Incarcéré depuis le 2 mars puis radié de la Fonction publique, Jean Rémy Yama demeure au centre des attentions de ses frères d’armes du Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec), dont il est par ailleurs le président. Lors d’une déclaration faite par sa vice-présidente le 22 avril, le syndicat exige sa relaxe et sa réintégration.

Jean Rémy Yama est incarcéré depuis près de 2 mois à Libreville. © Gabonreview

 

Jean Rémy Yama a été mis sous mandat de dépôt pour abus de confiance suite aux plaintes de 4 sociétaires de la SCI Serpentin. Le Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec) a indiqué le 22 avril qu’«aucune preuve n’atteste que ce dernier a détourné à son profit l’argent déposé dans le compte de la SCI Serpentin dont il est l’un des principaux gérants». Le Snec qui rappelle que la SCI Serpentin a reçu une subvention de 3 milliards de francs CFA pour la viabilisation du lot attribué aux enseignants-chercheurs et chercheurs à Angondjé, indique que la Cour des comptes a produit un rapport sur la gestion de cette subvention.

Quid du rapport de la Cour des comptes ?

Aucune irrégularité n’aurait s été relevée dans se rapport rendu public depuis 2015. «Or, aujourd’hui tout laisse penser que les agents de la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (B2), voudraient rouvrir le rapport de la Cour des comptes sur ladite subvention», a déclaré la vice-présente du Snec. Dénonçant un acharnement contre Jean Rémy Yama, son président, le syndicat demande sa «relaxe pure et simple» et assure que sa radiation de la Fonction publique est «manifestement illégale».

Conformément à l’article 9 de la loi 18/92 du 18 mai 1993, fixant les conditions de constitution et le fonctionnement des organisations syndicales des agents de l’État qui prévoit des facilités d’exercice du droit syndical, Jean Rémy Yama aurait écrit au ministre de l’Enseignement supérieur pour demander une affectation à l’École normale supérieure (ENS), au département de Sciences physiques. Il voulait concilier ses activités syndicales et professionnelles mais la demande renouvelée le 18 octobre 2021, est selon le Snec, restée sans suite.

Alors que Jean Rémy Yama a été radié pour abandon de poste depuis 6 ans, le SNEC s’interroge sur le crédit d’un tel motif d’autant plus qu’il a été recensé lors des derniers recensements biométriques des agents de l’État en 2017, 2018 et 2020. Enseignant de l’Enseignement supérieur, il est comme les autres, géré par le décret n°866/PR/MES/MFP du 20 août 1981 fixant le statut particulier des personnels enseignants de l’Enseignement supérieur.

Radié sans acte de radiation

Son licenciement qui s’appuierai en l’état sur le statut général des fonctionnaires aurait dû intervenir après consultation obligatoire de certains des organes prévus par le décret n°866/PR/MES/MFP dont des dispositions ont été modifiées par la loi n°21/2000 du 10 janvier 2001 déterminant les principes fondamentaux de l’Enseignement supérieur en République gabonaise.

Selon le SNEC, il n’existe pas à ce jour « aucun acte de radiation» et pourtant la Solde a coupé son salaire. Le Syndicat qui se demande sur quoi se base cette coupure de salaire, informe que les agents du B2 sur ordre du procureur de la République, «sont allés s’enquérir de ses états de service auprès du recteur de l’USTM».

«A-t-il commis un délit pour que le procureur s’en mêle ?» questionne le syndicat selon qui, le procureur a enfreint la loi du 10 janvier 2001 déterminant les principes fondamentaux de l’Enseignement supérieur en République gabonaise. «Au regard de la violation des textes fondamentaux en vigueur dans l’Enseignement supérieur, il apparaît clairement que le gouvernement s’est placé sur le terrain politique pour licencier Jean Rémy Yama», note le SNEC qui exige sa réintégration sans délai.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Malho dit :

    Il faut bloquer les examens de fin d’année s’il n’est pas libéré c’est tout.

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