Entre revendication de 7 mois de salaires impayés et dénonciation de la guerre ethnico-politique qui règne au sein de cette entreprise détenue à 52,82% par l’Etat gabonais, le Collectif des 112 employés licenciés de Pizolub S.A appelle le président Ali Bongo à se saisir de ce dossier afin que les emplois et l’entreprise soient sauvés.

Le porte-parole du Collectif lors de la déclaration du 31 mai. © Gabonreview

 

Après avoir, il y a un mois, interpellé les autorités gabonaises sur le climat délétère au sein de la société Pizo de formulation de lubrifiants (Pizolub S.A), le collectif des employés de cette entreprise a donné de la voix ce 31 mai. Affirmant que ce climat est entretenu et voulu par l’équipe dirigeante actuelle, avec «la bénédiction de son président du Conseil d’administration Fabien Ombouma et du ministre du Pétrole, Vincent de Paul Massassa», le collectif  se tourne maintenant vers le chef de l’Etat pour avoir gain de cause. Ce, après que la direction générale via l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) ait annoncé le licenciement, pour motif économique, de 112 employés sur les 153 composant l’effectif de Pizolub.

Un motif que le Collectif juge «fallacieux» d’autant plus que, a assuré le porte-parole, «des moyens ont été dégagés par l’Etat à hauteur de 2,5 milliards de francs CFA, pour la relance des activités de Pizolub et la sauvegarde des emplois». Au 7e mois sans salaire et sans aucune communication de la direction générale, le collectif qui indique que sur les 2,5 milliards de francs CFA il reste 1,8 milliards de francs CFA, se demande où est passé ce reliquat. «Pourquoi malgré l’argent affecté aux salaires dans les 1,8 milliards, nous ne sommes pas payés ?», interrogent les employés qui informent qu’aucun intrant n’a été acheté pour relancer l’entreprise et que les droits légaux des licenciés ne sont pas garantis.

La guerre ethnique toujours d’actualité

«On apprend par des bruits de couloir que les calculs sont biaisés», a déclaré le porte-parole du Collectif selon qui, des sanctions pécuniaires sont appliquées au mépris de la loi. «Michael Robert Aworet Azizet, tout puissant directeur administratif et financier a menacé de retirer du  plan social une dizaine d’employés, tous proches de l’ancienne équipe dirigeante», a-t-elle ajouté soulignant que Placide Obame Assoumou, chef de service Communication, a été licencié au profit Stéphane Olago dont l’acte était, à en croire son propos, beaucoup plus grave. «Sept mois après, il est toujours employé au seul motif qu’il appartient à la même ethnie que le directeur général», s’est-elle indignée.

«Est-ce là, l’égalité des chances ? Est-ce là, la justice et l’impartialité ? Avez-vous donné, monsieur le président de la République, votre accord à tout ce qui est fait contre votre Gabon industriel et des services, contre vos populations ?», s’interroge le collectif qui rappelle à Ali Bongo que Pizolub S.A c’est plus de 40 ans d’expertise dans le domaine des lubrifiants, mais surtout, une marque déposée, ‘’Pizo’’, une marque ‘’made in Gabon’’, pouvant permettre au Gabon et aux Gabonais de consommer leur propre produit. «Et pourtant monsieur le Président de la République, Pizolub se meurt. Et avec elle, une trop grande partie du Gabon industriel et des services, votre Gabon industriel et des services», a-t-elle dit appelant Ali Bongo à se saisir de ce dossier.

 
GR
 

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