La muse pamphlétaire de Gabonreview est de retour, après une éclipse momentanée pour raisons de confort personnel. L’occasion pour elle de tirer son chapeau à certains combattants de la liberté et de distribuer quelques exhortations. L’amour, la vérité, la tolérance, la volonté, la moralité, la justice, la dignité, le courage, la lucidité, en sont les thèmes.

Libreville, 31 août 2016. «À ceux qui ont frôlé la mort, à ceux qui l’ont vue de leurs propres yeux, à ceux qui ont survécu à l’horreur». © Paris Match

 

Aux résistants qui ont frôlé la mort le 31 août dernier, à ceux qui l’ont vue de leurs propres yeux, à ceux qui ont survécu à l’horreur, à ceux qui se terrent dans la misère de leurs propres cœurs, à ceux qui croient que leur salut viendra de Jean Ping, de la CPI ou encore de l’Union Européenne, à ceux qui ont entendu les tirs, les balles percer les murs et les corps de leurs compères, à ceux qui ont cru que c’était le dernier et non le premier jour du reste de leurs vies, à ceux qui ont tout filmé, à ceux qui ont été brûlé vif et à ceux qui ont perdu des membres de leurs corps : CHAPEAUX BAS !

Honneur et respect, car face au désespoir, vous avez su rester dignes, car face à la misère, vous avez su respecter les voix des indignés du Gabon, car face à la folie des grandeurs, aux luttes intestines livrées au nom du peuple gabonais, vous avez su vous indigner au point de mettre votre vie en péril, pendant que la plupart des gens au nom desquels vous chantiez La Concorde étaient dans leurs demeures climatisées, à l’abri du danger.

Une nouvelle race de panthère est née ce jour-là et cette race n’a rien à voir avec les hommes politiques, cette race n’a rien à attendre des hommes politiques et de leurs discours soignés, cette race n’a aucune aspiration politique, cette race est citoyenne, 100% citoyenne.

Ils peuvent bien me traiter de narcissique, de prétentieuse, de menteuse même, ils peuvent bien me comparer à des Landry Amiang, à des Bertrand Zibi, à des Christian Kombegnondo et même nourrir en secret l’espoir de me voir en ngata pour mes idées «progressistes». Ils peuvent bien raconter ce qu’ils inventent sur mon existence… mais ceux qui savent lire savent que je n’écris pas pour les gens qui ne savent pas lire.

Ceux qui savent lire savent que mes mots ne s’adressent pas aux suicidaires, que je n’incite personne à la violence et que je ne crois pas que le Gabon mérite qu’un de ses fils ou qu’une de ses filles meure au nom de la liberté ou soit emprisonné. Ceux qui savent lire comprennent que seuls les actes qu’on pose concrètement pour restaurer l’Histoire comptent. Que je ne crois pas que mourir pour le Gabon soit un acte de bravoure. Je crois qu’il faut agir. On croit qu’il faut détruire le système. Que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur, en restant dignes de respect et d’amour.

Il ne faut pas forcément avoir été abusé pour comprendre l’abus, il ne faut pas forcément avoir été violé pour combattre le viol, il ne faut pas avoir perdu un parent proche pour avoir envie d’agir pour le Gabon, il ne suffit plus d’être au Gabon pour comprendre les besoins existentiels des gabonais.

Aujourd’hui, les gabonais disposent d’une arme dont ils ne disposaient pas en 2009 et avant ; ils disposent de l’interconnexion, ils ont internet, Facebook, Twitter, Instagram à portée et le reste du monde pour exiger qu’ils restent connectés. Certains profitent de leur popularité pour abêtir le peuple, pour les distraire, pour lever une armée d’imbéciles heureux, au service de leur médisance, d’autres s’obligent à penser au pluriel et forcent l’admiration. Certains vont même jusqu’à se tromper de cible, au lieu de détester Ali Bongo et ses sbires, ils se mettent à haïr tous ceux qui ne pensent pas comme eux, qui n’agissent pas comme eux, qui ne s’associent pas à leur manière de penser, à leur manière d’agir et qui constituent des obstacles à leur propre ascension politique.

