Des têtes seraient déjà tombées à la police, selon notre confrère L’Objectif.

La police gabonaise lors d’une opération de maintien de l’ordre autour de Rio. © Jean-Rovys Dabany, AFP archives

La police gabonaise lors d’une opération de maintien de l’ordre autour de Rio. © Jean-Rovys Dabany, AFP archives

 

L’affaire des commerçantes dénudées aurait-elle fait ses premières victimes ? Selon l’hebdomadaire L’Objectif, dans sa livraison du 6 novembre courant, le directeur de la Sécurité publique aurait été suspendu des ses fonctions. Il ne serait pas le seul à payer pour la légèreté et le cynisme dont ont fait montre les policiers lors de l’interpellation de ces mères de famille.

Disant tenir son information d’une source proche du ministère de l’Intérieur, notre confrère prétend que «trois autres policiers l’accompagnent dans sa déchéance». Il s’agirait des deux agents ayant interpellé les commerçantes et de la policière soupçonnée d’avoir réalisé la vidéo dans la cour du commissariat central de Libreville. N’empêche, on a encore souvenance qu’un communiqué du ministre de l’Intérieur indiquait simplement qu’un flic avait été suspendu. Dans tous les cas, ayant fait couler autant d’encre que de salive, cette affaire mérite de se dénouer d’une manière honorable afin que plus jamais cela ne se reproduise.

On se souvient que les commerçantes de l’ancienne Gare routière avaient décidé de s’élever contre le racket dont elles sont victimes au quotidien. Ce jour-là, la police avait choisi la méthode forte : matraques électriques, saisies et destructions des marchandises étaient au programme. Naturellement, cela n’avait fait que décupler la colère de ces dames qui, excédées avaient choisi d’ôter leurs vêtements pour rester en petites tenues. Plus tard, c’est sur la toile qu’on verra apparaître une vidéo diffusée sur des réseaux sociaux montrant ces dames en tenue d’Eve, menottes aux poignets, dans la cour de la préfecture police. Il n’en fallait pas plus pour susciter l’indignation de l’opinion et pour que la querelle sur le respect de la dignité humaine et des droits de l’homme soit relancée. Le fait a tellement choqué qu’à la suite des dénonciations de l’opposition, notamment l’Union Nationale, et de la société civile à travers le Front des indignés, le médiateur de la République a exigé de sévères sanctions contre les policiers impliqués dans cette affaire, au terme d’une rencontre avec le ministre de l’Intérieur, le 30 octobre dernier.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. au Total dit :

    le gouvernement serait bien inspiré en suivant les décisions qu’a décidé de recommander le Médiateur de la République ! Car à force d’interpreter les motivations et les faits, ce gouvernement rajoute de la colére à la colére !

  2. mourou tabe dit :

    au delà des sanctions à prendre ou prisent contre les policiers, il faut que le conseil municipal de Libreville et le gouvernement, qui gère la ville de Libreville en lieu et place du conseil municipal, trouvent une solution pour loger décemment les commerçantes dans les marchés de la Capitale du Gabon. C’est une honte pour un pays qui se veut émergent à l’horizon de 2025 de laisser ceux qui créent la richesse parce qu’elles nous aident à nous nourrir travailler dans des conditions d’insalubrité aussi avancée. Il faut moraliser la gestion des marchés du Gabon car le racket est devenu un sport très prisé. Il y a trop d’intervenants dans la collecte des taxes. Le Conseil municipal pourrait il mieux réguler cette collecte?

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