de la République qui ouvrira une information contre eux que le 7 février 2019. Ils ont été inculpés dans la foulée pour «complicité d’atteinte à la sureté de l’État et dégradation de biens publics conformément à la combinaison des articles 185, 484, et suivants du Code pénal gabonais».
«En un an de procédure, nous estimons qu’il n’existe plus aucune espèce de raison justifiant la prolongation de la détention préventive de nos clients», a déclaré Me Makanga qui souligne également que les actes les plus importants de la procédure ayant été posés et les responsabilités de chacun déterminées, ses clients se sont vus une fois encore refuser leurs demandes de mise en liberté provisoire au motif qu’il y aurait encore des actes à poser dans le cadre de l’instruction. «Mais de quels actes s’agit-il en réalité ?», s’est-il interrogé. Il a assuré avoir saisi la chambre d’accusation pour qu’elle statue à nouveau sur la demande de liberté provisoire de ses clients.
L’avocat a en outre fustigé «l’attitude silencieuse de la Gendarmerie nationale qui, à ce jour, n’a fait aucune communication dans le sens de rassurer les familles de ses agents sur leurs situations carcérales d’une part, administrative et financière d’autre part». Il précise que «les gendarmes impliqués, à tort dans une affaire dont ils ne connaissent ni le début ni la fin, sont en réalité en détention pour avoir accompli leur devoir, celui d’aller au travail et de protéger au péril de leurs vies un édifice public : la Maison Georges Rawiri». «À ce titre, ils doivent donc tous être mis en liberté pour que vive la justice», a-t-il conclu.
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