Tropicale Amissa Bongo 2020 : Carnet de route de l’étape Bitam-Oyem

Pierre-Luc Périchon, le plus ancien coureur de Cofidis, Jean-Claude Mounamo, journaliste et directeur de Gabonallsport, mais surtout la fantastique équipe de l’Érythrée ayant porté le champion du jour, Natnael Tesfazio, ont été, entre autres, les rencontres bienheureuses de la deuxième journée de la Tropicale Amissa Bongo 2020, longue des 107 km séparant Bitam de la ligne d’arrivée à Oyem.

Cofidis / Pierre-Luc Périchon : «À chaque jour suffit sa peine !»

Pierre-Luc Périchon est sociétaire de Cofidis, la seule équipe française de la Tropicale Amissa Bongo évoluant dans le World Tour, la première division du cyclisme mondial. De son point de vue, le niveau de la Tropicale est relevé. «L’Érythrée a largement le niveau pour gagner cette Tropicale. Ils ont déjà des coureurs dans les rangs professionnels et ce n’est pas un hasard. Ça prouve qu’il faut compter avec eux. De toute façon, on savait en arrivant ici qu’il ne fallait pas présumer les forces des autres équipes. On savait que tout le monde était là pour jouer à la gagne.»

Athlète le plus ancien de Cofidis, Périchon et ses coéquipiers savaient que du fait d’être du World Tour, les deux autres grandes équipes allaient attendre qu’ils prennent la course en main. Ils sont donc mis en place des stratégies pour ne pas être les seuls à assumer le poids de la course. «Pour l’instant ça n’a pas trop mal marché et aujourd’hui on n’a pas gagné, on termine quand même 4^ème de l’étape. On ne peut pas gagner tous les jours, ce serait trop facile. Donc on continue. À chaque jour suffit sa peine. Il reste encore cinq étapes».

L’équipe du jour : L’Érythrée de Natnael Tesfazio

Au terme de la journée la plus courte de cette Tropicale Amissa Bongo (107 kilomètres de Bitam à Oyem) Natnael Tesfazion s’est imposé devant Youcef Reguigui (Algérie) et Henok Mulubrhan (Érythrée). S’arrogeant le maillot jaune de leader à 20 ans, il est résolument l’homme du jour. Mais, son équipe – l’Érythrée – est également l’équipe du jour. Elle a trusté la montée sur le podium de la cérémonie protocolaire de remise des maillots, s’arrogeant 5 des 7 maillots à prendre : le maillot du vainqueur d’étape, naturellement avec Natnael Tesfazio) ; le maillot jaune du classement général (toujours Natnael Tesfazion) ; le maillot du classement par points avec Henok Mulueberhan ; le maillot du meilleur grimpeur avec Dawit Yemane et le maillot de la combativité avec Mekseb Debesay.

Samson Solomon, directeur sportif de l’équipe livre son plan : «l’idée était que dès le matin on commence à attaquer parce qu’on savait un peu à quoi ressemblerait la course d’aujourd’hui. Mieux on travaille en équipe, mieux on peut avoir des résultats et c’est ce qu’on a essayé de faire depuis hier. Il y avait deux de nos coureurs à l’arrivée, et on s’est donné les chances de réussir jusqu’au bout et on va essayer de poursuivre avec ça. On va essayer de garder Nathanaël comme leader désormais parce que c’est un excellent sprinter et si vous avez un bon sprinter, vous allez au bout.»

Jean-Claude Mounamo : «Les choses finiront en duel entre Total Direct Energie et Cofidis»

Journaliste et directeur de Gabonallsport, Jean-Claude Mounamo a été abordé un peu avant l’arrivée d’Oyem et l’établissement du palmarès de l’étape Bitam-Oyem. Fort de 9 éditions de la Tropicale Amissa Bongo, cet observateur de l’arène sportive gabonaise et mondiale pense, au regard des deux premières étapes de cette édition, que «Total Direct Energie est une force tranquille, même si jusqu’à présent, elle n’a pas encore déployé son arsenal en termes de cyclistes. Si pour le moment Cofidis mène les choses, celles-ci finiront en duel entre Total Direct Energie, fin connaisseur de la Tropicale, et Cofidis». Le journaliste demande néanmoins de garder un œil sur les Africains, notamment «les Algériens et les Marocains qui tiennent bien la course, mais surtout les Rwandais et les Erythréens. Ces deux équipes sont d’ailleurs dans les premiers et l’Érythrée a déjà fait honneur au cyclisme africain sur la compétition gabonaise».