Supprimé durant les deux mandats d’Ali Bongo à la tête du Gabon, le ministère de la Planification a été réhabilité lors du remaniement gouvernemental de janvier dernier. Alors que de son absence sont nées plusieurs insuffisances en matière de planification du développement du pays, le gouvernement de la Transition conçoit ce retour comme la fin du diktat du pilotage à vue. Près de trois mois après, ce département a élaboré un plan triennal de développement.

Le ministère de la Planification a été réhabilité avec à sa tête, Alexandre Barro Chambrier. © D.R.

 

«En réhabilitant le ministère de la Planification et de la prospective, nous avons fait le choix de nous affranchir du dictat du pilotage à vue à travers le principe d’une planification à moyen et long terme», a déclaré le 27 mars, le Premier ministre de la Transition, Raymond Sima. De 2009 à 2023 durant les deux mandats d’Ali Bongo, ce ministère a pour ainsi dire été supprimé. Ainsi, malgré les plans ambitieux conçus pour le développement du Gabon durant cette période (PSGE, PRE, PAT), le bilan socioéconomique du pays a été jugé négatif durant cette période. À la clé, des insuffisances dans la planification du développement national, insuffisances dans la priorisation des interventions du gouvernement, faible niveau de coordination des acteurs.

Mais aussi, mauvaise allocation des ressources (fonds propres et FINEX), inefficacité des investissements publics, tensions de trésorerie et explosion de la dette multipliée par 6 en 14 ans, insuffisance dans la mise en œuvre des projets structurants. La restauration de ce ministère devrait donc aboutir à un changement de paradigme dans la manière de concevoir le développement du Gabon.  Une nouvelle vision qui près de 3 mois après la réhabilitation dudit ministère, s’est matérialisée par l’élaboration d’un nouveau programme triennal, le Plan national de développement pour la transition (PNDT) au centre d’un atelier de validation de 48 heures : un des outils du dispositif de planification nationale du gouvernement de la Transition.

Vulgain Andzembe le commissaire général au Plan. © D.R.

Remettre en place les bonnes pratiques

«Le retour de ce département ministériel dans la nomenclature gouvernementale, est, à n’en point douter l’un des signaux qui matérialise la volonté du CTRI à restaurer les institutions», a pour sa part estimé le vice-premier ministre, ministre de la Planification et de la prospective, par ailleurs figure de cette réhabilitation, Alexandre Barro Chambrier. Le ministère dont il a la charge, a-t-il souligné, doit s’atteler à remettre en place les bonnes pratiques «permettant de sortir de la dictature du court-terme» en proposant un dispositif de planification nationale. Notamment, l’exécution d’un plan quinquennal adossé à un programme d’investissements prioritaires sur une période de 3 ans avec des projets bien ciblés et les financements identifiés.

Dans un contexte marqué par les revendications et les attentes pressantes des populations, un dispositif qui prend en compte les aspirations des populations, les potentialités du pays et l’environnement international. Un PNDT doit l’adoption et la mise en œuvre devrait permettre d’orienter clairement les interventions de l’État vers des investissements structurants permettant, selon le Premier ministre, de réduire les inégalités de développement et accompagner harmonieusement le processus de transition politique. «Les orientations stratégiques attachées à cette vision se fondent sur l’ambition de construire et d’ériger des pôles de croissance sur le territoire national», a déclaré le vice-premier ministre.

 
GR
 

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