Depuis l’appel lancé, au tout début de la semaine dernière, par le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau des Nations-Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), les autorités politiques du Gabon n’ont pas réagi. Faut-il croire qu’elles prennent un temps de réflexion ou vont-elles fermer la porte à cette «opération de diplomatie préventive» ? En tout cas, pour de nombreux observateurs, celui des deux bords qui refusera le dialogue sera considéré comme un va-t-en guerre.

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Ssourire de paix… pour longtemps?  © facebook.com/alibongoondimba

 
Ali Bongo semble n’aimer rien d’autre que suivre le chemin qu’il s’est lui-même tracé. Il n’aime rien d’autre que décider lui-même des initiatives à prendre. Il a jusqu’ici toujours donné le sentiment de préférer rester à l’initiative, à l’action. Est-ce la raison pour laquelle les médias publics ont jusqu’ici donné peu d’écho à l’initiative d’un représentant des Nations-Unies ? Est-ce surtout la raison pour laquelle il n’a, pour l’instant, réservé aucune suite à l’initiative prise par Abdoulaye Bathily, représentant spécial de Ban Ki-Moon en Afrique centrale ? Pourtant, le climat politique et social est tellement pesant qu’une prompte réaction de la part du chef de l’Etat gabonais est nécessaire. Comme beaucoup d’observateurs -notamment les diplomates des chancelleries occidentales et africaines et les fonctionnaires internationaux des représentations des organismes internationaux-, l’ancien ministre d’Etat sénégalais, brillante machine intellectuelle, a constaté que le climat social et politique s’est dégradé depuis quelque temps. Aussi, a-t-il attiré l’attention du gouvernement sur les mouvements de revendication et de protestation susceptibles de compromettre la stabilité du Gabon et a-t-il exhorté les autorités gabonaises à ouvrir un dialogue franc en vue d’un apaisement du climat social.
La communauté internationale montre des signes d’inquiétude sur la paix au Gabon
Si les premiers appels au dialogue pouvoir-opposition ont été lancés en 2012 par l’opposition et relayés et soutenus par d’éminents membres du Parti démocratique gabonais (PDG) tels que Paul Biyoghé Mba, René Ndemezo’Obiang, René Radembino Coniquet et, dans une certaine mesure, Jean-François Ntoutoume Emane, suivis d’un autre appel, plus récent, lancé par Jean de Dieu Moukagni Iwangou, leader de l’Union du Peuple Gabonais (UPG – Loyaliste), l’appel du Représentant spécial de Ban Ki-Moon montre à suffisance que la communauté internationale commence à s’inquiéter de la situation socio-politique du Gabon.
Dans un pays où les diplomates et représentants d’organisations internationales mènent généralement et à peu de frais des opérations préventives marquées par une prudence par trop frileuse, le courage d’Abdoulaye Bathily est à saluer. Avant d’être reçu par le Premier ministre le 17 novembre, et de publier un communiqué le lendemain, il s’était entretenu avec les responsables politiques des deux bords, notamment le secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi, et les responsables de la prohibée Union nationale, Zacharie Myboto, Jean Eyéghé Ndong et Paulette Missambo, ainsi que l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, qui ont déposé, le 13 novembre dernier, une plainte contre Ali Bongo pour «inscription de faux en écriture publique». Ce qui démontre que le climat politique n’est pas apaisé, mais surtout que la fracture actuelle entre le pouvoir et l’opposition est préoccupante et peut laisser des cicatrices qui mettraient du temps à se refermer.
Situation différemment vécue par le pouvoir