Avez-vous remarqué que François Ndjimbi ne censure pas les imbéciles finis qui s’agglutinent sur mes publications pour étaler leur médisance et leur mesquinerie au nom de la liberté d’expression que le journal revendique, comprendre qu’un PDGiste s’insurge contre mes écrits et ma personne, c’est possible, mais quand il s’agit d’un Pingiste, que dire ? Quelle conclusion tirer sur les motivations profondes de ces gens? Sont-ils des pro-Gabon ou des opportunistes ?

Avez-vous entendu parler de Pascal Ango et des membres de son équipe, de ce qu’ils font pour le Gabon et de leur tendance à se passer des politiques pour produire des contenus de qualité en formant et en informant les gens sur l’acquisition et l’exploitation de talents potentiels ?

Avez-vous entendu parler de ces jeunes hommes gabonais qui se démarquent du lot, murmurent « citoyen » et veulent réapprendre le civisme au peuple et à ses dirigeants ?

Attention aux mauvaises langues, attention à ceux qui hier critiquaient le pouvoir et dialoguent avec lui sans tenir compte du sang injustifiable qui a coulé au nom tout puissant de leurs idées partisanes, attention à ne pas perdre vos vies et vos libertés pour des gens qui n’oseront pas mettre en péril leur vie pour vous, attention à ne pas vous transformer en pion ; aux échecs les pions sont les premiers à être sacrifiés pour que le roi, le chevalier, la tour et le valet protègent la reine.

Si Ali est encore assis sur le trône, c’est parce que le peuple gabonais n’a pas la maturité nécessaire pour lui dire que ça suffit comme ça. Les élections ont été truquées et près d’un an vient de s’écouler, la CAN a bel et bien eu lieu au Gabon, ceux qui sont allés voter n’ont pas réalisé qu’ils allaient s’entraîner pour de prochaines élections et pourtant s’ils avaient sur lire, ils auraient compris qu’ils ont nourri des espoirs vains. Le système tel qu’il a été conçu par Omar Bongo n’existe que pour pérenniser le règne de sa famille et de ses alliés.

Manifester c’est bien, c’est même nécessaire, mais devant qui, comment et surtout pourquoi ?

Tout le monde veut croire qu’on va récupérer notre pays, mais personne ne veut appliquer la technique que les autres ont employé pour récupérer les-leurs, ni étudier les façons de le récupérer en évitant qu’une goutte de sang soit versé, au contraire, tout le monde veut faire couler le sang des innocents au nom de leurs ambitions personnelles.

Arrêtez ça !!!

Engongole, kokolo, pardon, arrêtez de vous dispersez et recommencez à vivre, reprenez votre souffle, respirez un bon coup, le pire est derrière nous, le meilleur reste à venir, tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir. Ne laissons pas la misère de leurs cœurs nous infirmer de notre capacité à être heureux. Eux ils parviennent à dormir sur leurs deux oreilles, à s’acclamer, à se féliciter de leur énième hold-up électoral, pourquoi devrions-nous vivre dans la peur et cultiver la haine, alors que nous n’avons rien à nous reprocher, absolument rien.

Laissons-les dialoguer, continuons à agir et à changer le monde, à notre humble niveau.

RIDEAUX !!!

 

 

 
GR
 

11 Commentaires

  1. Thya dit :

    Ika Mon Amazone Gabonaise

    Nous, femmes Gabonaises sommes tellement fière de toi. Une femme qui communique avec sa tête et toute son intégrité et non avec ses charmes ou des plans d ‘arrières boutique. Nous nous battrons jusqu’au bout malgres les abandons et les trahisons. Nous sommes tous des gabonais, nous défendrons cette terre qui nous a vue naître meme si nous devrions y laisser nos vies.

