Secoué par 10 000 accidents du travail entre 2015 et 2018, pour un coût en réparation de six milliards de francs CFA, le Gabon souhaite renforcer sa prévention dans les risques professionnels. C’est dans ce cadre que le pays a accepté d’abriter, du 11 au 12 avril à Libreville, la campagne de lancement du concept «Vision Zéro» en Afrique centrale.

Vue des officiels au lancement de la campagne, avec (de gauche à droite) Marcelo Abi-Ramia Caetano, Denise Mekam’ne et Nicole Assélé, le 11 avril 2019 à Libreville. © Gabonreview

 

Après l’Afrique de l’Ouest en 2018, la campagne «Vison Zéro» va se déployer en Afrique centrale par le biais du Gabon. Du 11 au 12 avril, Libreville abrite cette initiative de l’Association internationale de la sécurité sociale (AISS), sous le thème «La prévention des risques professionnels : vers un changement de paradigme pour zéro risque, zéro accident, zéro mort».

Lancé en 2014 par l’AISS, le concept «Vison Zéro» est une stratégie de prévention des accidents du travail, avec l’idée que «tous les accidents peuvent être évités» et qu’«un monde sans accidents graves est possible». Il est donc question d’impliquer pleinement employeurs, administrations et travailleurs, à adhérer à la philosophie de la prévention et à s’approprier l’approche basée sur le triptyque zéro risque, zéro accident et zéro mort.

Ouvrant les Travaux, le ministre de la Santé s’est réjoui du lancement de cette campagne en Afrique centrale, particulièrement au Gabon. «En acceptant la proposition des responsables de l’AISS de recevoir à Libreville la campagne Vision Zéro en Afrique centrale, notre pays entend marquer son adhésion aux règles d’or qui construisent le domaine de la prévention des risques professionnels», a déclaré Denise Mekam’ne.

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10 000 accidents entre 2015-2018 pour un coût de six milliards

Convaincu que cette rencontre constitue une «occasion d’échanges et de partage d’expériences», le membre du gouvernement a invité les représentants des organismes de protection sociale et l’ensemble des entreprises, à s’approprier trois valeurs cardinales : sécurité, santé et bien-être au travail.

Selon l’Organisation internationale du Travail (OIF), plus de 317 millions d’accidents de travail et plus de deux millions de décès sont enregistrés chaque année à la suite d’accidents ou maladies professionnelles. Une réalité tout aussi observable au Gabon, à en croire la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), qui abrite le Bureau de liaison de l’AISS pour l’Afrique centrale.

Selon le directeur général de la CNSS, le Gabon a enregistré entre 2015 et 2018, plus de 10 000 accidents du travail pour un coût en réparation de près de six milliards de francs CFA. «Cette situation peu reluisante exige de notre part des réflexions profondes et pertinentes, afin d’aboutir à un changement de paradigme», a confié Nicole Assélé. «Aux côtés de ses collègues de l’Afrique centrale, la CNSS du Gabon marque son entière adhésion à l’atteinte des objectifs de la campagne Vision Zéro, en veillant au respect strict des sept règles qui sous-tendent ladite campagne», a affirmé le directeur général de la CNSS.

En effet, la commission spéciale de prévention de l’AISS a élaboré sept règles d’or qui constitue une feuille de route pour atteindre «Vision Zéro». «Ces règles d’or ont été élaborées et testées par les praticiens de la sécurité et la santé, inspecteurs du travail et gestionnaires de la sécurité et la santé au travail. Chacune de ces règles a été détaillée dans une liste de contrôle qui fournit aux gestionnaires et aux employeurs, un guide d’auto évaluation pour identifier les domaines à identifier au sein de leurs entreprises», a souligné Marcelo Abi-Ramia Caetano. Selon l’AISS, le lancement de la campagne en Afrique centrale a permis l’engagement de 3200 partenaires supplémentaires à «Vision Zéro».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. KEBA dit :

    Bonsoir, en réponse à votre problèmatique,je dirai juste que l’une des voies de sortie de ce problème c’est de récruter les jeunes préventeurs en santé sécurité au travail.
    Vous auriez pu donner des orientations strictes aux entreprises allant dans ce sens.
    Merci.

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