Il est vrai que cette situation est vécue différemment par les tenants actuels du pouvoir au Gabon. Pour Alain-Claude Billie-By-Nzé, le porte-parole de la présidence de la République, «il n’y a pas de crise politique au Gabon, les institutions fonctionnent normalement». Pour Christophe Akagha Mba, éphémère ministre de l’Economie (249 jours à l’Immeuble Arambo), «la croissance est là, les salaires des fonctionnaires sont payés tous les mois»… D’autres partisans du pouvoir avancent des arguments de même acabit pour souligner que «tout est sous contrôle». Dans ce camp politique, seule l’UFPDG qui, prenant conscience des risques que porte la crise actuelle, vient d’organiser un séminaire sur la culture de la paix et de la non-violence. Mais, le mutisme actuel des «grandes consciences» de la majorité ne peut étonner, vu que ceux ayant pris position en 2012 pour des retrouvailles pouvoir-opposition avaient été, d’une certaine manière, «rabroués». Aujourd’hui, le chef du parti au pouvoir entretient avec ces personnalités, à l’instar de René Ndemezo’Obiang, des rapports ambigus, donc ni chauds, ni froids…
Toutefois, l’invite au dialogue lancée par le chef du Bureau des Nations-Unies pour l’Afrique centrale ne devrait pas être prise à la légère. Les événements récemment vécus dans divers endroits du continent ont montré à quel point l’entêtement des dirigeants, leur assurance sans limite, leurs certitudes inébranlables, leur optimisme sans borne, peuvent conduire en peu de temps à des situations inconfortables. Au lieu de la politique de la canonnière, il est toujours bon d’user des voies habituelles de la diplomatie, à savoir le dialogue, la négociation… Mais le pouvoir est-il prêt à user de ces voies ? Pourtant, l’appel d’Abdoulaye Bathily n’est pas forcément à son désavantage.
Ali Bongo donne l’impression de ne vouloir rien céder
Si le dialogue venait à s’instaurer, le chef de l’Etat aura nécessairement à céder sur certains points que ne manqueraient pas de poser l’opposition, telle que la limitation, à deux, du mandat présidentiel ; le retour aux élections à deux tours ; la réforme de la Cenap ; le mode de désignation des membres de la Cour constitutionnelle et du Conseil national de la Communication ; la réhabilitation de l’Union nationale, et la fin de suspension du paiement des salaires des fonctionnaires proches de l’opposition…
Il faudrait pourtant, une bonne fois pour toutes, adopter des règles de jeu démocratique, car en l’absence d’un consensus sur les règles d’accès au pouvoir, tout l’édifice de paix pourrait s’écrouler. Depuis 1994, au lendemain d’une crise politique majeure consécutive à la proclamation (décriée depuis lors) des résultats de l’élection présidentielle de 1993, le Gabon a passé son temps à des querelles autour de l’organisation des scrutins électoraux. Il a surtout montré, de CNE en CENAP, et de ministère de l’Administration du Territoire en ministère de l’Intérieur, qu’il est incapable d’organiser des élections honnêtes. Globalement, face à toutes les solutions recherchées, le résultat est décevant, tout le monde le reconnaît. Ali Bongo pourrait-il accepter de discuter avec l’opposition des «points litigieux» du Code électoral ? Le chef de l’Etat qui a si souvent exalté le vivre-ensemble se trouve là face à une équation : préférera-t-il se murer dans le silence parce que toute négociation lui ferait perdre quelques acquis constitutionnels ? Ou, en homme d’Etat, acceptera-t-il de tout mettre sur la table pour faire évoluer le processus démocratique au Gabon ? Que fera-t-il après l’appel au dialogue, destiné à préserver la paix sociale, lancé par Abdoulaye Bathily ?
 