  2. Dou gaye dit :

    Fier de toi bonne continuation

  3. DIEU EST AVEC NOUS dit :

    Ika,

    Ta plume, tel les baisers d’une mère sur mes bobos, apaise mon cœur et réconforte tout mon être.
    Je te lis depuis un certain temps sans avoir le courage de te dire merci, pour ce baume d’une douceur infinie.
    Est-ce pour cette raison que nos pères fondateurs avaient choisi la maternité allaitante ?
    Laisse-moi te rendre hommage à toi et à travers toi à toutes les femmes Gabonaise qui par le simple fait d’être présentes, à nos cotés, savent tempérer nos ardeurs, nos élans, nos fougues.

    Loin de moi l’idée d’investir dans une opposition de genre, mais aujourd’hui MERE ton fils est adulte, ton mari, ton frère, ton ami marche devant toi d’un pas décidé. Voit à travers mes propos aucune haine, ni rancœur, ni folie ;
    Voit à travers mes propos que de l’amour pour mon prochain, une soif de justice, d’égalité, d’union et une envie folle d’œuvrer pour le bien de notre pays à tous. A ta suite, je suis d’avis que nous citoyen et citoyenne du Gabon ne devons rien attendre de
    PING
    BONGO
    CPI
    Union Européenne
    Communauté internationale
    Etc… et j’en passe.
    Nous nous devons de nous assumer et poser des actes pour les générations futures : Nos enfants. C’est mon héritage, notre héritage à tous, UN GABON MEILLEUR basé sur « UNION, TRAVAIL, JUSTICE », abat les privilèges et l’impunité, renversons le dicta d’une castre qui n’a pour objectif que son bien-être personnel. J’en appel à moi, à toi, à tous.
    Un grand homme disait « La folie, c’est de se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent » A. EINSTEIN ; nous avons oh que trop laissé les autres prendre des décisions à notre place, il est temps que nos choix, nos décisions soient respectées et donnons-nous les moyens de les faires respecter.
    Eveil toi Gabon, une nouvel aurore se lève, et bats toi pour que ton destin change. J’en appel à nous, j’en appel à la résistance, il est temps de changer et comme le disait A. RUPERTI « La résistance au changement n’est que le refus de la croissance » d’autant plus que « Tout est changement, tout évolue, tout est en devenir, non pour ne plus être, mais pour devenir ce qui n’est pas encore » EPICTETE
    Résistons, opposons, nos corps, nos âmes, nos esprits, pour le Gabon de demain. Battons-nous. Un pays ne peut exister sans sa population, mais une population peut exister sans un roi, un empereur, un dictateur, un président. Le Gabon nous appartient à tous, alors résistons. Paralysons ce pays qu’ils pensent leur appartenir à eux ; Humilions tous ceux qui nous ont tant humiliés. Il est venu le temps de rendre coup pour coup.
    Je vous en conjure ce n’est pas une lettre ouverte à la haine ou à la division, mais ma supplique au changement.
    Ainsi « Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous » GANDHI ; faisons preuve d’Ethique, de Justice, d’Equité, Fraternité envers le prochain. Rejetons toutes formes de vice, complaisance, facilité, car c’est là qu’ils tirent leurs pouvoirs et leurs forces. Faisons preuve de bonté dans la rigueur ; de charité dans l’exigence ; de Pardon dans la sanction ; de courage dans l’adversité ; de force dans la faiblesse ; de tempérance dans le tumulte ; et d’espoir dans le désarroi.

    Attelons nous à détruire ce système qui jour après jour nous a mis à genoux avant dans un futur, et j’en suis sur, DIEU FERA LE RESTE.

    Rendons les couleurs à notre drapeau qui est devenu terne, restituons la morale dans nos institutions, administrations etc.. ; redonnons le gout l’effort et le mérite à notre vie et nos actions.

    Devenons des citoyens et citoyennes

  4. la joie dit :

    1) »Si Ali est encore assis sur le trône, c’est parce que le peuple gabonais n’a pas la maturité nécessaire pour lui dire que ça suffit comme ça. » Ah bon? et comment le lui faire comprendre autrement que par les bulletins de vote? les manifestations d’après la proclamation des resultats?

