Le gouvernement gabonais a décidé de la réouverture des universités et grandes écoles en deux phases, la première ayant eu lieu ce lundi 13 juillet 2020. Si cette rentrée a été effective, au cours d’un point presse à la même date, le Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec) a estimé qu’elle est incompatible avec le niveau actuel d’alerte de la pandémie.

Nathalie Sima Eyi, le 13 juillet 2020 à Libreville. © Gabonreview

 

Au Gabon, après 4 mois de fermeture, les universités et grandes écoles ont officiellement relancé, dans le cadre d’une première phase, leurs activités académiques ce 13 juillet. Mais pour le Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec), visiblement à contre-courant de la situation épidémiologique présentée par le Comité en charge de la riposte contre le Coronavirus au Gabon, cette ouverture est incompatible avec le niveau actuel d’alerte de la pandémie de la Covid-19 dont le nombre de cas contaminés ne cesse d’augmenter. Mais surtout, estime le syndicat, inconciliable avec les deux mesures que sont l’attestation de non-contamination à la Covid-19 pour circuler d’une province à une autre et le couvre-feu en vigueur à partir de 20h.

S’agissant de l’attestation de non contamination, a déclaré la vice-présidente du Snec lors d’un point presse ce 13 juillet, «elle est inutile car ne donnant que votre statut médical à un instant donné, c’est-à-dire au moment du test de dépistage». Pour Nathalie Sima Eyi et ses pairs, cette attestation ne freinera pas non plus la propagation de la pandémie qui, au-delà des provinces de l’Estuaire et du Haut-Ogooué, se répand déjà partout sur le territoire national. En clair, le Snec demande la levée de cette mesure pour faciliter les déplacements des apprenants et des enseignants. Le couvre-feu, a dit Nathalie Sima Eyi, «est une entrave également à la reprise effective des cours, examens, corrections, etc.». Selon elle, les activités pédagogiques et de recherche dans les universités et grandes écoles vont au-delà de 20h tandis que la formation continue destinée à certains professionnels se déroule généralement de16 à 21h. En outre, le Snec demande la levée du couvre-feu ou, dans le cas échéant, qu’il soit repoussé au-delà de minuit.

Les vacations ou rien

A ces deux exigences, a fait savoir la vice-présidente du Snec, s’ajoute le respect de l’Arrêté n°0055/MEFPTFPDS du 30 avril 2020 fixant les modalités dérogatoires du travail dans les services publics non essentiels pendant la période de l’état d’urgence lié à la Covid-19. Ce texte de loi oblige l’administration à mettre à disposition les gels hydro alcooliques, les thermo flashs et les masques à l’entrée des salles de classe, et à faire respecter les gestes barrières et de distanciation physique. Le syndicat s’interroge tout aussi sur l’effectivité d’une reprise des activités étant donné que l’arrêté interdisant les regroupements de plus de 10 personnes est toujours en vigueur.

Mieux, il conditionne la présence des enseignants-chercheurs et chercheurs dans les salles de classe et laboratoires de recherche lors de cette première phase de reprise, au paiement intégral de toutes les vacations dues. Pour la deuxième phase, notamment la rentrée de septembre, le syndicat conditionne la reprise par la régularisation de toutes les situations administratives, le paiement des rappels et l’arrimage complet de la pension de retraite au nouveau système de rémunération.

 
GR
 

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