Curiosité ? Incongruité ? Peut-être les deux à la fois. Le directeur et le chef de service peuvent-ils avoir le même rang ? Il y avait déjà, au Secrétariat général du gouvernement (SGG), des  »Conseillers directeurs ». Désormais, cette administration compte également des  »Conseillers chefs de service ». Seuls les directeurs ou les chefs de service en poste au SGG peuvent se voir attribuer le titre de Conseiller du Premier ministre, alors que leurs homologues exerçant à la Primature ne peuvent jouir du même privilège.   

«Il est inadmissible que le directeur et le chef de service aient le même grade». © Gabonreview/Shutterstock

 

Le Secrétaire général du gouvernement vient de créer un nouveau poste de responsabilité dans la nomenclature des fonctions de l’administration gabonaise : le Conseiller chef de service ! Les fonctionnaires sont pour la plupart choqués de ce que ces chefs de service sont alignés au même niveau que les directeurs. En effet, du fait que les directeurs au sein de ce service rattaché de la Primature sont appelés  »Conseiller directeur », les chefs de service aussi ont maintenant eux aussi le grade de Conseiller. Entendez, Conseiller du Premier ministre, Chef de service.

Il suffit donc aujourd’hui, pour un chef de service ou un directeur, d’exercer au SGG pour avoir le statut de Conseiller du Premier ministre. C’est le cas du directeur de la Législation, du directeur de l’Information gouvernementale, du directeur des Conseils interministériels et du directeur des publications officielles. Ils sont Conseillers du Premier ministre, directeur de… Aucune autre administration n’offre cet avantage et cette prérogative.

Directeur et Chef de service, même rang : choquant !

Paradoxe des paradoxes : à la Primature, maison-mère du secrétariat général du gouvernement, les directeurs et chefs de service n’ont pas le titre de Conseiller du Premier ministre ! En effet, ni le directeur de la Communication, ni les chefs de service, n’ont cette distinction. Pourquoi y aurait-il donc cette disparité ? Disparités aussi avec les autres services rattachés, à l’instar de la direction générale des Archives et de la Bibliothèque où le chef n’a pas les attributs de Conseiller du Premier ministre. Un peu de cohérence ne ferait du mal à personne… surtout au moment où les pouvoirs publics donnent le sentiment de vouloir toiletter et harmoniser les textes administratifs afin de parvenir à une remise en question des pratiques d’antan. Sur la réforme de l’Etat, les promesses formulées ne sont pas encore toutes des promesses tenues. Il y a encore trop de disparités, de divergences et même trop de maladresses et des annonces non abouties.

 «En fait, pour en appeler à la logique, estime un observateur de la vie publique gabonaise, on aurait pu faire des chefs de service exerçant au secrétariat général du gouvernement des  »Chargés de mission du Premier ministre », et laisser uniquement les directeurs au rang de  »Conseiller du Premier ministre ». Il est inadmissible que le directeur et le chef de service aient le même grade», ajoute-t-il. Dans le même ordre d’idées, un ancien SGG siégeant à l’Assemblée nationale après un passage au gouvernement affirme comprendre ceux qui sont choqués par cette affaire. «Comme le directeur est en même temps conseiller, le chef de service aurait dû avoir le titre d’attaché de cabinet du Premier ministre’», souligne-t-il.

Au lieu de ne penser qu’à son administration, Jonas Prosper Lola Mvou aurait dû élargir sa réflexion à l’ensemble des services de la Primature. Tout s’est passé comme si le Secrétariat général du Gouvernement était un service à part au sein de la Primature. Enorme erreur !

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Patrick EBOSSA dit :

    Ces gens-là, les Lola Mvou, réfléchissent à l’envers. Ils ne sont pas outillés pour réfléchir à des choses simples, à plus forte raison lorsque c’est un peu dur.

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