La pandémie du Covid-19 qui s’est propagée dans le monde n’épargne pas les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Ses répercussions, combinées à la chute des prix du pétrole, ont un impact négatif sur les économies de la zone. Cette organisation nécessite de vigoureuses mesures économiques coordonnées et concertées, qui mériteraient d’être rapidement mises en place, préconise l’institution.

Drapeaux des pays membres de la Cemac au siège de l’organisation, à Bangui. © Vincent Fournier/Jeune Afrique/JA

 

Selon les experts, les conséquences économiques et financières du Covid-19 dans les économies de la Cemac sont de plusieurs ordres : une baisse significative des recettes budgétaires, une dégradation importante des comptes macro-économiques, une baisse des financements extérieurs, une perturbation des échanges intracommunautaires, une fragilisation de la stabilité externe et financière et un risque de montée des tensions inflationnistes.

Face à ces contraintes, la Cemac propose des solutions à court, moyen et long terme, dans le cadre du Programme de réformes économiques et financières (Pref-Cemac). La Cemac note que parmi les principales sources d’incertitudes qui entourent actuellement les prévisions de sortie de la crise, figurent au premier rang la durée de la pandémie et la réduction de sa propagation dans les limites supportables par les systèmes de santé actuels, l’efficacité des mesures du confinement et le risque de résurgence des infections avec la levée des mesures de confinement, obligeant les États à rentrer dans un nouveau cycle de mesures restrictives.

Dans cette perspective, les pays devraient d’urgence revoir leurs priorités en matière de dépenses publiques afin de renforcer les dispositifs de prévention des épidémies et de prise en charge des malades pour réduire le taux de mortalité de la pandémie.

La Cemac propose donc des mesures visant à renforcer la résilience et à juguler la propagation de la pandémie du Coronavirus. Elles reposent entre autres sur la mise en œuvre du plan de riposte communautaire à court terme (mars-mai 2020), la réallocation des dépenses publiques non prioritaires vers le renforcement des systèmes de santé, pour permettre la prise en charge plus rapide des personnes à risque.

Elle propose également celles visant à atténuer l’ampleur des effets macro-économiques de la crise du Covid-19. Il faut donc l’adoption, dans les plus brefs délais, des lois de finances rectificatives 2020 pour aligner la gestion des finances publiques sur des prévisions actualisées et réalistes de recettes budgétaires et pour renforcer les moyens de lutte contre la propagation de la pandémie du Coronavirus, tout en garantissant le service de la dette.

De même, elle suggère la mise en place d’un train de mesures de soutien au profit des entreprises frappées par la crise du Covid-19. Des mesures à la fois fiscales et budgétaires. «Afin de réduire la pression sur les entreprises, les États devraient reporter à 2021 les mesures fiscales nouvelles affectant les secteurs les plus touchés», ajoute la Cemac.

Dans cette panoplie de solutions, la Cemac préconise aussi des mesures visant à assurer la stabilité monétaire et celle du système financier. Cela  passe notamment par le renouvellement à l’échéance des programmes financiers actuels soutenus par le FMI, pour prendre en compte les nouveaux besoins d’ajustement budgétaire, financier et de réformes imposés par les conséquences macro-économiques de la crise du Covid-19.

Enfin, l’organisation sous-régionale veut des mesures visant à renforcer à moyen terme la résilience des pays de la Cemac dans la perspective des crises futures. Là aussi, elles passent par l’adoption des plans triennaux de convergence multilatérale centrés sur la constitution systématique par les États des marges budgétaires résultant de l’alignement sur la norme communautaire relative au solde budgétaire de référence.

 
GR
 

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