 
GR
 

35 Commentaires

  1. di papa dit :

    Attendez 2015 et vs connaitrez vraiment ALI, c’est le fils de son père (même adoptif ou pas), c’est un Bongo, ils savent comment manipulés les Gabonais et les rendre dociles a souhait, surtout en nous vendant du rêve.

  2. Minko dit :

    Ali Bongo n’a aucun programme , aucune vision , il est entouré d’hommes et de Femmes qui eux ont compris que c’est la poule aux œufs d’or ….
    La légion étrangère n’acceptera jamais une remise en question du système établi .
    Les PD-zozo sont devenus inaudibles …

  3. charly dit :

    IL faut un cabinet anglais pour lui dire qu’il y a la pauvreté, il faut l’ONU pour lui dire de dialoguer avec l’opposition…PAUVRE GABON.

  4. Vert-jaune-bleu dit :

    LE DÉPART PAR LA FORCE
    Belle question à la chute de votre article. Une belle question parce que justement Ali Bongo ne fera rien après cet appel du représentant de l’ONU, un acte d’un diplomate international qui n’a même été relayé par GabonTélévision; c’est là le signe qu’Alain le biaf ne répondra pas à cet appel au dialogue car cette chaine par souci de propagande du régime au pouvoir, ne montre que ce qui ménage ce pouvoir. Je le disais déjà la,semaine dernière, si les représentants diplomatiques commencent à s’inquiéter du climat social gabonais, c’est que les actions des gabonais libres sont fortes. Ce dialogue demandé par l’ONU doit être rejeté car on ne discute pas avec un imposteur; le fils d’Odjuku doit quitter le pouvoir et c’est maintenant. Son silence et le silence d’un enfant gâté qui prend conscience de ses erreurs. Quand le top sera donné pour le soulèvement du peuple il ne tiendra pas longtemps comme Compaoré. Qui tue par l’épée périt par l’épée; il a pris le pouvoir par la force les gabonais libres le lui reprendront par la force.
    VIVE LA LIBERTÉ VIVE LE GABON LIBRE

  5. Bil Ngana dit :

    Un homme de paix ne craint pas le dialogue. Le PDG est-il deja mort, lui dont la devise contient le mot « dialogue » ? La recherche des condtions d’une paix veritable avantageuse pour tout les gabonais et leurs amis et affaires, ne peut effrayer que les pires ennemis du Gabon. Ali Bongo ne peut pas vouloir tuer sa poule aux oeufs d’or !

  6. Vox populi, vox Dei dit :

    C’est assez critique quand même. Dune part on se dit tout va bien alors que tout va mal, le pays a besoin de nouveaux dirigeants à la tête des institutions et surtout la population ne demande qu’à être exaucée suite à ses revendications.

  7. Obalango dit :

    Plus besoin de dialoguer avec un imposteur et usurpateur arrogant , un sans-papier. Qu’il nous présente d’abord son acte de naissance original et un test ADN. De toute façon on monte on descend le clan Acrombessi-Ali est foutu, au Gabon et à l’étranger.

  8. la gaboma dépassée dit :

    ALI BONGO n’aura pas d’autre choix que de partir avec ou sans la force. je souhaite qu’il s’en aille aussi tranquillement que compaoré est parti. le sang des gabonais ne doit pas couler à causer des assoiffés de pouvoir du camp PD-gé!!!
    En tout cas nous sommes prêt la chute est proche et ca se sent même déja du coté du PD-gé!!! ILS ONT PEUR, NE SUIVEZ PAS LEUR FAUSSE ARROGANCE!!! J’EN AI DISCUTE AVEC UN DES LEURS ET IL A FINI PAR ME L’AVOUER…

  9. manondzo dit :

    Erreur! Ali va être réélu en 2016.

  10. manondzo dit :

    Il n’y a rien à discuter, attendez 2016!

  11. le gabonais d'en bas dit :

    Il ne suit personne, donc il s’en fout de ce qui vous dites, tout va bien pour le meilleur des mondes au GODWANA.

  12. Jean-Marcel Boulinguil dit :

    Il vaudrait mieux qu’Ali Bongo accepte de discuter avec tous les acteurs de la vie publique. La paix doit être préservée.

