Placée en redressement judiciaire depuis un an, la radio panafricaine Africa N°1 broie du noir. Il n’en fallait pas plus pour que les représentants syndicaux du personnel demandent, à la faveur d’une conférence de presse tenue le 30 octobre à Libreville, au gouvernement une «action forte» pour sauver la radio.

Victoire Minkué et de Domonique Douma à l'émission Flamme de Femme sur Africa N°1 - © D.R.

Cela fait déjà trois mois que les membres du personnel de la radio panafricaine n’ont pas touché de salaires. «Depuis trois mois, le personnel d’Africa N° 1 est privé de salaires (…) Le personnel attend du gouvernement une action forte pour qu’une solution définitive soit trouvée», indique le texte lu par les représentants syndicaux des 54 salariés de la radio.

Les salariés n’avaient pas été payés pendant six mois, de janvier à juin, avant de recevoir leur dû en juillet. Selon les salariés, l’outil de production est totalement dégradé. L’entreprise n’arrive plus à tenir ses engagements vis à vis des créanciers. La liaison satellite desservant le signal d’Africa N°1 en raison d’impayés est menacée de coupure, de même que les fournitures d’électricité et d’eau.

Promotion d'un artiste sur Africa N°1 - © D.R.Jadis fleuron du Gabon, la radio, créée en 1981, est censée toucher 20 millions d’auditeurs dans une vingtaine de pays africains. La société française Sofirad qui détenait 40% du capital de la radio panafricaine s’est retirée en 2002. En 2007 la Libye est devenue l’actionnaire majoritaire, mais depuis la mort de Mohammed Kadhafi, Africa n° 1 connaît de sérieux problèmes de fonctionnement liés au manque de financements.

En novembre 2011, le groupe a été placé en redressement judiciaire. De source proche de la radio, certains espéraient que ce redressement allait permettre de reprendre les parts libyennes après la chute de Kadhafi. Le président Ali Bongo avait même assuré qu’il était «important» que la radio «ne cesse pas d’émettre».

En avril 2011, l’opérateur satellitaire Eutelsat avait interrompu le signal en raison d’impayés à hauteur de 200 millions de francs CFA. L’État gabonais, qui possède 35% de la radio, avait déboursé 1,1 million d’euros pour régler l’ardoise et pour payer trois mois d’arriérés de salaire des employés. Par ailleurs, le redressement judiciaire Africa N°1 au Gabon ne concerne pas la société Africa Media, en France, qui produit le programme Africa N°1-Paris et concourt au programme international d’Africa N°1.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. ni lire ni écrire dit :

    On a fait Africa N°1, on a détruit Africa N°1… au delà du constat, on fait quoi? Et pourquoi ne pas parler de la qualité qui a chuté de manière catastrophique asséchant du même coup l’auditoire et les rentrées publicitaires à l’heure ou la pub explose sur le continent ! Toujours la faute des autres…
    La bonne radio finance la radio. La mauvaise radio marche a coups de subventions.

Poster un commentaire