    2) « Manifester c’est bien, c’est même nécessaire, mais devant qui, comment et surtout pourquoi ? » ah bon encore? Ecrire cacher derrière son PC aussi c’est bien, c’est meme necessaire, mais quelle est la portée reelle de vos ecrits au final?

    • BEYEME dit :

      @ la joie,

      Je suis du même avis que vous. Comment faire comprendre aux PDGistes et aux Bongo que le peuple dans son entièreté ne veut plus ce système vampirique.
      Ika, je vous comprends aisément, alors que devons-nous faire ma sœur? Car en face, il y que les têtes de mule, prêtent à tout écraser pour rester au pouvoir…

  5. gabonreviewadmin dit :

    Gabonreview n’est pas un lieu de règlement des comptes. Ceux qui ne peuvent pas faire avancer le débat, ceux qui viennent verser des considérations personnelles mues par la rancune ou la rancœur, ceux qui ne viennent ici que pour insulter notre chroniqueuse, n’ont rien à faire ici. Nous ne validerons plus les posts des briseurs de rêves, des critiques gratuites et méchantes. Il y a critiques et critiques. Pas de haine ici. Cette jeune dame n’a insulté personne sur nos pages web, même si elle a recadré ceux qui, par le passé, profitant d’une petite erreur dans la restitution d’une fable biblique, ont pris plaisir à la lyncher. Merci de continuer à nous suivre, dans le respect d’autrui.

  6. diogene dit :

    Dignité ou résignation, avoir une attitude digne lors de la perte d’un être cher, c’est se résigner, ce qui n’enlève rien ni au chagrin , ni à la douleur.
    Face au désespoir, face à la misère, colère ou résignation, résistance ou collaboration ?

    Un pingiste ne peut pas être critique ? Belle exemple de pensée fasciste,stalinienne ou hitlerienne !
    Un pdgiste n’a pas le droit d’apprécier, non plus !

    Que signifie pro Gabon ? pro Bongoland ? ou anti ? Que des concepts vides…Une vision manichéenne, puérile.
    En réalité, nous ne sommes pas des monolithes,nous pensons, nous errons, nous doutons,c’est ce qui nous forme, nous révèle, nous illumine.
    J’aime le Gabon mais je déteste son drapeau héritage du colonialisme,son hymne puéril, ses dirigeants mesquins et brutaux.
    Oui, on peut aimer son pays, sa planète sans être un fanatique belliqueux, sans être un mouton soumis, sans être un béni oui oui, un lèche bottes, sans être ni corrompu, ni corrupteur.
    Oui on peut aimer son pays et parfois se tromper, reculer ou avancer.
    Un peuple immature qui a besoin d’un guide éclairé encore Staline ou Hitler…Quelle indigence !

    Si Ali est encore assis sur son trône , c’est parce que la brutalité des ses hommes de mains en uniforme le maintient debout et par ses courtisans qui ont tout à perdre, ne reculeront devant aucune vilenie, aucune exaction, aucun acte criminel, en un mot le système PDG (parti des dégénérés grotesques, parait il).

    Vœu pieux d’une révolution sans effusion de sang.
    Si, par bonheur, une révolution ne fait pas couler de sang , la contre révolution s’en chargera.
    Quant au pire, il n’est pas derrière, ni devant nous , il est notre quotidien.

  7. Nicolas révolution dit :

    Si Ali est encore assis sur le trône, c’est parce que le peuple gabonais n’a pas la maturité nécessaire pour lui dire que ça suffit comme ça. Oui la résistance en a conscience et doit faire avec avec les moyens dont elle dispose en sachant que la vie aujourd’hui des gabonais se charge d’éduquer nos populations par la misère grandissante de plus en plus. On ne peut pas attendre et éduquer les gens pour résister comme les autres, chaque peuple à son histoire et nous sommes entrain d’écrire la nôtre en tenant compte de nos insuffisance , de nos forces, de nos forts et fortes personnes.

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