  13. Le citoyen libre dit :

    C’est pour cette raison nous devons signer la petition qui va etre envoyée au Secretaire general des Nations Unies pour que notre constitution soit respectée.
    http://www.avaaz.org/fr/petition/Secretaire_general_des_Nations_unies/?cCGlHib
    189 signatures. Atteignons 300

  14. LE PEUPLE GABONAIS dit :

    Il faut que ce Biafrais nous présente d’abord son acte de naissance avant d’entreprendre un quelconque Dialogue.
    ACTE DE NAISSANCE D’ABORD ET LE DIALOGUE APRES.

  15. ikapi dit :

    il est très arrogant et mal entouré. s’il doit avoir dialogue, Mborantsouo doit démissionner au meme titre que rene aboghé ella, acrombessi doit quitter le pays dans l’immediat.

  16. money dit :

    Je m’adress à tous les pdgistes ki rêve encore à 2009 et pense que se sera la même chose.vraiment réveillez vous.L’ONU = carnet d’ adresse de ya J PING.Vous même vous ne trouver pas k votre obo est nul?Il à des PBS à l’intérieur comme a l’extérieur et continu à verser dans l’arrogance.

  17. le puant dit :

    ALI BONGO ne se représentera pas en 2016 , pour défaut d’acte de naissance ,ou de certificat d’adoption signé de ALBERT BERNARD BONGO .
    S’il veut avoir une dernière chance , qu’il accepte la tenue d’une concertation nationale ou dialogue national SOUVERAINE .
    Mais l’ayant refusé depuis ; il s’exclu de lui meme . Donc 2016 pas de candidature de ALI BONGO ONDIMBA .

    • Crocky dit :

      Mr le puant, y a même quoi que vous attendez en 2016 ?
      Vous constatez que vous vous êtes fait berner depuis 2009 (et même avant) et vous attendez 2016 ?
      Vous ne savez pas que la belle mère de l’autre a mis dans le constitution un article qui lui permet de prolonger indéfiniment son mandat ?

  18. bruno dit :

    si cet homme se considère vraiment comme gabonais il devrait prendre un peu de recule. Voilà un nomme dont l’identité est douteuse et qui malgré tout s’obstine à diriger le Gabon. Ceci n’est pas mauvais, mais qu’il produise son vrai acte de naissance parce que les gabonais n’ont pas besoin d’un sans papier à leur tête.

  19. nayina maureen dit :

    7ans de YA ALI? encore
    non, DIEU ne l’acceptera pas,
    je prie rarement, mais là, si nous ne pouvon rien
    faire que DIEU nous vienne en aide

  20. Jean-Marcel BOULINGUI dit :

    Qu’Ali Bongo accepte de discuter. Et qu’il laisse diriger la médiation par Abdoulaye Bathily. J’insiste vraiment : il faut que le Gabon reste une terre de paix !

  21. Lepositif dit :

    DES LACHES QUI VEULENT LE CHANGEMENT RADICAL
    Meme pas capable d’intervenir avec son identite et on veut faire un cahngement radical. Mais pour ca, il faut etre garcon comme les Tunisisens et les Burkinabes, vous c’est derriere les ordis a visages masques. Hilarant!!!

  22. Cevance mouss dit :

    Qu’elle que soit la nganga,le marabout,le tradition praticien je pense que le linge sale ce lave en famille… Un étranger tel qu’il soit ne peut en aucun cas venir intervenir chez moi même s’il est si puissant… Les réactions et les agissements étrange énerve les génies… Seul nous même pouvons avec des accords…. Mais a ce degré,c’est grave!!! Merci

  23. Cevance mouss dit :

    Parlons vrai et parlons clair… Le Gabonais si on le questionne honnêtement sans corruption et menace en lui demandant s’il est satisfait des réformes actuelles,il vous dira non… Comme il est corrompu et lâche,nous ne pouvons que subir de telles injures dans le monde… Merci

  24. nnomdzi dit :

    Il faut accentuer la pression sur lui.Ils savent, lui et sa bande d’apatrides que le plus dur est à venir…

  25. Sashandong dit :

    Il est le seul a réellement vouloir le progrès pour le Gabon
    #accepteraQuiVoudra

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