Des semaines après le massacre d’une famille entière à Franceville, le bureau de l’Assemblée nationale, qui a été représenté lors des obsèques le week-end dernier, a requis à l’encontre de l’auteur présumé, Yannick Noah Belingui, la plus grande rigueur de la justice. La piste des crimes rituels reste évoquée par certaines sources.

Moment de la cérémonie de levée de corps à Franceville. © Gabonreview (capture d’écran)

 

Victimes d’un effroyable homicide perpétré par leur voisin dans la nuit du 6 au 7 janvier dernier au quartier Montagne-Sainte à Franceville, les quatre membres de la famille décimée par Yannick Noah Belingui ont été sorties des pompes funèbres le week-end dernier pour être acheminées à Leconi pour l’homme et à Koula-Moutou pour la mère et les deux enfants en vue de leur inhumation. L’Assemblée nationale de la Transition, qui condamne «un acte barbare et ignominieux», était représentée à la cérémonie de levée de corps dans le chef-lieu de la province du Haut-Ogooué.

Quelques jours plus tôt, la représentation nationale, à travers une communication, avait en effet exprimé son désarroi face à «cet effroyable tragédie» que beaucoup ont assimilé à un crime rituel, d’autant que l’auteur présumé a reconnu avoir prélevé des organes, notamment la tête et le sexe du chef de famille. À quelle fin l’a-t-il fait ? Mystère. Entre aveux et non-dits du suspect, l’enquête judiciaire en cours devrait permettre d’y voir clair.

En attendant, au palais Léon Mba, l’on attend de cette même justice qu’elle fasse du cas Yannick Noah Belingui un exemple. «La représentation nationale condamne avec fermeté cet acte qui relève d’un autre âge et appelle les autorités compétentes à appliquer la loi dans toute sa rigueur, en infligeant une peine exemplaire à l’auteur de cette infamie», a déclaré, jeudi 1er février, Florentin Moussavou, 3e vice-président de l’Assemblée nationale.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. DesireNguemaNzong dit :

    Bonjour Monsieur G. Onzo Nzuey,

    Mon avis : Ce n’est pas le rôle de l’Assemblée nationale d’orienter les décisions de justice. Car, en démocratie (si on est bien en démocratie), il y a une disjonction entre le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. Après enquête et des contrôles médicaux effectués sur le criminel, le Procureur de la République fondera son réquisitoire. Dans notre pays, il n’y a plus de peine de mort. Le criminel Nzigou a eu droit à la peine de mort. Pas le criminel Mba Ntem!

    Dans cette transition, poser les bases de la justice pour tous est un préalable. Qu’il s’agit des criminels en « col blanc ». Qu’il s’agit de crimes les personnes. La « justice a failli » disait Monsieur Le Général B.C. Oligui Nguéma. Il n’y a pas une justice pour « les pauvres types » (les makaya) et une justice pour « les gens d’en haut » (les mamadou).

    L’histoire de notre pays se résume par une absence de justice pour tous au bénéfice d’une « castre intouchable », celle qui détient le pouvoir économique et financier.

    Votre article pose de nombreuses questions sur notre système judiciaire dont les acteurs passent plus de temps à défendre leur statut que la défense des intérêts des justiciables.

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