Le 5 septembre, les élèves au Gabon ont repris le chemin de l’école. Une rentrée des classes paisible, mais au petit trop pour diverses raisons. La rengaine de chaque année dans le pays où, dans le public notamment, rentrée des classes a tendance à rimer avec remplissage des formalités administratives quand plusieurs parents sur le fait accompli crient à la «dèche».

Des élèves consultant les listes nominatives le 5 septembre. © D.R.

 

Le 5 septembre, peu d’élèves leurs sacs au dos et tenant leurs gourdes en main pour certains et arborant les uniformes des établissements de la place pour d’autres, ont été aperçus sur les routes de Libreville. Pourtant, c’était bien le jour de la rentrée des classes tel qu’annoncé par le gouvernement. En sillonnant quelques établissements, le peu d’engouement se lisait tout autant. Certains élèves au lieu d’être en classe, s’attardaient encore à consulter les listes nominatives quand d’autres seuls ou accompagnés de leurs parents, s’attelaient à remplir les formalités administratives. Pourtant, depuis le 29 août dernier, l’administration était censée travailler afin de permettre aux parents d’élèves de procéder à toutes les formalités administratives.

Des parents et élèves au CES public du Centre. © D.R.

«La semaine dernière, il n’y avait pas grand-chose. On nous a demandé de repasser cette semaine pour remplir les formalités», a déclaré Jordan, élève du Lycée Paul Indjendjet Gondjout. Là-bas, comme dans bien d’autres établissements publics, les élèves ne pressaient pas le pas pour ce retour en classe annoncé il y a un peu plus d’un mois, voire plus. «Moi je suis retraitée. Je n’ai pas encore payé les fournitures à mes enfants. Donc, on attend quand j’aurai l’argent. Je crois que d’ici le 15 j’aurai un peu d’argent et j’achèterai les fournitures, aujourd’hui nous venus pour les formalités administratives», a déclaré un parent d’élève croisé le 5 septembre au CES public du Centre.

Comme elle, bien d’autres parents rencontrés ici et là, se plaignaient de la «dèche» ce manque d’argent souvent brandit en de telles périodes, estimant tout aussi que «le 5 septembre c’est trop tôt» quand bien même, les élèves ont eu cette année, leurs trois mois de vacances. «Chaque année c’est la même chose. Qu’on commence en octobre ou avant, la rentrée des classes est toujours timide. C’est à croire que les parents ne sont jamais prêts à envoyer leurs enfants à l’école», a commenté un parent d’élèves rencontré à l’Institution Immaculée conception. Là-bas, les élèves en uniforme pressaient plutôt le pas pour regagner leurs salles de classe, conformément au chronogramme établi par l’administration.

Quant aux transports scolaires gratuits promis dès ce 5 septembre, aucun n’a été aperçu en dehors des bus habituels transportant gratuitement les populations gabonaises. Autant se demander qui ils devaient transporter dans ce contexte de reprise timide qui n’entame cependant pas l’entrain des responsables de certains établissements prêts à accueillir les apprenants. «Il n’y a pas assez d’élèves. Les quelques élèves qui sont là, on est obligé de les regrouper par niveau. Nous lançons un appel aux parents pour qu’ils nous envoient des élèves parce que c’est vraiment la rentrée», Alice Lemboumba, directrice de l’École pilote du Centre.

 

 
GR
 

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